J'ai toujours eu une affinité avec le changement social. Mais je n'avais jamais envisagé d'intégrer ma passion pour l'art et la culture à mon amour de la protestation, du changement social et de l'expression des sans-voix, jusqu'à ma première peinture murale d'une campagne anti-corruption intitulée "I See You". Je suis conservateur, artiviste, président d'ArtLords, «wartist» et fellow de l'université de Harvard. Je suis également Millennium Leadership Fellow de l'Atlantic Council, de l'Asia Society 21 et de l'American Foreign Relations Council et membre de CIVICUS. ​

Kaboul est jonchée d'épais murs de béton destinés à protéger les civils des kamikazes, des voitures piégées et autres attaques extrémistes. Il s'agit de murs anti-souffle, des dalles en forme de T qui servent de moyen de protection, mais aussi de rappel brutal des troubles politiques et des conditions dangereuses que les Afghans subissent depuis près de trois décennies. Les murs sont placés de manière sélective pour protéger les bâtiments gouvernementaux et les maisons de l'élite aisée, laissant ceux qui sont à l'extérieur sans protection. Alors que beaucoup considèrent les murs de dynamitage comme un mal nécessaire, bien que laid, j'ai vu le potentiel de quelque chose de beau dans le béton vierge : une toile. ​

Avec des amis, j'ai créé ArtLords en 2014 et Wartists en 2020. Il s'agit d'un mouvement mondial d'artistes et de bénévoles motivés par le désir d'ouvrir la voie à la transformation sociale et au changement de comportement en utilisant le pouvoir doux de l'art et de la culture comme approche non intrusive.​

Mes 20 années d'expérience professionnelle au sein du gouvernement afghan et d'organisations d'aide internationale, ainsi que mon travail au plus haut niveau avec des groupes de la société civile d'Afghanistan, d'Asie du Sud, d'Asie centrale et des États-Unis m'ont préparé à servir et à rendre service à CIVICUS et à ses membres, et m'ont permis de lutter contre le rétrécissement des espaces civiques dans de nombreuses régions du monde et d'être une voix pour les sans-voix. ​

1. Ma citation préférée :​

« Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous ; demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays ». John F. Kennedy​

2. De quelles compétences êtes-vous fier ?​

Je peins des fresques murales et j'ai peint dans de nombreux pays du monde. Je suis également un bon conteur d'histoires. ​

3. Votre vision de la société civile :​

Le rétrécissement de l'espace civique dans des endroits comme l'Afghanistan, avec la récente prise de pouvoir par les Talibans, et les nombreuses restrictions imposées aux organisations de la société civile en Asie du Sud, dans des pays comme le Pakistan, le Bangladesh, le Sri Lanka et l'Inde, ainsi que les limitations dans les pays d'Asie centrale, m'ont poussé à croire que nous avons besoin d'institutions de la société civile mondiales fortes qui ne sont pas liées à un gouvernement ou à un État, mais qui ont la capacité de surveiller et de faire pression sur les régimes autoritaires pour ouvrir l'espace civique. Des institutions fortes et transparentes comme CIVICUS auront le pouvoir d'aider les organisations de la société civile nationales et indigènes à poursuivre leurs objectifs. ​

4. Leçons tirées de l'échec :​

J'ai perdu tout ce que j'avais acquis et construit au cours de ma vie jusqu'à présent lorsque j'ai été forcé de quitter ma patrie, l'Afghanistan, le 15 août 2021. Le petit sac à dos que j'étais autorisé à porter ne suffisait même pas à transporter mes souvenirs. Nous avons perdu. ​

Cependant, cela ne m'a jamais empêché de poursuivre mon travail, d'aider mes collègues artistes et militants, de continuer à défendre l'Afghanistan et la région et de devenir une voix pour tous les sans-voix qui sont pris en otage en Afghanistan. ​

Les échecs et les chagrins d'amour font partie de la vie. L'important est de savoir comment les traiter et aller de l'avant. ​