Paulina Ibarra est experte dans les domaines du genre, de la transparence gouvernementale et des droits humains et possède plus de 20 ans d’expérience professionnelle, notamment aux États-Unis, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Elle est actuellement membre du réseau mondial Vital Voices et travaille sur la désinformation liée au genre et la violence fondée sur le genre dans la sphère politique en ligne. Elle est directrice exécutive de la Fundación Multitudes et membre de CIVICUS. Elle a été élue membre du groupe consultatif externe du Mécanisme indépendant de conseil et d’enquête de la Banque interaméricaine de développement et a été la première présidente élue du Comité directeur international de l’organisation intergouvernementale Communauté des démocraties. Plus récemment, elle a été élue au Comité directeur pour la promotion du respect des droits humains lors du Sommet de la démocratie. 

 

Paulina est diplômée en communication et en sciences politiques de l’Université de Marymount et possède un master en communication de Georgetown University. Elle parle couramment l’anglais et l’espagnol et a des connaissances en portugais et en français. 

 

Au cours de sa carrière, elle a travaillé en étroite collaboration avec la société civile dans différents domaines (y compris les communautés autochtones), par exemple sur les questions de genre, de transparence et de participation. 

 

En tant que membre du Conseil d’administration de CIVICUS, Paulina apportera son expérience en matière de collaboration étroite avec les secteurs public et privé, les organisations de la société civile et les organisations multilatérales. Son expérience avérée en matière de planification et de mise en œuvre de stratégies, dont l’utilisation de la pensée créative pour procéder à des ajustements stratégiques des plans de travail, contribueront au renforcement des initiatives citoyennes et de la société civile. Compte tenu de son engagement fort en faveur d’une communauté transfrontalière de citoyens informés, inspirés et engagés dans la lutte contre les défis de l’humanité, Paulina, en tant que membre du Conseil d’administration, s’efforcera de s’engager et d’établir des relations solides avec les principales parties prenantes internes et externes. Il s’agit notamment des bailleurs de fonds, des médias, des agences gouvernementales et des groupes de la société civile, afin de coordonner des efforts efficaces à différents niveaux. 

 

1. Quelle est votre citation préférée d’une personne qui vous inspire ?  

 

Il y a deux citations qui m’inspirent toujours. L’une est de Malala Yousafzai : « Un enfant, un enseignant, un livre et un stylo peuvent changer le monde ». L’autre vient d’Elena Caffarena, une avocate pionnière chilienne et militante des droits des femmes qui a consacré sa vie à la défense des droits des femmes et de l’égalité des genres : « Les femmes doivent se battre pour leurs droits sans penser que quelqu’un leur fait une faveur ». 

 

Nous pouvons établir un lien entre deux femmes remarquables qui ont contribué de manière notable à la promotion de l’égalité des genres et des droits humains. L’engagement de Malala en faveur de l’éducation des filles et sa résilience face à l’adversité ont fait d’elle un symbole international de courage et de changement. Et Elena a changé le paysage dans un pays où la voix des femmes est toujours mise de côté sur des questions importantes comme le droit à l’avortement ou la parité politique. 

 

Tant Malala qu’Elena ont montré que chaque individu, quel que soit son âge ou sa situation, peut grandement contribuer à la société en défendant les droits et l’autonomisation des femmes et des filles. L’engagement inébranlable de Malala Yousafzai en faveur de l’éducation des filles et le combat incessant d’Elena Caffarena pour les droits des femmes ne m’ont pas seulement inspirée, ils ont aussi profondément changé ma vision de la vie et du monde. Elles m’ont montré l’immense force du courage, de la résistance et du dévouement face à l’adversité.  

 

Leurs histoires me rappellent que, même dans les circonstances les plus difficiles, des individus peuvent devenir des symboles d’espoir, suscitant un changement positif et nous rappelant à tous que nous avons la capacité de faire une différence durable. Leur héritage est un rappel constant qu’aucun rêve n’est trop grand et qu’aucun obstacle n’est insurmontable lorsqu’il est porté par un sens de la justice et une détermination à créer un monde meilleur pour tous. 

 

1. Quelle est la compétence dont vous êtes la plus fière ou que vous aimeriez apprendre à maîtriser ? 

 

La compétence dont je suis la plus fière : mes qualités de leader et mon authenticité. Ces compétences m’ont non seulement permis de relever des défis de manière efficace, mais elles m’ont également permis d’entrer en contact avec les autres à un niveau plus profond, ce qui a favorisé la confiance et la coopération dans ma vie personnelle et professionnelle. 

 

Ce que je veux apprendre : je souhaite continuer à acquérir des expériences variées qui élargiront et enrichiront ma vision du monde. Apprendre à partir de cultures, de perspectives et d’environnements différents est pour moi le voyage de toute une vie, car j’améliore ainsi non seulement ma compréhension du monde, mais également ma propre personne et ma capacité à contribuer positivement au monde dans lequel nous vivons. 

 

1. Quelle est votre vision de la société civile ?  

 

Pour moi, la société civile est une force vivante et dynamique, animée par la recherche collective d’informations et la détermination à établir des contacts, à collaborer et à créer des espaces ouverts à toutes et à tous. La société civile est au cœur de la démocratie, où les individus et les groupes se rassemblent pour défendre leurs causes, aborder les questions critiques et promouvoir l’inclusion. Elle est un puissant moteur de changement, qui favorise le dialogue, la responsabilisation et le progrès dans nos sociétés.  

 

Toutefois, nous sommes encore confrontés à un défi de taille : nous devons éviter que la désinformation dans certains domaines n’affecte la vie des gens et leurs perspectives. Pour aller de l’avant, il est essentiel d’exploiter le potentiel de la société civile pour lutter contre la désinformation et faire en sorte que nos efforts communs débouchent sur un monde mieux informé, plus juste et plus solidaire. 

 

1. Quelle(s) leçon(s) avez-vous tirée(s) de l’échec ? 

 

Une leçon précieuse que j’ai tirée de l’échec est qu’il n’est souvent que le début d’une nouvelle possibilité de croissance et d’amélioration. Cette leçon trouve un fort écho dans les processus de transition démocratique que le Chili a connus, notamment en ce qui concerne l’ouverture des perspectives et l’accès des femmes, comme par exemple à travers la Constitution. 

 

Ces processus n’ont pas été faciles et certains ont connu des revers, qui m’ont toutefois appris que notre chemin vers une société plus inclusive et plus juste est un chemin continu. Nous devons aller de l’avant et tirer les leçons de nos expériences afin de promouvoir des changements meilleurs et plus profonds. Certains de ces échecs ont même été une ressource précieuse pour éviter des situations similaires dans d’autres pays. Les échecs ne doivent donc pas être considérés uniquement comme des revers, mais comme une occasion d’acquérir de l’expérience, d’en tirer des leçons et d’en sortir plus fort.