Beijing25

  • #BEIJING25 : « Nous sommes indignées par la discrimination et nous transformons nos demandes en actions »

    À l’occasion du 25ème anniversaire duProgramme d’Action de Beijing, qui aura lieu en septembre 2020, CIVICUS s’entretient avec des activistes, des dirigeants et des experts de la société civile pour évaluer les progrès accomplis et les défis qui restent à surmonter. Adopté en 1995 lors de la quatrièmeConférence mondiale des Nations Unies (ONU) sur les femmes, le Programme d’Action de Beijing poursuit les objectifs d’éliminer la violence contre les femmes, de garantir l’accès au planning familial et à la santé reproductive, d’éliminer les obstacles à la participation des femmes à la prise de décision et de fournir un emploi décent et un salaire égal pour un travail égal. Vingt-cinq ans plus tard, des progrès importants mais inégaux ont été faits, en grande partie grâce aux efforts incessants de la société civile, mais aucun pays n’a encore atteint l’égalité des genres.

    CIVICUS s’entretient avec Viviana Krsticevic, directrice exécutive du Center for Justice and International Law (CEJIL) et membre du secrétariat de la campagne Gqual, une initiative mondiale qui promeut la parité des sexes dans la composition des organisations internationales.

  • #BEIJING25 : « Plus de femmes dans la fonction publique signifie un meilleur gouvernement et une démocratie plus forte »

    À l'occasion du 25e anniversaire duProgramme d'Action de Beijing, CIVICUS s'entretient avec des activistes, des dirigeants et des experts de la société civile pour évaluer les progrès accomplis et les défis qui restent à surmonter. Adopté en 1995 lors de la quatrièmeConférence mondiale des Nations Unies (ONU) sur les femmes, le Programme d'Action de Beijing poursuit les objectifs d'éliminer la violence contre les femmes, de garantir l'accès au planning familial et à la santé reproductive, d'éliminer les obstacles à la participation des femmes à la prise de décision et de fournir un emploi décent et un salaire égal pour un travail égal. Vingt-cinq ans plus tard, des progrès importants mais inégaux ont été faits, en grande partie grâce aux efforts incessants de la société civile, mais aucun pays n'a encore atteint l'égalité des genres.

    CIVICUS s'entretient avec Pakou Hang, directrice des programmes pour Vote Run Lead (Vote Candidate Dirige), une organisation dédiée à la formation de femmes afin qu’elles puissent se présenter aux élections et les remporter, augmentant ainsi la représentation des femmes à tous les niveaux de gouvernement. Créée en 2014, elle a déjà touché plus de 36 000 femmes aux États-Unis, dont près de 60% sont des femmes noires et 20% proviennent de zones rurales. De nombreuses formées à Vote Run Lead siègent désormais dans des conseils municipaux, des conseils de comté, des chambres d'État, des cours suprêmes et au Congrès des États-Unis.

    Pakou Hang

    Un quart de siècle plus tard, dans quelle mesure la promesse contenue dans le Programme d’Action de Beijing s’est traduite par des changements concrets ?

    Beaucoup de progrès ont été réalisés depuis 1995, mais il reste encore beaucoup à faire et nous sommes encore loin de l’égalité. En termes de représentation politique, il y a eu des progrès, mais cela a aussi été lent : globalement, au début de 2019, 24,3% des membres des parlements nationaux étaient des femmes, contre 11,3% seulement en 1995. Seuls trois pays dans le monde ont atteint ou dépassé la parité dans leurs chambres basses ou législatures monocamérales, mais beaucoup d'autres ont atteint ou dépassé le seuil de 30%. Jusqu'à l'année dernière, il y avait également 11 femmes chefs d'État et 12 chefs de gouvernement ; et les femmes occupaient près de 21% des postes ministériels, souvent dans les domaines les plus associés aux problématiques des femmes, tels que l'action sociale et les portefeuilles liés à la famille, à l'enfance, à la jeunesse, et aux personnes âgées et handicapées. Les résultats sont donc mitigés - beaucoup de progrès ont été accomplis, mais les progrès ont été lents et sont loin d'être suffisants.

    Il y a également eu de grandes variations entre les régions et les pays, d'environ 16% de femmes parlementaires dans la région du Pacifique à plus de 40% dans les pays nordiques. La moyenne pour les Amériques est de 30%, mais les États-Unis sont en dessous de la moyenne. Le Congrès reste dominé de manière disproportionnée par les hommes. Bien que les femmes représentent plus de la moitié de la population, elles n'occupent que 24% des sièges. Le Congrès est également moins diversifié sur le plan racial que la population dans son ensemble, 78% de ses membres s'identifiant comme blancs, une proportion nettement supérieure au 60% de la population américaine composée de personnes blanches.

    Selon le Centre pour les Femmes et la Politique Américaine (Center for American Women and Politics), la situation n'est pas très différente au niveau des états : 29,2% des sièges législatifs des états et 18% des postes des gouvernants sont occupés par des femmes. Il y a moins de données sur les pouvoirs exécutifs locaux et l'essentiel des informations disponibles se réfère aux plus grandes villes, dont 60% des maires sont des hommes blancs, alors que les hommes blancs ne représentent que 20% de la population de ces villes. Bien que davantage de femmes aient accédé à la fonction publique locale en 2018, les conseils municipaux et les commissions de comté ont continué à n'inclure qu'une seule femme ou pas de femmes.

    D’autre part, malgré le nombre relativement restreint de femmes parlementaires, et en particulier de femmes noires, le Congrès actuel est le plus diversifié de l'histoire. Ainsi, le bassin de candidats pour des mandats législatifs en 2020 était également le plus diversifié de l’histoire. Bien entendu, ces candidats ont reçu de violentes attaques de la part des médias et de l'opposition politique. Mais je pense que nous devons changer notre perspective pour comprendre l'ampleur du changement qui s'est produit. J’ai certainement été déçue de voir que nous nous retrouvions avec deux hommes blancs d’un certain âge à la tête des deux principaux sièges présidentiels - mais désormais, nous comptons également une femme noire d’origine indienne comme vice-présidente élue, ce qui constitue sans aucun doute un progrès.

    Je me souviens que lorsque le triomphe de Joe Biden et Kamala Harris à l'élection présidentielle de 2020 a été annoncé, j'ai appelé ma nièce de neuf ans pour lui annoncer la nouvelle. Elle était extatique. Cela m'a rappelé qu'elle appartient à une nouvelle génération d'Américains née sous la présidence de Barack Hussein Obama. Quand elle grandira elle saura que Donald Trump a été président, mais elle saura également que Trump a été vaincu par une femme noire d'origine indienne. Pendant que nous parlions, ma nièce m'a dit : "Nous avons presque réussi, ma tante." Et j'ai pris conscience qu'elle avait raison : oui, nous y sommes presque.

    Pourquoi est-il important d'atteindre la parité homme-femme dans la représentation politique ? S'agit-il uniquement des droits des femmes et de l'égalité des chances, ou aura-t-elle également des effets positifs sur les institutions démocratiques et les politiques publiques ?

    L'une des principales raisons pour lesquelles nous avons besoin d'un plus grand nombre de femmes aux postes gouvernementaux est qu'elles ne gouvernent pas comme les hommes. Les femmes au gouvernement sont plus collaboratives, plus civiles, plus communicatives. Elles sont plus susceptibles de travailler avec des membres d'autres partis pour résoudre des problèmes. Elles obtiennent plus d'argent pour leurs localités, elles votent plus de lois et leurs projets sont davantage axés sur les populations les plus vulnérables telles que les enfants, les personnes âgées et les malades. Les femmes élargissent l'agenda politique, au-delà des questions qui concernent traditionnellement les femmes. Et cela produit de meilleures politiques pour tous, c'est-à-dire non seulement pour les femmes et les filles, mais aussi pour les hommes et les garçons. Enfin, dans la mesure où elles apportent un nouvel ensemble de perspectives et d'expériences de vie au processus d'élaboration des politiques, leur présence garantit que les perspectives des femmes ne soient pas négligées et que des questions telles que la violence sexiste ou les soins aux enfants ne soient pas ignorées. En bref, les femmes occupant des postes gouvernementaux ont tendance à être plus efficaces que les hommes. Et étant donnée la situation actuelle de stagnation politique et d'hyper-partisanerie, nous devons changer la façon de faire. Plus de femmes dans la fonction publique signifie un meilleur gouvernement et une démocratie plus forte.

    De plus, la nécessité de femmes au pouvoir et en politique est devenue d’autant plus essentielle dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Lors du dernier cycle électoral, les bailleurs de fonds voulaient plus que jamais contribuer aux campagnes électorales des femmes candidates, étant donné que la pandémie les a sensibilisés non seulement aux nombreuses inégalités qui affectent notre société et le système de santé, mais aussi au travail remarquable que les femmes, et en particulier les femmes noires, entreprennent dans leurs communautés pour répondre aux besoins urgents, combler les lacunes des politiques inadéquates du gouvernement et résoudre les problèmes des communautés exclues qui ont été affectées de manière disproportionnée par la COVID-19 et la crise économique. Au cours de cette crise, les femmes ont joué un rôle essentiel en soutenant la connexion des communautés, en collectant et en distribuant de la nourriture et d'autres produits de base aux familles en difficulté, en trouvant des moyens de soutenir l'activité économique locale et en fournissant des services communautaires ad hoc, entre autres.

    Les recherches sur la manière dont divers pays ont répondu à la pandémie suggèrent que les pays avec des femmes au pouvoir ont tendance à avoir moins de cas et moins de décès dus à la COVID-19. Il semble que les femmes au pouvoir ont adopté un style de leadership transformateur qui peut être plus approprié pour la gestion des crises. Ce type de leadership se concentre sur les relations humaines profondes, l'investissement dans l'équipe de travail et l'échange de connaissances, l'action exemplaire et la motivation des autres. Cela représente des qualités très utiles dans notre contexte actuel.

    Pourquoi pensez-vous que la représentation politique des femmes aux États-Unis est encore si faible ?

    Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles nous n'avons pas de parité entre les sexes dans la représentation politique. Tout d'abord, il y a encore trop de raisons structurelles pour lesquelles les femmes ne se présentent pas et ne sont pas élues. Les femmes effectuent encore une quantité disproportionnée de travaux ménagers et l'éducation des enfants, et la couverture médiatique reste sexiste, se concentrant sur les apparences et les personnalités des femmes plutôt que sur leurs positions politiques. En outre, les personnes qui occupent les structures des partis et qui ont des connaissances politiques, des réseaux et de l’argent sont encore des hommes, et ce sont souvent eux qui déterminent qui est politiquement viable. Par exemple, un jeune homme qui a étudié le développement communautaire à Harvard est considéré comme plus viable qu'une femme d'âge moyen qui travaille dans l'organisation communautaire depuis 20 ans.

    Paradoxalement, les femmes candidates remportent les élections dans les mêmes proportions que leurs homologues masculins et, selon les sondages, les électeurs sont enthousiastes face à la possibilité d'élire des femmes. Mais la deuxième raison pour laquelle les femmes ne sont pas élues est tout simplement qu'elles ne se portent pas candidates autant que les hommes, et évidemment, dès lors que vous ne concourez pas, vous ne pourrez pas gagner.

    Pourquoi les femmes ne présentent-elles pas leurs candidatures à des fonctions publiques ? La raison peut-être la plus répandue est que les femmes doutent d'elles-mêmes. Elles ne sont pas considérées comme qualifiées. Elles ne voient pas d'autres femmes qui leur ressemblent ou qui pensent comme elles dans ces positions de pouvoir, et c'est donc un cercle vicieux. Et non seulement les femmes doutent d'elles-mêmes, mais les observateurs extérieurs aussi. De ce fait, si une position de pouvoir particulière n'a jamais été occupée par une femme, la question qui se pose encore de façon répétée dans les médias, sur un ton de doute, est : une femme pourrait-elle être élue ? C'est une question que l'on entend beaucoup dans le cadre des primaires présidentielles démocrates de 2020.

    Il y a aussi le fait que certaines qualités considérées comme positives chez les hommes, comme l'assurance ou l'ambition, prennent une connotation négative lorsqu'elles sont appliquées aux femmes. Alors qu'il y a sans aucun doute eu des hommes en colère et vengeurs qui ont été élus président, les femmes qui sont perçues comme « en colère » ou « vengeresses » sont considérées comme désagréables et donc disqualifiées. Les femmes candidates sont soumises à des attentes beaucoup plus élevées, parfois de leur propre fait, mais plus souvent par les autres, et par conséquent nous manquons de parité entre les sexes dans notre représentation politique.

    Quand avez-vous réalisé que, contrairement aux hommes, les femmes avaient besoin d'une formation pour se présenter à des fonctions publiques ?

    Bien que j'aie étudié les sciences politiques à l'université, je sentais que la politique américaine était sale et corrompue et je ne me suis jamais impliquée dans la politique électorale. Mais en 2001 ma cousine aînée, Mee Moua, a décidé de se porter candidate pour un siège au Sénat pour le district de East Saint Paul lors d'une élection spéciale. Le district oriental de Saint-Paul devenait rapidement un district où les minorités étaient majoritaires, mais tous ses élus, de l'état au comté et au niveau de la ville, étaient des hommes blancs conservateurs. Ma cousine était diplômée d'une université prestigieuse, avait exercé la profession d'avocate, avait été présidente de la Chambre de Commerce Hmong, et avait décidé de se présenter après avoir fait du bénévolat pendant des années dans de nombreuses campagnes politiques. Cependant, comme c'est souvent le cas pour les femmes candidates, on lui a dit qu'elle devait attendre son tour. Et bien, elle a décidé de ne pas le faire, et comme aucun acteur politique pertinent ne l'a aidée, elle a rassemblé nos 71 cousins germains pour devenir son armée de volontaires et m'a recrutée comme directrice de campagne, car j'étais la seule à avoir étudié les sciences politiques. Contre toute attente, sans expérience politique et au milieu de l'hiver du Minnesota, nous avons frappé aux portes, passé des appels téléphoniques, mobilisé les électeurs à l'aide des radios communautaires, amené les gens aux urnes, et gagné. Nous avons marqué l'histoire en élisant le premier législateur d'état Hmong de l'histoire américaine et de l'histoire des Hmong.

    Rétrospectivement, je me rends compte que j'ai mené la campagne uniquement par instinct, alimentée par l'expérience de mon enfance d'aider mes parents non anglophones à se déplacer dans le monde extérieur. Et même si nous avons gagné, on aurait pu affronter un adversaire mieux organisé et perdu. Ce n'est que des années plus tard, après avoir suivi une formation politique au Camp Wellstone, que j'ai constaté que les femmes candidates avions besoin de quelque chose conçu spécialement pour nous, quelque chose qui nous interpellerait directement et nous préparerait aux vrais défis auxquels nous serions confrontées en tant que femmes candidates.

    Quel type de formation propose Vote Run Lead et comment contribue-t-elle à briser les barrières qui empêchent les femmes d'accéder au pouvoir ?

    Vote Run Lead est le programme de leadership des femmes le plus vaste et le plus diversifié aux États-Unis. Nous avons formé plus de 38 000 femmes pour se présenter à des fonctions publiques, y compris des femmes rurales, des femmes transgenre, des jeunes femmes et des femmes noires, autochtones et de couleur. Plus de 55% de nos diplômées qui ont participé à l'élection générale de 2020 ont gagné, et 71% de nos diplômées qui sont des femmes de couleur ont également été élues.

    Les femmes que nous formons décident généralement de se présenter aux fonctions publiques parce qu'elles identifient quelque chose de négatif dans leurs communautés et veulent y remédier. Mais elles ne voient pas beaucoup de personnes comme elles dans des positions de pouvoir. Vote Run Lead propose plusieurs modules de formation qui apprennent aux femmes tout ce qu'elles doivent savoir sur la campagne électorale, qu'il s'agisse de prononcer un discours, de constituer une équipe de campagne ou de rédiger un message, de collecter des fonds ou de motiver les gens à voter. Mais ce qui distingue notre programme de formation, c'est que nous formons les femmes pour qu’elles postulent telles qu'elles sont. Les femmes ont souvent besoin de soutien pour se considérer comme étant des candidates qualifiées, capables et dignes. Nous leur montrons qu'elles n'ont pas besoin de rechercher une autre promotion ou d'obtenir un autre titre puisque, en fait, leur histoire personnelle est leur plus grand atout. Notre programme de formation, Run As You Are, rappelle aux femmes qu'elles suffisent et qu'elles sont le genre de leaders que nous devons élire pour bâtir la démocratie juste que nous méritons.

    Quel est le profil « typique » de la femme que vous aidez à postuler ? Soutenez-vous une femme qui souhaite concourir quelle que soit son orientation politique ?

    Il n'y a pas de formée typique de Vote Run Lead. Nous sommes une organisation non partisane, nous formons donc des femmes des milieux les plus divers, de toutes les professions, de tous les partis politiques et quel que soit leur niveau de développement politique. Nos valeurs sont profondément liées à la promotion de femmes intersectionnelles et antiracistes engagées à construire une démocratie plus juste et équitable.

    Compte tenu du phénomène généralisé de suppression des électeurs aux États-Unis, le programme vise-t-il également à motiver la participation électorale ?

    Traditionnellement, Vote Run Lead n'utilise pas son propre programme pour motiver la participation électorale (GOTV, pour son acronyme en anglais) étant donné que la plupart de nos diplômées dirigent une élection ou travaillent sur une campagne. Mais en 2020, lorsque les niveaux déjà élevés de suppression des électeurs ont été alimentés par des campagnes de désinformation et des préoccupations en matière de sécurité sanitaire, Vote Run Lead a lancé un solide programme GOTV qui a mobilisé les femmes formées chez nous. Ce programme GOTV comprenait huit modules de formation spécifiques pour motiver la participation électorale, allant de la manière de répondre à l'apathie et au cynisme autour de l'élection, aux plateformes numériques et aux outils de communication à utiliser pour promouvoir la participation. Nous avons également contacté plus de 200 bénévoles, eu 3 000 conversations, effectué 30 000 appels téléphoniques et envoyé plus de 33 000 messages texte pour que nos diplômés et leurs réseaux votent.

    Avant l'été, nous avons également lancé une série intitulée « Votre armoire de cuisine », avec laquelle nous formons les femmes à la collecte de fonds, au contact direct avec les électeurs et même au lancement d'un plan numérique tout en maintenant une distanciation sociale. Ces guides et webinaires sont disponibles sur notre site Web et sur notre chaîne YouTube et offrent des conseils en temps réel et des informations factuelles.

    L'espace civique aux États-Unis est classé « obstrué » par leCIVICUS Monitor.
    Entrez en contact avec Vote Run Lead via sonsite Web ou sa pageFacebook, et suivez @VoteRunLead sur Twitter.

  • #BEIJING25 : « Tous les efforts en faveur de l'égalité des genres doivent être fondés sur l'intersectionnalité et l’émancipation »

    À l'occasion du 25e anniversaire duProgramme d'Action de Beijing, CIVICUS s'entretient avec des activistes, des dirigeants et des experts de la société civile pour évaluer les progrès accomplis et les défis qui restent à surmonter. Adopté en 1995 lors de la quatrièmeConférence mondiale des Nations Unies (ONU) sur les femmes, le Programme d'Action de Beijing poursuit les objectifs d'éliminer la violence contre les femmes, de garantir l'accès au planning familial et à la santé reproductive, d'éliminer les obstacles à la participation des femmes à la prise de décision et de fournir un emploi décent et un salaire égal pour un travail égal. Vingt-cinq ans plus tard, des progrès importants mais inégaux ont été faits, en grande partie grâce aux efforts incessants de la société civile, mais aucun pays n'a encore atteint l'égalité des genres.

    CIVICUS s'entretient avecLyric Thompson, directrice des politiques et du plaidoyer au Centre international de recherche sur les femmes (ICRW), un institut de recherche mondial avec des bureaux situés aux États-Unis, en Inde, au Kenya et en Ouganda. La recherche de l'ICRW cherche à identifier les contributions des femmes, ainsi que les obstacles qui les empêchent de participer pleinement à l'économie et à la société, traduisant leurs conclusions en une stratégie d'action qui honore les droits humains des femmes, garantit l'égalité des genres et crée les conditions pour que toutes les femmes puissent s’épanouir.

    LyricThompson

    Dans quelle mesure la promesse contenue dans le Programme d’action de Beijing s’est-elle traduite par des améliorations concrètes ?

    La Déclaration de Beijing a marqué un grand pas historique vers l'égalité des genres, car elle a positionné les droits des femmes en tant que droits humains et renforcé le rôle de la société civile en tant qu'acteur clé. Elle a également contribué à mettre en évidence les réalités des femmes et des filles du monde entier.

    Des progrès tangibles ont été réalisés dans les domaines de l’éducation, de la santé maternelle et, de plus en plus, de l’abrogation des lois discriminatoires. Mais les progrès ont été lents et irréguliers, et il y a eu des revers importants. Cela se voit clairement aux États-Unis, qui ont adopté une position générale anti-avortement qui a eu un impact mondial en raison de sa règle du bâillon mondial. Cette règle interdit aux organisations de la société civile (OSC) étrangères qui reçoivent des fonds des États-Unis pour fournir des services de santé de fournir des services d'avortement légal ou même de faire des références envers d’autres services d’avortement, et leur interdit de plaider en faveur d'une réforme de la loi sur l'avortement, même si cela est fait avec les fonds propres des OSC, et non pas des États-Unis. Cette politique est en place depuis les années 1980, mais elle a été renforcée à maintes reprises et ne permet actuellement l'accès à l'avortement que dans des cas extrêmes : viol, inceste ou lorsque la vie d'une femme est en danger.

    Comme si cela ne suffisait pas, un certain nombre de défis nouveaux et dynamiques, de l'aggravation de la fracture numérique et de la crise climatique à la pandémie en cours, ont également un impact genré. Par conséquent, les promesses non tenues abondent, notamment en ce qui concerne l'accès à la santé, les droits sexuels et reproductifs et la prévalence de la violence basée sur le genre (VBG).

    Le manque de mise en œuvre des politiques et des lois, ainsi que le manque de ressources pour financer le mouvement des droits des femmes, rendent compte actuellement de la stagnation des efforts en faveur de l'égalité des genres. Mais même si toutes les lois étaient appliquées et toutes les politiques étaient mises en œuvre, il n'en demeure pas moins que la plupart des progrès réalisés jusqu'à présent ont été partiels. Bien qu’ils aient été importants et aient fait des progrès significatifs, ils se heurtent également à des limites, car peu d’efforts ont été consacrés à la lutte contre la nature multidimensionnelle et intersectionnelle des formes de discrimination qui affectent les femmes. Pour l'avenir, tous les efforts en faveur de l'égalité des genres et du changement social doivent être fondés sur une compréhension de l'intersectionnalité, de la transformation et de l’émancipation.

    La coordination et la collaboration entre des partenaires et des secteurs, y compris les gouvernements, la société civile et le secteur privé, seront également essentielles pour parvenir à un changement transformateur. Il sera également crucial de centrer la prise de décision sur les besoins et les priorités du mouvement des droits des femmes, des leaders féministes, des organisations de base et des jeunes femmes, telles qu'elles les perçoivent elles-mêmes.

    Quels sont les principaux domaines d'action sur lesquels il faut mettre l'accent pour que l'objectif de développement durable (ODD) 5 sur l'égalité des genre et l’émancipation des femmes soit atteint d'ici 2030 ?

    En nous appuyant sur les priorités énoncées par ONU Femmes, on pense que deux domaines d'action clés sont l'établissement d'un cadre de responsabilisation solide pour les ODD et l'intégration et la priorisation du genre dans tous les ODD, et pas seulement l’ODD 5, étant donné que l'inégalité des genres est un obstacle fondamental à la réalisation de tout objectif de développement mondial. Et en plus d'inclure un objectif spécifique pour atteindre l'égalité des genres, les ODD reconnaissent cette égalité comme un moteur pour obtenir des résultats dans d'autres domaines, notamment la santé, l'éducation et le développement économique.

    Étant donné que la mise en œuvre des ODD est principalement dirigée par les États membres, le Secrétaire général des Nations Unies (SGNU) devrait prioriser la participation de la société civile, en mettant un accent particulier sur les organisations féministes, de défense des droits des femmes et de base qui stimulent le changement aux niveaux local et régional.

     

    Comment la pandémie de la COVID-19 a-t-elle affecté les femmes et comment les organisations de défense des droits des femmes ont-elles réagi ?

    La pandémie, comme d’autres crises et bouleversements sociaux tout au long de l’histoire, aggrave à tous les niveaux et dans tous les domaines les inégalités contre lesquelles le mouvement pour l’égalité des genres lutte depuis des décennies. Les femmes sont aux premières lignes de la lutte contre la pandémie ; en effet, environ 70% des travailleurs de la santé et des services sociaux dans le monde sont des femmes. Au même temps, l'accès des femmes aux services de santé non liés à la COVID-19 est susceptible de décliner ; si les impacts de la COVID-19 ressemblent à ceux de l'épidémie d'Ebola de 2014-2015, nous pourrions voir des réductions des naissances à l'hôpital, des visites de soins prénatals et du planning familial. Dans le cadre de la pandémie, les femmes supportent également des fardeaux supplémentaires liés aux tâches ménagères et à la garde et à l'éducation des enfants, ce qui peut avoir des répercussions négatives sur le marché du travail, où l'on pourrait voir des revers dans les progrès réalisés à travers les décennies. De même, les confinements imposés pour répondre au COVID-19 ont entraîné un risque accru de VBG.

    La société civile a travaillé sur ces questions à tous les niveaux, du local au mondial, pour répondre aux impacts négatifs de la pandémie sur les femmes. De nombreuses organisations de défense des droits des femmes ont saisi la pandémie comme une occasion de renforcer les liens de solidarité et de promouvoir le leadership des femmes dans les plans et politiques de relance. Par exemple, plus de 1 600 personnes et OSC de pays du sud et des communautés mal desservies du nord ont signé une déclaration exigeant une réponse féministe au COVID-19. La proposition identifie une série de politiques globales dans neuf domaines clés : sécurité alimentaire, santé, éducation, inégalités sociales, eau et assainissement, VBG, accès à l'information et abus de pouvoir.

    Au niveau régional, des mouvements allant dans le même sens peuvent être observés. En Afrique, par exemple, les OSC et les personnalités féministes ont envoyé une lettre ouverte à l'Union africaine pour exiger une reprise économique féministe coordonnée post-COVID-19. La société civile a également formé des coalitions nationales pour exiger des approches similaires dans chaque pays. Aux États-Unis, une Coalition pour une politique étrangère féministe a été formée pour promouvoir une politique étrangère qui promeut l'égalité des genres, les droits humains, la paix et l'intégrité environnementale. ICRW est membre du Comité directeur de la Coalition et, à ce titre, a contribué à cette innovation politique qui vise à introduire une approche transformatrice avec une perspective de droits dans la politique étrangère de notre pays, qui n'inclut pas les femmes comme un agrégat ex post, mais en intégrant le genre dans chaque politique et chaque initiative. Il existe des précédents pour l'adoption de cette approche dans plusieurs pays, dont la Suède en 2014, le Canada en 2017, la France et le Luxembourg en 2019 et le Mexique au début de 2020. Nous considérons qu’il est temps que les États-Unis la mettent également en œuvre.

    Afin de souligner à quel point cette politique est innovatrice il suffit de remarquer que depuis plusieurs décennies, les gouvernements ont traité l'inégalité de genre comme distincte et déconnectée de questions « dures » et importantes, telles que le commerce ou la sécurité nationale ; les questions de genre étaient considérées comme faisant partie de la diplomatie « douce ». Ce n'est qu'au milieu des années 1990 que l'ONU a publié une déclaration établissant officiellement l'égalité de genre comme une priorité mondiale et élargissant la perspective afin de la traiter comme faisant partie de systèmes inégaux plus larges, et la suite est Histoire. Une politique étrangère féministe n'est que la dernière version de cette approche évolutive, basée sur un nombre croissant de recherches académiques suggérant qu'une participation économique, politique et sociale accrue des femmes peut aboutir à un monde plus riche et plus pacifique, en établissant un lien direct entre l'égalité de genre et la sécurité nationale.

    Pourriez-vous nous parler de la Campagne pour une ONU féministe, dont l'ICRW fait partie ?

    On pense qu’un coup de pouce mondial est nécessaire : les gouvernements doivent prendre des engagements internationaux plus forts pour promouvoir l’égalité de genre. Cela signifie adopter une approche féministe dans l'élaboration des politiques, s'assurer que ce programme est financé de manière adéquate et créer des mécanismes de responsabilisation.

    La Campagne pour une ONU féministe, lancée en 2016, est un effort pour créer une proposition collective afin d’apporter un changement réel et significatif dans les droits des femmes et l'égalité de genre aux Nations Unies - dans toutes ses politiques et programmes - et évaluer chaque année les progrès dans cette optique. La campagne rassemble des penseuses et activistes féministes de premier plan de la société civile, de la philanthropie et du monde universitaire, ainsi que d'anciens responsables de l'ONU autour d'un programme commun. Cet agenda requiert non seulement du leadership visible et proactif du SGNU, mais aussi une réforme de l'ensemble du système pour surmonter les obstacles internes de l'organisation.

    Début 2017, la campagne a élaboré un « bulletin scolaire » en réponse aux déclarations du SGNU, António Guterres, lors de sa prise de fonction, dans lesquelles il s'est identifié comme féministe. Ce bulletin évalue la performance du SGNU dans six domaines :

    • Élaboration et mise en œuvre d'un programme féministe pendant le mandat du SGNU;
    • Mise en œuvre et responsabilité solides pour les ODD, liées aux instruments et forums sur les droits des femmes;
    • Financement transparent et responsable pour l'égalité de genre;
    • Le leadership des femmes au sein du système des Nations Unies et la protection des droits des femmes en son sein;
    • Institutions et forums des droits des femmes plus forts et plus féministes au sein des Nations Unies;
    • Une plus grande liberté d'information dans le système des Nations Unies.

    Pour évaluer les progrès et préparer des bulletins, la Campagne mène des entretiens avec des experts de l'ONU et des acteurs de la société civile, administre une enquête mondiale de la société civile et analyse des discours clés, des publications sur les réseaux sociaux, des rendez-vous, des voyages et d'autres initiatives. Les bulletins ont été publiés chaque année pendant ce mandat du SGNU et la campagne prépare actuellement sa quatrième édition.

    Le troisième bulletin publié par la Campagne a attribué au Secrétaire général une note médiocre. Pouvez-vous nous en dire plus sur les résultats et leurs implications ?

    Les réstultats du troisième bulletin ne sont pas aussi solides que nous le souhaiterions. Alors que le SGNU Guterres a bien performé dans quelques domaines - comme le plaidoyer pour la parité, par exemple, qui est devenu son thème privilégié - les progrès ont été moins prononcés dans d'autres domaines, tels que l’augmentation du financement des droits des femmes ou de la liberté d'information au sein du système.

    Selon le bulletin, les messages publics de Guterres sur les droits des femmes et l'égalité des genres ont en fait augmenté en 2019 : ses discours sur l'égalité des genres ont triplé et il a continué d'afficher des références « féministes ».

    Les progrès dans le sens de la parité entre les sexes au sein de l'ONU se sont poursuivis à un rythme ininterrompu, même si les réactions négatives à son encontre ont également augmenté. Les progrès ont été bloqués par l'inertie bureaucratique, les fonds limités et l'opposition interne.

    Il y a cinq domaines spécifiques dans lesquels nous aimerions voir plus de progrès. Premièrement, dans la prioriisation de l'implication de la société civile et du féminisme dans tous les processus mondiaux et dans les processus des Nations Unies. Deuxièmement, dans la favorisation d’une plus grande transparence dans les activités et les engagements financiers de l'ONU. Troisièmement, sur la politique de tolérance zéro pour le harcèlement sexuel dans tout le système des Nations Unies et la fin de l'exploitation et des abus sexuels dans tous les domaines, y compris les opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Quatrièmement, la pleine mise en œuvre de l'ODD 5, c'est-à-dire la mise en œuvre de toutes ses composantes - y compris celles que les États membres sont les plus susceptibles de remettre en question, comme la santé et les droits sexuels et reproductifs - et l'intégration du genre dans tous les ODD. Et cinquièmement, dans l’établissement d’une plus grande responsabilité sur les questions liées à l'égalité de genre, au leadership intergénérationnel, à la solidarité, à la collaboration et à l'intersectionnalité, au financement de programmes, mouvements et initiatives sur les droits des femmes, au changement des relations de pouvoir et à la plus grande inclusivité et l’élargissement de la prise de décisions.

    Entrez en contact avec le Centre international de recherche sur les femmes via sonsite Web ou sa pageFacebook, et suivez@ICRW et@lyricthompson sur Twitter. 

  • #BEIJING25: ‘All efforts towards gender equality must be built upon intersectionality and power-shifting’

    For the 25th anniversary of theBeijing Platform for Action, CIVICUS is interviewing civil society activists, leaders and experts about the progress achieved and the challenges ahead. Focused on eliminating violence against women, ensuring access to family planning and reproductive healthcare, removing barriers to women’s participation in decision-making and providing decent jobs and equal pay for equal work, the Beijing Platform for Action was adopted at the United Nations’ (UN)Fourth World Conference on Women in 1995. After 25 years, significant but unequal progress has occurred, not least as the result of incessant civil society efforts, but no country has yet achieved gender equality.

  • #BEIJING25: ‘More women in public office translates into better government and a more robust democracy’

    For the 25th anniversary of theBeijing Platform for Action, CIVICUS is interviewing civil society activists, leaders and experts about the progress achieved and the challenges ahead. Focused on eliminating violence against women, ensuring access to family planning and reproductive healthcare, removing barriers to women’s participation in decision-making and providing decent jobs and equal pay for equal work, the Beijing Platform for Action was adopted at the United Nations’ (UN)Fourth World Conference on Women in 1995. After 25 years, significant but unequal progress has occurred, not least as the result of incessant civil society efforts, but no country has yet achieved gender equality.

    CIVICUS speaks to Pakou Hang, Chief Program Officer at Vote Run Lead, an organisation dedicated to training women to run for political office and win, increasing women’s representation at every level of government. Founded in 2014, it has already reached over 36,000 women across the USA, nearly 60 per cent of whom are women of colour, and 20 per cent of whom are from rural areas. Numerous Vote Run Lead alumnae are now serving on city councils, county boards, statehouses, supreme courts and the US Congress.

    Pakou Hang

    A quarter century later, how much of the promise contained in the Beijing Platform for Action has translated into actual change?

    A lot of progress has transpired since 1995, but there is still a lot to be done, and we are still far from equitable. In terms of political representation, there has been some progress, but it has also been slow: globally, 24.3 per cent of all national parliamentarians were women in early 2019, compared to just 11.3 per cent in 1995. Only three countries around the world have achieved or surpassed parity in their single or lower houses, but many more have reached or exceeded the 30 per cent threshold. As of last year, there were also 11 women serving as heads of state and 12 serving as heads of government, and women accounted for almost 21 per cent of government ministers – often in areas most associated with women’s issues, such as social affairs and portfolios dealing with family, children, young people, older people and people with disabilities. So the bottom line is mixed: a lot of progress has been made, but it has been slow and it is far from sufficient.

    Also, there has been a lot of variation among regions and countries, from about 16 per cent female legislators in the Pacific to more than 40 per cent in Nordic European countries. The Americas averages about 30 per cent, but the USA is below average. Congress is still disproportionately male: although women make up more than half the population, we hold barely 24 per cent of seats. Congress is also less racially diverse than the overall population, with 78 per cent of members identifying as white, a much higher percentage than the population’s 60 per cent of white Americans.

    According to the Center for American Women and Politics, the situation is not very different in states across the country: 29.2 per cent of state legislative seats and 18 per cent of state governorships are occupied by women. There is fewer data about local executives, and the information mostly concerns major cities, 60 per cent of whose mayors are white men, although they make up just 20 per cent of the population of those cities. And even as more women ascended into local office in 2018, it was still not uncommon for city councils and county commissions to include just one woman or no women at all.

    On the other hand, despite the relatively small number of women legislators, and especially women of colour, the current US Congress is the most diverse in history. And the group of candidates who ran for Congress in 2020 were also the most diverse we have ever seen. Of course, these candidates received a lot of backlash from the media and their political opponents. But I think we need to shift our perspective to understand the amount of change that has taken place. I surely was disappointed that we ended up with two older, white men leading the two major presidential tickets – but now we also have a Black, Indian American woman as our Vice President-elect, so there is progress.

    I remember when the 2020 presidential election was called for Joe Biden and Kamala Harris, I contacted my nine-year-old niece with the news. She was ecstatic. I was reminded that she belongs to a new generation of Americans who were born under President Barack Hussein Obama. And growing up, she will know that Donald Trump was the President, but she will also know that Trump was beaten by a Black, Indian American woman. As we were talking, my niece said to me, “We are almost there, Auntie.” And it dawned on me: yes, we are almost there.

    Why is it important to achieve gender parity in political representation? Is it only a matter of women’s rights and equal opportunity, or would it also have positive effects on democratic institutions and policymaking?

    A big reason why we need more women in public office is because they govern differently than men. Women in government are more collaborative, more civil, more communicative. They are more likely to work across the aisle to solve problems. They bring home more money for their constituents, pass more bills, and their bills focus more on vulnerable populations like children, older people and sick people. Women broaden the political agenda, well beyond traditional women’s issues. And the result is better policies for all of us, not just for women and girls but also for men and boys. Because they bring an entirely new set of perspectives and life experiences into the policymaking process, the presence of women also ensures that women’s perspectives are not sidelined, and issues such as gender-based violence or childcare are not ignored. All in all, women in public office tend to be more effective than their male counterparts. And given the current gridlock and hyper-partisanship in politics, we need to do things differently. More women in public office translates into better government and a more robust democracy.

    Moreover, the need for women in power and politics has become even more critical in the context of the COVID-19 pandemic. This past electoral cycle, donors wanted to contribute to female candidates’ campaigns more than before, because the pandemic brought awareness not just about the many inequities that plague our society and the healthcare system, but also of the outstanding work women, and in particular women of colour, are doing in their communities to respond to urgent needs, fill in the gaps left by inadequate government policies, and address the needs of excluded populations who have been disproportionately impacted on by COVID-19 and the economic downturn. During this crisis, women have played major roles in keeping communities connected, collecting and distributing food and other staples to needy families, finding ways to support local businesses and providing pop-up community services, among other things.

    Research that looks at the ways in which various countries have responded to the pandemic seems to show that countries with female leaders tended to have fewer cases and fewer deaths from COVID-19. It seems that women in power have embraced a transformative style of leadership, which may be better at handling crises. This type of leadership focuses on deep human relationships, investment in teams and sharing knowledge, and being a role model and motivating others. These qualities are very useful in our current context.

    Why do you think the political representation of women in the USA is still so low?

    There are many reasons why we do not have gender parity in our political representation. First, there are still too many structural reasons why women do not run nor get elected. Women still do a disproportionate amount of housework and child-rearing and there is still sexist media coverage that focuses on women’s appearances and personalities rather than their policies. Further, those in party structures and the people with political knowledge, networks and money still continue to be men, and often they determine who is politically viable; for example, a young man who studied community development at Harvard is deemed more viable than a middle-aged Black woman who has been a community organiser for the past 20 years.

    Paradoxically, female candidates win at roughly the same rates as their male counterparts, and according to polls, voters are excited about getting women elected. But the second reason why women don’t get elected is simply that women don’t run at the same rate as men – and of course, you can’t win if you don’t run.

    Why don’t women run for public office? Perhaps the most pervasive reason is that women are self-doubters. They do not believe they are qualified. They do not see other women who look like them or think like them in those positions of power, and thus it’s a self-fulfilling cycle. But it’s not just women who self-doubt. Outsiders do plenty of that too. In fact, if a woman has never filled a position of power, then a question that keeps coming up in the media, said in a doubtful tone, is: is a woman electable? We heard a lot of that during the 2020 Democratic presidential primary race.

    There’s also the fact that certain qualities that are deemed positive in men are given a negative connotation when applied to women, like assertiveness or ambition. While angry and vindictive men have surely been elected president, women who are perceived as ‘angry’, or ‘vindictive’ are deemed unlikeable, and thus disqualified. Women candidates are held to much higher standards of competency, sometimes by themselves, but more often by others, and as a result we do not have gender parity in our political representation.

    When was it that you realised that, unlike men, women needed training to run for office?

    Even though I had studied political science in college, I felt that American politics was dirty and corrupting and I never got involved in electoral politics. That was until 2001, when my older cousin, Mee Moua, decided to run for a State Senate seat on the East Side of Saint Paul in a special election. The East Side of Saint Paul was fast becoming a district where people from minorities were in the majority, and yet all its elected officials from the state level to the county and the city were all white, conservative-leaning men. My cousin was Ivy League-educated, had been a lawyer and the president of the Hmong Chamber of Commerce, and she decided to run for public office after having volunteered on numerous political campaigns over many years. However, as often happens with female candidates, she was told she needed to wait her turn. Well she didn’t, and since no one in the mainstream political community would help her, she looked to our 71 first cousins to become her volunteer army and recruited me to be her campaign manager because I was the only one of us who had studied political science. Against all odds, without any political experience, and in the middle of a Minnesota winter, we knocked on doors, made phone calls, mobilised voters using ethnic radio stations, drove people to the polls and won, making history by electing the very first Hmong state legislator in US and Hmong history.

    Looking back, I realised that I managed that campaign purely based on instincts, honed from my childhood experience helping my non-English speaking parents navigate the mainstream world. And while we won, we could have just as easily been out-organised and lost. It was only years later, after having gone through a Camp Wellstone political training course, that I realised women candidates needed something for ourselves, something that uniquely spoke to us, and prepared us for the real issues we would face as female candidates.

    What kind of training does Vote Run Lead provide, and how does it help break down the barriers that keep women away from power?

    Vote Run Lead is the largest and most diverse women’s leadership programme in the USA. We have trained over 38,000 women to run for public office, including rural women, transgender women, young women, moms and Black and Indigenous women and women of colour. Over 55 per cent of our alumnae who were on the general election ballot in 2020 won their races, and 71 per cent of our alumnae who are women of colour won their races too.

    The women we train often decide to run for public office because they see something wrong in their community and they want to fix it. But they do not see a lot of people who look like them in positions of power. Vote Run Lead offers a number of training modules that teach women the basics about campaigns, from delivering a stump speech to building a campaign team or crafting a message, to fundraising and getting out the vote. But what makes our training programme different is that we train women to run as they are. Women often need support to view themselves as qualified, capable and deserving candidates. We show them that they don’t need to obtain another promotion or degree and that in fact, their personal story is their biggest asset. Our Run As You Are training curriculum reminds women that they are enough and that they are the fierce leaders we need to elect to build the just democracy that we all deserve.

    What’s the ‘typical’ profile of the women you help run for office? Do you support any women willing to run, regardless of their politics?

    There isn’t a typical Vote Run Lead alumna. We are a nonpartisan organisation, so we train women from all walks of life, all professions, all political parties, and in all stages of their political development. Our values are deeply embedded in promoting intersectional, anti-racist women who are committed to building a just and fair democracy.

    Given the widespread phenomenon of voter suppression in the USA, does your programming also focus on getting out the vote?

    Traditionally, Vote Run Lead does not employ our own get out the vote (GOTV) programme because most of our alumnae are either running or working on a campaign. But in 2020, with the high levels of voter suppression fuelled by misinformation campaigns and health safety concerns, Vote Run Lead did launch a robust GOTV programme with our alumnae. This GOTV programme included eight GOTV-specific training modules, from how to respond to apathy and cynicism around voting, to which digital field and communication tools to use to get out the vote. We also activated over 200 volunteers, had 3,000 conversations, made 30,000 phone calls and sent out over 33,000 text messages to get our alumnae and their networks to go vote.

    Prior to the summer, we also launched a series we called ‘Your Kitchen Cabinet’, where we trained women on how to raise money, do direct voter contact and even launch a digital plan while social distancing. Those guides and webinars can be found on our website and YouTube channel and offer real-time advice and fact-based information.

    Civic space in the USA is rated as ‘obstructed’ by theCIVICUS Monitor.
    Get in touch with Vote Run Lead through itswebsite orFacebook page, and follow@VoteRunLead on Twitter.

  • #BEIJING25: ‘Nos indignamos ante la discriminación y transformamos nuestros reclamos en acciones’

    En vísperas del 25º aniversario de laPlataforma de Acción de Beijing, que se cumple en septiembre de 2020, CIVICUS está entrevistando a activistas, líderes y expertas de la sociedad civil para evaluar los progresos conseguidos y los desafíos que aún debemos sortear. Adoptada en 1995 en laCuarta Conferencia Mundial sobre la Mujer de las Naciones Unidas (ONU), la Plataforma de Acción de Beijing persigue los objetivos de eliminar la violencia contra las mujeres (VCM), garantizar el acceso a la planificación familiar y la salud reproductiva, eliminar las barreras para la participación de las mujeres en la toma de decisiones, y proporcionar empleo decente e igual remuneración por igual trabajo. Veinticinco años más tarde, se han producido progresos significativos pero desparejos, en gran medida como resultado de los esfuerzos incesantes de la sociedad civil, pero ningún país ha logrado todavía la igualdad de género.

    CIVICUS conversa con Viviana Krsticevic, Directora Ejecutiva del Centro por la Justicia y el Derecho Internacional (CEJIL) e integrante del Secretariado de la campaña Gqual, una iniciativa global que busca promover la paridad de género en la composición de los organismos internacionales.

    viviana Krsticevic

    ¿Cuánto de la promesa contenida en la Plataforma de Acción de Beijing se ha traducido en mejoras concretas?

    Todavía nos falta mucho para garantizar que las mujeres podamos vivir con autonomía sin el lastre de la discriminación. Claramente, hay disparidades y afectaciones entre las mujeres por la edad, la situación económica, el color de la piel, la etnicidad, la calidad de migrantes o campesinas y muchas otras situaciones que definen parte de nuestra experiencia. Las cifras a nivel global de disparidades en la educación, el acceso a la salud, a la propiedad y los puestos de poder evidencian la enorme desventaja en la que estamos las mujeres en la mayor parte de las sociedades y los pesos diferenciados de la desigualdad. Por ejemplo, según datos de ONU Mujeres actualizados al primer semestre de 2020, a nivel mundial solo el 6,6% de las jefaturas de gobierno son ocupadas por mujeres, así como el 20,7% de los cargos ministeriales; asimismo, las mujeres ocupan el 24,9% de las bancas parlamentarias. La subrepresentación de mujeres también se ve reflejada en otros ámbitos, tales como el acceso a la educación: a nivel global, el 48,1% de las niñas no se encuentran escolarizadas. También se observa en el terreno laboral, ya que las mujeres perciben un 23% menos de ingresos económicos que los hombres. Lo mismo puede decirse de la prevalencia de la violencia de género: la Oficina de la ONU contra la Droga y el Delito estima que 87.000 mujeres fueron víctimas de femicidios en todo el mundo en 2017, y que más de la mitad –50.000, es decir el 58%- fueron asesinadas por sus parejas o miembros de sus familias.

    Es decir, falta mucho por andar, pero hemos avanzado significativamente en los 25 años transcurridos desde la Conferencia de Beijing. Algunos ejemplos importantes son las conquistas, en las leyes y en la calle, en rechazo de la violencia machista y al feminicidio, el reconocimiento de las afectaciones diferenciadas de la violencia que afecta a las mujeres afrodescendientes, las modificaciones en las políticas para enfrentar la mortalidad materna, los avances en el acceso a los puestos de gobierno o legislativos, la revisión del valor de las tareas de cuidado y el desarrollo de marcos legales para el hostigamiento laboral, entre otras.

    En parte, estos avances fueron posibles gracias a las sinergias entre los procesos nacionales de cambio y los procesos internacionales de elaboración de metas y reconocimiento de derechos. En este sentido, el objetivo de desarrollo sustentable (ODS5) sobre la igualdad de las mujeres, pactado a nivel mundial en el ámbito de la ONU, es una de las herramientas clave para lograr el respeto de la autonomía individual y del desarrollo colectivo de la comunidad. Acompañando esta meta consensuada por los gobiernos, hay una serie de espacios institucionales que promueven su avance en los niveles internacional y regional.

    A ello se suma el hecho de que muchas mujeres de diversos sectores, en América Latina y en el mundo, nos indignamos ante la discriminación y la violencia estructural y transformamos nuestros reclamos en acciones. Ejemplos de ello han sido las iniciativas de #NiUnaMenos, #SayHerName y #LasTesis, entre muchas otras. El análisis, la protesta y la propuesta son claves para asegurar la superación de las estructuras discriminatorias.

    ¿Por qué es importante la paridad de género en la representación, y cuál es la situación en las instituciones internacionales? 

    Uno de los argumentos más significativos de las mujeres y otros movimientos en búsqueda de representación es el de la igualdad, ya que muchas veces la ausencia de las mujeres de los sitios de toma de decisiones no es el resultado de una decisión propia sino el efecto de los techos de cristal, las discriminaciones implícitas y la segmentación de los mercados de trabajo, entre otros factores. A ello se suma el argumento del impacto de la participación igualitaria en la riqueza de los debates, la innovación y la debida diligencia en la toma de decisiones, la legitimidad y la sostenibilidad de ciertos procesos, entre otros posibles efectos benéficos de la inclusión de las mujeres en los espacios de toma de decisiones. En este mismo espíritu, varias convenciones internacionales innovadoras han incluido cláusulas para promover la representación y la igualdad de género. La Resolución 1325 de la Asamblea General de la ONU sobre paz y seguridad también incluye lenguaje sobre la necesidad de la participación de las mujeres en los procesos de paz.

    Este reconocimiento contrasta con la limitada participación de las mujeres en espacios de tomas de decisiones, tanto a nivel nacional como internacional. De hecho, las normas y los mecanismos instaurados en la mayor parte de dichos espacios no aseguran la participación de las mujeres en condiciones de igualdad ni la representación paritaria.

    En el ámbito internacional, en los espacios que deciden sobre la guerra y la paz, el curso del derecho penal internacional, el alcance de los derechos humanos, el derecho económico, el derecho ambiental y muchas otras cuestiones clave, las mujeres están subrepresentadas a niveles insólitos. Por ejemplo, la Corte Internacional de Justicia actualmente cuenta con apenas tres juezas mujeres (19%) e históricamente ha habido solamente cuatro mujeres sobre un total de 108 magistrados (3,7%). En la Corte Interamericana de Derechos Humanos, solo una de los siete integrantes actuales es mujer (14,3%), y en la Corte Penal Internacional las mujeres son apenas seis sobre un total de 18 miembros (33%). Finalmente, 10 de los 56 mecanismos especiales de la ONU hasta el día de hoy nunca han sido ocupados por una mujer.

    En otras palabras, las mujeres están al margen de las decisiones que se toman en la mayor parte de los temas más significativos para el futuro de la humanidad en lo político, lo judicial y los procesos de paz. Esta realidad contrasta con el reconocimiento del derecho a la participación en el ámbito internacional en condiciones de igualdad consagrado en el artículo 8 de la Convención sobre la eliminación de todas las formas de discriminación contra la mujer, ampliamente ratificada a nivel mundial, y con las aspiraciones de participación balanceada o igualitaria propuestas en diferentes espacios de la ONU y otras instituciones.

    ¿Cuál fue el origen de la campaña Gqual, cuáles son sus objetivos, y qué han logrado hasta la fecha?

    Teniendo en cuenta la realidad de los techos de cristal y las involuciones drásticas que se han producido recientemente en la composición de algunos órganos, un grupo de mujeres y hombres convencidos del valor de los espacios paritarios y diversos nos unimos en una iniciativa para impulsar la paridad de género en los espacios de justicia y monitoreo a nivel internacional. Con ese objetivo lanzamos la campaña Gqual en septiembre de 2015. Desde allí impulsamos compromisos individuales e institucionales con la paridad de género en la representación internacional, el desarrollo de investigaciones, estándares y mecanismos que promueven la igualdad de género en los espacios de monitoreo y de justicia a nivel internacional, el debate vibrante y oportuno sobre el tema para hacer avanzar la agenda de igualdad, y la generación de una comunidad de discusión y acción sobre el tema.

    Entre las acciones de la campaña se encuentran el seguimiento y distribución de la información sobre los puestos disponibles en la esfera de la justicia internacional. Enviamos cartas y publicamos información en redes llamando la atención acerca de las oportunidades y las disparidades, promovemos investigaciones académicas, y hacemos propuestas para la modificación de los procedimientos de nominación y selección de quienes ocupan los puestos de justicia y monitoreo a nivel nacional e internacional. Entre las iniciativas más interesantes se cuenta el ranking donde incluimos el número de hombres y mujeres en puestos por país. También hacemos reuniones de personas expertas para contribuir al desarrollo de documentos especializados. Adicionalmente, hacemos sinergia con los procesos de selección en los espacios de la justicia a nivel nacional y participamos de debates sobre representación a nivel nacional e internacional, de modo de avanzar en la agenda más amplia de cambio político y social en favor de la igualdad.

    Quiero invitar a todas y todos a sumarse a la campaña en línea y a seguirla e interactuar con ella en redes sociales. Desde el lanzamiento de la campaña hemos avanzado en el debate del tema y hemos tenido varios logros significativos, entre los que se cuentan resoluciones de la ONU y la Organización de los Estados Americanos sobre equilibrio de género en la composición de órganos internacionales, la sistematización de información sobre la composición de puestos en el ámbito de la ONU desagregados por género e investigaciones excelentes que permiten fundamentar las obligaciones internacionales de los estados y los organismos internacionales, entre muchos otros. Al trabajar por el acceso de las mujeres a los espacios internacionales en condiciones de paridad, la campaña Gqual impulsa varios de los compromisos expresados en los ODS: el de igualdad, el de acceso a la justicia, el de lucha contra la pobreza y el de compromiso con la paz.

    ¿Qué apoyo de la sociedad civil internacional se necesita para seguir impulsando la campaña?

    El mayor apoyo que la sociedad civil internacional podría dar a la campaña es sumarse al debate sobre la importancia de asegurar la participación paritaria de las mujeres en los espacios de monitoreo y justicia a nivel internacional. Dependiendo de las posibilidades de cada persona, organización o institución, quizás puedan avanzar en agendas más específicas a nivel local o internacional en sinergia con los objetivos de la campaña. Por ejemplo, impulsando que el gobierno de su país haga seguimiento de sus nacionales en puestos de elección, haciendo investigaciones de campo sobre los procesos de selección, escribiendo sobre las obligaciones constitucionales o derivadas del derecho internacional para garantizar la igualdad en el acceso a la representación internacional, haciendo campañas de sensibilización pública, o escribiendo para el blog de la campaña o en periódicos locales. Dada la desigualdad estructural y la inercia de algunos gobiernos que los vuelve reacios a actuar, la sociedad civil y la ciudadanía deben exigir que las autoridades aseguren que las mujeres sean nominadas y consideradas para puestos de toma de decisiones a nivel internacional y nacional. La sociedad civil también puede ayudar a impulsar el debate recopilando datos y publicando análisis y estudios.

    Quiero resaltar que por la naturaleza de la campaña -que surge de la iniciativa de mujeres que abogan por la igualdad y que en su mayoría donan su tiempo para conseguir avanzar- les agradecemos cualquier aporte de tiempo o donaciones para apoyar el trabajo y las iniciativas. Queremos un mundo más justo, igualitario y en paz, y para eso precisamos que las mujeres intervengan en pie de igualdad en la toma de las decisiones que nos atañen a todos y todas.

    Contáctese con la campaña Gqual a través de supágina web o su perfil deFacebook, y siga a@GqualCampaign, a@cejil y a @mundopenelope en Twitter.

  • #BEIJING25: ‘We are outraged at discrimination and are turning our claims into action’

    In the run-up to the 25th anniversary of theBeijing Platform for Action, due in September 2020, CIVICUS is interviewing civil society activists, leaders and experts about the progress achieved and the challenges ahead. Focused on eliminating violence against women (VAW), ensuring access to family planning and reproductive healthcare, removing barriers to women’s participation in decision-making and providing decent jobs and equal pay for equal work, the Beijing Platform for Action was adopted at the United Nations’ (UN)Fourth World Conference on Women in 1995. After 25 years, significant but unequal progress has occurred, not least as the result of incessant civil society efforts, but no country has yet achieved gender equality. 

    CIVICUS speaks to Viviana Krsticevic, Executive Director of the Center for Justice and International Law (CEJIL) and a member of the Secretariat of the Gqual Campaign, a global initiative seeking to promote gender parity in the composition of international organisations.

    viviana Krsticevic

    How much of the promise contained in the Beijing Platform for Action has been translated into actual improvements?

    We still have a long way to go to ensure that women can live autonomously without the burden of discrimination. Clearly, there are disparities and different effects among women due to age, economic situation, skin colour, ethnicity, migrant status, rural condition and several other situations that partly define our experience. Global figures for disparities in education, access to health, property and positions of power show the enormous disadvantage that women are at in most societies and the differential weight of inequality.

    For instance, according to data from UN Women updated to the first semester of 2020, only 6.6 per cent of heads of government worldwide are women, as well as 20.7 per cent of those in ministerial positions; likewise, women hold 24.9 per cent of all parliamentary seats. The under-representation of women is also reflected in other areas, such as access to education: globally, 48.1 per cent of girls are not attending school. It is also visible in the labour market, since women receive 23 per cent less income than men. The same can be said about the prevalence of gender-based violence: the UN Office on Drugs and Crime estimates that 87,000 women were victims of femicides worldwide in 2017, and that more than half – 50,000, or 58 per cent – were murdered by their partner or a member of their family.

    In other words, there is a long way to go, but we have made significant progress in the 25 years since the Beijing Conference. Some important examples are the progress, made both through legal channels and on the streets, in rejecting sexist violence and femicide, the recognition of the differential effects of violence affecting Afro-descendant women, the policy changes aimed at tackling maternal mortality, advances in gaining access to government or legislative positions, the greater valuing of care tasks and the development of legal frameworks to deal with workplace harassment, among others.

    In part, these advances were possible thanks to synergies between national-level change processes and international goal-setting and rights-recognition processes. In this sense, the Sustainable Development Goal (SDG5) on women's equality, agreed globally at the UN level, is one of the key tools to achieve respect for individual autonomy and the collective development of communities. To advance this goal agreed upon by governments, there are a series of institutional spaces that promote it at the international and regional levels.

    In addition, there is the fact that many women from various sectors, in Latin America and the world, are outraged at discrimination and structural violence and are turning our claims into action. Initiatives such as #NiUnaMenos, #SayHerName and #LasTesis, among many others, have been examples of this. Engaging in analysis, protesting and making proposals are key to ensuring that discriminatory structures are overcome.

    Why is equal gender representation important, and what is the situation in international institutions?

    One of the most significant arguments of women and other movements in search of representation is that of equality, since often the absence of women in decision-making sites is not the result of their own choice but the effect of glass ceilings, implicit discrimination and the segmentation of labour markets, among other factors. On top of this, there is the argument of the impact of equal participation in terms of enriching debate, innovation and due diligence in decision-making and improving the legitimacy and sustainability of certain processes, among other possible beneficial effects of the inclusion of women in decision-making spaces. In the same spirit, several innovative international conventions have included clauses to promote gender equality and representation. UN General Assembly Resolution 1325 on peace and security also includes language on the need for women’s participation in peace processes.

    This recognition stands in contrast with the limited participation of women in decision-making sites, both nationally and internationally. The norms and mechanisms established in most of these spaces do not ensure the participation of women in conditions of equality or equal representation.

    At the international level, in the spaces where decisions are reached on war and peace, the evolution of international criminal law, the scope of human rights, economic law and environmental law, and various other key issues, women are underrepresented at extreme levels. For instance, the International Court of Justice currently includes only three female judges (19 per cent) and historically it has only included four women out of a total of 108 magistrates (3.7 per cent). Only one of the seven current members of the Inter-American Court of Human Rights is a woman (14.3 per cent), and in the International Criminal Court there are only six women out of a total of 18 members (33 per cent). Finally, 10 of the 56 special mechanisms of the UN to date have never been led by a woman.

    In other words, women are on the fringes of the decisions that are made on most of the issues that are most significant for the future of humanity in the areas of politics, justice and peace. This reality contrasts with the recognition of the right to participation in the international arena under conditions of equality enshrined in Article 8 of the Convention on the Elimination of all Forms of Discrimination Against Women, widely ratified worldwide, and with the aspirations of balanced or equal participation proposed in various spaces of the UN system and other institutions.

    How did the Gqual Campaign originate, what are its goals and what has it achieved so far?

    Taking into account the reality of glass ceilings and the drastic regressions that have occurred recently in the composition of some bodies, a group of women and men convinced of the value of gender-balanced and diverse spaces joined in an initiative to promote gender parity in justice and monitoring institutions at the international level. With this objective in mind, we launched the Gqual campaign in September 2015. From this platform we promote individual and institutional commitments to gender parity in international representation, the development of research, standards and mechanisms to promote gender equality in international monitoring and justice institutions, vibrant and timely debate on the issue to advance the equality agenda, and the creation of a community of discussion and action around the issue.

    Among the campaign’s actions are the monitoring and distribution of information on available positions in the sphere of international justice. We send letters and post information on networks calling attention to opportunities and disparities, we promote academic research, and we make proposals to modify the procedures for the nomination and selection of those who occupy positions in justice and monitoring institutions at the national and international level. Among our most interesting initiatives is a ranking that includes the number of men and women in these positions, by country. We also hold meetings of experts to contribute to the development of specialised documents. Additionally, we create synergies with selection processes in judicial spaces at the national level and participate in debates on representation at the national and international levels, in order to advance the broader agenda of political and social change towards equality.

    I would like to invite you to join the online campaign and to follow and interact with it on social media. Since the launch of the campaign, we have made progress in debating the issue and have had several significant achievements, including resolutions by the UN and the Organization of American States on gender balance in the composition of international bodies, the systematisation of information on the composition of positions at the UN level disaggregated by gender, and excellent research that supports the international obligations of states and international organisations, among several others. By working for women's access to international spaces in conditions of parity, the Gqual Campaign promotes several of the commitments expressed in the SDGs: equality, access to justice, the fight against poverty and commitment to peace.

    What support from international civil society is needed to continue promoting the campaign?

    The greatest support that international civil society could give to the campaign would be to join the debate on the importance of ensuring women’s equal participation in international monitoring and judicial institutions. Depending on their possibilities, each person, organisation or institution might help advance more specific agendas at the local or international level in synergy with the campaign’s objectives. They can do so, for example, by encouraging their country’s government to monitor its nationals who occupy elected positions, doing field research on selection processes, writing about constitutional obligations or those derived from international law to guarantee equal access to international representation, running public awareness campaigns, or contributing to the campaign’s blog or writing about it in local newspapers. Given the structural inequality and the inertia that makes some governments reluctant to act, civil society and citizens must demand that the authorities ensure that women are nominated and considered for decision-making positions at the international and national levels. Civil society can also help drive the debate by collecting data and publishing analyses and studies.

    I want to emphasise that due to the nature of the campaign – which arose from the initiative of women who advocate for equality and who mostly donate their time to move it forward – we are grateful for any contribution of time or donation aimed at supporting the campaign’s work and initiatives. We want a more just, equal and peaceful world, and for that we need women to intervene on an equal footing in making the decisions that concern us all.

    Get in touch with Gqual Campaign through itswebsite orFacebook page, and follow@GqualCampaign,@cejil and@mundopenelope on Twitter.

  • #BEIJING25: “Más mujeres en cargos públicos se traduce en un mejor gobierno y una democracia más sólida”

    En ocasión del 25º aniversario de laPlataforma de Acción de Beijing, CIVICUS está entrevistando a activistas, líderes y expertas de la sociedad civil para evaluar los progresos conseguidos y los desafíos que aún debemos sortear. Adoptada en 1995 en laCuarta Conferencia Mundial sobre la Mujer de las Naciones Unidas (ONU), la Plataforma de Acción de Beijing persigue los objetivos de eliminar la violencia contra las mujeres, garantizar el acceso a la planificación familiar y la salud reproductiva, eliminar las barreras para la participación de las mujeres en la toma de decisiones, y proporcionar empleo decente e igual remuneración por igual trabajo. Veinticinco años más tarde, se han producido progresos significativos pero desparejos, en gran medida como resultado de los esfuerzos incesantes de la sociedad civil, pero ningún país ha logrado todavía la igualdad de género.

    CIVICUS conversa con Pakou Hang, Directora de Programas de Vote Run Lead (Vota Compite Lidera), una organización dedicada a capacitar a mujeres para que se postulen para cargos políticos y ganen la elección, aumentando la representación de las mujeres en todos los niveles de gobierno. Fundada en 2014, ya ha alcanzado a más de 36.000 mujeres en los Estados Unidos, casi el 60% de las cuales son mujeres de color y el 20% procede de las zonas rurales. Numerosas graduadas de Vote Run Lead ahora ocupan puestos en ayuntamientos, juntas de condado, cámaras estatales, cortes supremas y en el Congreso de los Estados Unidos.

    Pakou Hang

    Un cuarto de siglo más tarde, ¿cuánto de la promesa contenida en la Plataforma de Acción de Beijing se ha traducido en cambios reales?

    Se ha avanzado mucho desde 1995, pero todavía queda mucho por hacer y todavía estamos lejos de la equidad. En términos de representación política ha habido algunos avances, pero estos también han sido lentos: a nivel global, a principios de 2019 el 24,3% de los integrantes de los parlamentos nacionales eran mujeres, en comparación con apenas 11,3% en 1995. Solo tres países en todo el mundo alcanzaron o superaron la paridad en sus cámaras bajas o legislativos unicamerales, pero han sido muchos más los que alcanzaron o superaron el umbral del 30%. Hasta el año pasado había también 11 mujeres jefas Estado y 12 jefas de gobierno; y las mujeres ocupaban casi el 21% de los puestos ministeriales, a menudo en las áreas más asociadas a las temáticas de la mujer, tales como acción social y carteras relacionadas con la familia, la niñez, la juventud, la tercera edad y la discapacidad. Así que el resultado final es mixto: se ha avanzado mucho, pero el progreso ha sido lento y está lejos de ser suficiente.

    También ha habido una gran variación entre regiones y países, desde alrededor de 16% de mujeres parlamentarias en la región del Pacífico hasta más del 40% en los países nórdicos. El promedio para las Américas es 30%, pero Estados Unidos se encuentra por debajo del promedio. El Congreso sigue siendo desproporcionadamente dominado por hombres. A pesar de que las mujeres representan más de la mitad de la población, ocupan solamente el 24% de las bancas. El Congreso también es menos racialmente diverso que el conjunto de la población, ya que el 78% de sus miembros se identifican como blancos, una proporción sustancialmente superior al 60% de la población estadounidense compuesta de personas blancas.

    Según el Centro para las Mujeres y la Política Estadounidense (Center for American Women and Politics), la situación no es muy diferente a nivel estadual: el 29,2% de los escaños legislativos estaduales y el 18% de las gobernaciones son ocupados por mujeres. Hay menos datos sobre los ejecutivos locales y el grueso de la información disponible refiere a las ciudades más grandes, el 60% de cuyos alcaldes son hombres blancos, a pesar de que estos dan cuenta de apenas el 20% de la población de esas ciudades. Aunque en 2018 más mujeres accedieron a cargos públicos locales, siguió siendo frecuente que los ayuntamientos y las comisiones de los condados incluyesen a una sola o a ninguna mujer.

    Por otro lado, a pesar del relativamente pequeño número de mujeres legisladoras, y especialmente de mujeres de color, el Congreso actual es el más diverso en la historia. Y el grupo de candidatos que se postularon para cargos legislativos en 2020 también fue el más diverso jamás visto. Por supuesto, estos candidatos recibieron fuertes ataques de los medios y de la oposición política. Pero creo que necesitamos cambiar nuestra perspectiva para entender la magnitud del cambio ocurrido. Sin duda que me decepcionó que termináramos con dos hombres blancos y mayores a la cabeza de las dos principales fórmulas presidenciales, pero lo cierto es que ahora también tenemos a una mujer negra y de ascendencia india como vicepresidenta electa, y eso es un avance.

    Recuerdo que cuando se anunció el triunfo de Joe Biden y Kamala Harris en las elecciones presidenciales de 2020 llamé con la noticia a mi sobrina de nueve años. Ella estaba extasiada. Lo cual me recordó que ella pertenece a una nueva generación de estadounidenses nacidos durante la presidencia de Barack Hussein Obama. Cuando crezca sabrá que Donald Trump fue presidente, pero también sabrá que Trump fue vencido por una mujer negra de ascendencia india. Mientras hablábamos, mi sobrina me dijo: “Ya casi lo logramos, tía”. Y caí en la cuenta de que tenía razón: sí, ya casi estamos.

    ¿Por qué es importante alcanzar la paridad de género en la representación política? ¿Es solo una cuestión de derechos de las mujeres e igualdad de oportunidades, o también tendrá efectos positivos en las instituciones democráticas y en las políticas públicas?

    Una de las principales razones por las cuales necesitamos más mujeres en puestos gubernamentales es que ellas gobiernan en forma diferente de los hombres. Las mujeres en el gobierno son más colaborativas, más civiles, más comunicativas. Son más proclives a trabajar con miembros de otros partidos para solucionar los problemas. Consiguen más dinero para sus localidades, aprueban más leyes, y sus proyectos están más enfocados en las poblaciones más vulnerables como la niñez, la ancianidad y las personas enfermas. Las mujeres amplían la agenda política, más allá de los asuntos tradicionalmente concernientes a las mujeres. Y el resultado son mejores políticas para todas las personas, es decir no solo para las mujeres y las niñas, sino también para los hombres y los niños. Por último, dado que ellas traen a los procesos de formulación de políticas un nuevo conjunto de perspectivas y experiencias de vida, su presencia asegura que las perspectivas de las mujeres no sean dejadas de lado, y que asuntos tales como la violencia de género o el cuidado infantil no sean ignorados. En resumen, las mujeres en puestos gubernamentales tienden a ser más efectivas que los hombres. Y dada la actual situación de estancamiento político e hiperpartidismo, necesitamos hacer las cosas de un modo diferente. Más mujeres en cargos públicos se traduce en un mejor gobierno y una democracia más sólida.

    Además, la necesidad de mujeres en el poder y en la política se ha vuelto aún más crítica en el contexto de la pandemia de COVID-19. En el último ciclo electoral los donantes quisieron contribuir a las campañas de las candidatas mujeres más que nunca antes, porque la pandemia los hizo tomar conciencia no solo las numerosas inequidades que atraviesan a nuestra sociedad y al sistema de salud, sino también de la labor sobresaliente que las mujeres, y en particular las mujeres de color, están llevando a cabo en sus comunidades para responder a las necesidades urgentes, cubrir las lagunas de políticas gubernamentales inadecuadas, y abordar los problemas de las comunidades excluidas que han sido desproporcionalmente afectadas por el COVID-19 y la crisis económica. Durante esta crisis, las mujeres han desempeñado roles fundamentales a la hora de mantener conectadas a las comunidades, recolectar y distribuir alimentos y otros bienes básicos para las familias necesitadas, encontrar maneras para apoyar a la actividad económica local y proveer servicios comunitarios ad hoc, entre otras cosas.

    Las investigaciones que analizan las formas en que diversos países han respondido a la pandemia parece mostrar que los países con líderes mujeres tienden a tener menos casos y menos muertes por COVID-19. Parece que las mujeres en el poder han adoptado un estilo de liderazgo transformador que puede resultar más apropiado para el manejo de crisis. Este tipo de liderazgo se centra en las relaciones humanas profundas, la inversión en el equipo de trabajo y el intercambio de conocimientos, la acción ejemplificadora y la motivación de los demás. Estas cualidades son muy útiles en nuestro contexto actual.

    ¿Por qué crees que la representación política de las mujeres en los Estados Unidos sigue siendo tan baja?

    Hay muchas razones por las cuales no tenemos paridad de género en la representación política. En primer lugar, todavía hay demasiadas razones estructurales por las cuales las mujeres no se postulan y no son elegidas. Las mujeres siguen realizando una cantidad desproporcionada de las tareas domésticas y de crianza y la cobertura mediática sigue siendo sexista, ya que se enfoca en las apariencias y en la personalidad de las mujeres más que en sus políticas. Además, las personas que ocupan las estructuras partidarias y cuentan con conocimiento político, redes de contactos y dinero siguen siendo hombres, y a menudo son ellos quienes determinan quién es políticamente viable. Por ejemplo, un hombre joven que estudió desarrollo comunitario en Harvard es considerado más viable que una mujer de mediana edad que ha desarrollado labores de organización comunitaria durante 20 años.

    Paradójicamente, las candidatas mujeres ganan elecciones en aproximadamente las mismas proporciones que sus homólogos masculinos y, según las encuestas, a los votantes les entusiasma la posibilidad de elegir mujeres. Pero la segunda razón por la cuales las mujeres no son electas es simplemente que no se postulan en las mismas cantidades que los hombres, y desde ya que si no compites no puedes ganar.

    ¿Por qué las mujeres no se postulan para cargos públicos? Quizás la razón más generalizada es que las mujeres dudan de sí mismas. No se consideran calificadas. No ven a otras mujeres que se parecen a ellas o que piensan como ellas en esas posiciones de poder y, por lo tanto, es un círculo vicioso. Y no solamente las mujeres dudan de sí mismas, sino que también lo hacen los observadores externos. De hecho, si una determinada posición de poder nunca ha sido ocupada por una mujer, entonces la pregunta que se plantea una y otra vez en los medios, en tono de duda, es: ¿podría una mujer ser elegida? Es una pregunta que escuchamos mucho durante las primarias presidenciales demócratas de 2020.

    También está el hecho de que ciertas cualidades que se consideran positivas en los hombres, como la asertividad o la ambición, adquieren una connotación negativa cuando se aplican a las mujeres. Mientras que sin duda ha habido hombres furiosos y vengativos que fueron elegidos presidente, las mujeres que son percibidas como “enojadas” o “vengativas” son consideradas desagradables y, por lo tanto, descalificadas. Las mujeres candidatas son sometidas a estándares de calificación mucho más altos, a veces por sí mismas, pero más a menudo por otras personas, y como resultado de ello carecemos de paridad de género en nuestra representación política.

    ¿Cuándo se dio cuenta de que, a diferencia de los hombres, las mujeres necesitaban entrenamiento para postularse a un cargo público?

    A pesar de haber estudiado Ciencia Política en la universidad, sentía que la política estadounidense era sucia y corrupta y nunca estuve me involucré en la política electoral. Pero en 2001 mi prima mayor, Mee Moua, decidió postularse para un escaño en el Senado estadual por el distrito Este de Saint Paul en una elección especial. El distrito Este de Saint Paul se estaba convirtiendo rápidamente en un distrito donde las minorías eran mayoría, pero aun así todos sus funcionarios electos, desde el nivel estadual al condado y la ciudad, eran hombres blancos y conservadores. Mi prima se había graduado en una universidad prestigiosa, había ejercido como abogada y había sido presidenta de la Cámara de Comercio Hmong, y decidió postularse después de ser voluntaria por años en numerosas campañas políticas. Sin embargo, como sucede a menudo con las candidatas mujeres, le dijeron que tenía que esperar su turno. Bueno, decidió no hacerlo, y como ningún actor político relevante la ayudó, reunió a nuestros 71 primos hermanos para convertirlos en su ejército de voluntarios y me reclutó a mí como jefa de campaña, porque yo era la única que había estudiado Ciencia Política. Contra todo pronóstico, sin ninguna experiencia política y en medio del invierno de Minnesota, golpeamos puertas, hicimos llamadas telefónicas, movilizamos a los votantes usando estaciones a través de las radios de la colectividad, llevamos a la gente a las urnas y ganamos. Hicimos historia al elegir al primer legislador estadual hmong en la historia de los Estados Unidos y en la historia hmong.

    En un examen retrospectivo, me doy cuenta de que dirigí la campaña basándome puramente en el instinto, alimentado a partir de mi experiencia infantil de ayudar a mis padres, que no hablaban inglés, a moverse en el mundo exterior. Y aunque ganamos, bien podría haber sucedido que enfrentáramos a un adversario mejor organizado y perdiéramos. Recién años más tarde, tras hacer una capacitación política en Camp Wellstone, me di cuenta de que las candidatas mujeres necesitábamos algo diseñado especialmente para nosotras, algo que nos interpelara directamente y nos preparara para los problemas reales que enfrentaríamos en tanto que candidatas mujeres.

    ¿Qué tipo de capacitación ofrece Vote Run Lead, y cómo ayuda a derribar las barreras que mantienen a las mujeres alejadas del poder?

    Vote Run Lead es el programa de liderazgo de mujeres más grande y diverso de los Estados Unidos. Hemos capacitado a más de 38.000 mujeres para postularse a cargos públicos, incluidas mujeres rurales, mujeres trans, mujeres jóvenes y mujeres negras, indígenas y de color. Más del 55% de nuestras graduadas que compitieron en la elección general de 2020 ganaron, y el 71% de nuestras graduadas que son mujeres de color también fueron electas.

    Las mujeres que entrenamos usualmente deciden postularse a cargos públicos porque identifican algo negativo en sus comunidades y quieren arreglarlo. Pero no ven a mucha gente parecida a ellas en posiciones de poder. Vote Run Lead ofrece varios módulos de capacitación que enseñan a las mujeres todo lo que necesitan saber sobre las campañas, desde dar un discurso, armar un equipo de campaña o elaborar un mensaje, hasta recaudar fondos y motivar a la gente a votar. Pero lo que diferencia a nuestro programa de capacitación es que entrenamos a las mujeres para que se postulen tal como son. Las mujeres a menudo necesitan apoyo para verse a sí mismas como candidatas calificadas, capaces y merecedoras. Les mostramos que no necesitan buscar otra promoción u obtener otro título ya que, de hecho, su historia personal es su mayor activo. Nuestro currículo de capacitación, Run As You Are (Compite Tal Como Eres), les recuerda a las mujeres que ellas son suficiente y que son el tipo de líderes que necesitamos elegir para construir la democracia justa que merecemos.

    ¿Cuál es el perfil “típico” de la mujer que ustedes ayudan a postular? ¿Apoyan a cualquier mujer que quiera competir independientemente de su orientación política?

    No hay una graduada típica de Vote Run Lead. Somos una organización no partidaria, por lo que capacitamos a mujeres de las procedencias más diversas, de todas las profesiones, de todos los partidos políticos, y cualquiera sea nivel su desarrollo político. Nuestros valores están profundamente vinculados con la promoción de mujeres interseccionales y antirracistas comprometidas con la construcción de una democracia más justa y equitativa.

    Dado el fenómeno generalizado de la supresión de votantes en los Estados Unidos, ¿el programa también se orienta a motivar la participación electoral?

    Tradicionalmente, Vote Run Lead no utiliza un programa propio para motivar la participación electoral (GOTV, por sus siglas en inglés) ya que la mayoría de nuestras graduadas están ya sea compitiendo en una elección o trabajando en una campaña. Pero en 2020, cuando los ya elevados niveles de supresión de votantes fueron alimentados por campañas de desinformación y preocupaciones por la seguridad de la salud, Vote Run Lead lanzó un sólido programa GOTV que involucró a nuestras graduadas. Este programa GOTV incluyó ocho módulos de capacitación específicos para motivar la participación electoral, que abarcaron desde cómo responder a la apatía y el cinismo en torno a la elección, hasta cuáles plataformas digitales y herramientas de comunicación usar para promover la participación. También contactamos a más de 200 voluntarias, tuvimos 3.000 conversaciones, hicimos 30.000 llamadas telefónicas y enviamos más de 33.000 mensajes de texto para que nuestras graduadas y sus redes fueran a votar.

    Antes del verano también lanzamos una serie llamada “Tu gabinete de cocina”, con la cual capacitamos a las mujeres sobre cómo recaudar dinero, hacer contacto directo con los votantes e incluso lanzar un plan digital manteniendo la distancia social. Esas guías y seminarios virtuales se pueden encontrar en nuestro sitio web y en nuestro canal de YouTube y ofrecen consejos en tiempo real e información basada en evidencia.

    El espacio cívico en los Estados Unidos es calificado como “obstruido” por elCIVICUS Monitor.
    Contáctese con Vote Run Lead a través de susitio web o su página deFacebook, y siga a@VoteRunLead en Twitter.

     

  • #BEIJING25: “Todos los esfuerzos hacia la igualdad de género deben basarse en la interseccionalidad y el empoderamiento”

    En ocasión del 25º aniversario de laPlataforma de Acción de Beijing, CIVICUS está entrevistando a activistas, líderes y expertas de la sociedad civil para evaluar los progresos conseguidos y los desafíos que aún debemos sortear. Adoptada en 1995 en laCuarta Conferencia Mundial sobre la Mujer de las Naciones Unidas (ONU), la Plataforma de Acción de Beijing persigue los objetivos de eliminar la violencia contra las mujeres, garantizar el acceso a la planificación familiar y la salud reproductiva, eliminar las barreras para la participación de las mujeres en la toma de decisiones, y proporcionar empleo decente e igual remuneración por igual trabajo. Veinticinco años más tarde, se han producido progresos significativos pero desparejos, en gran medida como resultado de los esfuerzos incesantes de la sociedad civil, pero ningún país ha logrado todavía la igualdad de género.

  • DERECHOS DE LAS MUJERES: ‘A este ritmo, nos tomará casi un siglo alcanzar la igualdad’

    En vísperas del 25º aniversario de laPlataforma de Acción de Beijing, que se cumple en septiembre de 2020, CIVICUS está entrevistando a activistas, líderes y expertas de la sociedad civil para evaluar los progresos conseguidos y los desafíos que aún debemos sortear. Adoptada en 1995 en la CuartaConferencia Mundial sobre la Mujer de las Naciones Unidas (ONU), la Plataforma de Acción de Beijing persigue los objetivos de eliminar la violencia contra las mujeres, garantizar el acceso a la planificación familiar y la salud reproductiva, eliminar las barreras para la participación de las mujeres en la toma de decisiones, y proporcionar empleo decente e igual remuneración por igual trabajo. Veinticinco años más tarde, se han producido progresos significativos pero desparejos, en gran medida como resultado de los esfuerzos incesantes de la sociedad civil, pero ningún país ha logrado todavía la igualdad de género.

    CIVICUS conversa con Serap Altinisik, directora de la oficina de Plan International para la Unión Europea (UE) y representante en la UE. Anteriormente, como Directora de Programas de la organización Lobby Europeo de Mujeres (European Women’s Lobby), Serap dirigió la Campaña 50/50, "No hay democracia moderna sin igualdad de género", en toda Europa. Recientemente también ha pasado a integrar la Junta Directiva de CIVICUS.

    Serap Altinisik

    Un cuarto de siglo después, ¿cuánto de la promesa contenida en la Plataforma de Acción de Beijing se ha traducido en cambios reales? ¿Qué se debe hacer ahora para que para 2030 se alcance el Objetivo 5 sobre igualdad de género de los Objetivos de Desarrollo Sostenible (ODS)?

    2020 marca el 25º aniversario de la Declaración y la Plataforma de Acción de Beijing, la agenda más visionaria para los derechos de las niñas y las mujeres. 2020 también inicia la cuenta regresiva de una década para alcanzar los ODS.

    En las últimas décadas se ha producido un progreso claro y medible hacia la igualdad de género. Por ejemplo, 131 países han promulgado 274 reformas legales y regulatorias en apoyo de la igualdad de género, la mortalidad materna ha disminuido en por lo menos 45%, la matriculación de niñas y niños en la escuela primaria casi se ha igualado, y aproximadamente el 25% de los escaños en los cuerpos legislativos nacionales están ocupados por mujeres, un número que se ha duplicado en las últimas décadas.

    Sin embargo, 25 años después de que los estados miembros de la ONU se comprometieran a lograr la igualdad de género y cinco años después de la formulación de los ODS, ningún país ha cumplido plenamente la promesa de la igualdad de género. Si los gobiernos continúan a este ritmo, nos tomará casi un siglo alcanzar esa meta.

    Para lograr el ODS 5, estoy de acuerdo con el Secretario General de las Naciones Unidas, António Guterres, que ha reclamado una década de acción para cumplir con los ODS y quiere que este sea el siglo de la igualdad de género. Retrospectivamente, la desigualdad de género es una de las cosas que más nos avergonzarán del siglo XXI.

    Los gobiernos tienen que invertir consistentemente en la igualdad de género, lo cual significa no solo promulgar leyes y reglamentos, sino también implementar presupuestos sensibles en materia de género de manera consistente. Las investigaciones disponibles muestran que allí donde las inversiones son consistentes, los derechos de las niñas y las mujeres aumentan. Sin embargo, no existe un enfoque único que funcione para todos. Al adoptar reglamentos y leyes, los gobiernos deben utilizar un enfoque del ciclo de vida para abordar las necesidades específicas de las mujeres en cada etapa de sus vidas. Si deseamos medir e incrementar los avances y aprender de los datos, entonces debemos desglosar los datos por edad, género, discapacidad y origen étnico, entre otras variables.

    Sin embargo, los factores más persistentes que impiden que niñas y mujeres tengan roles de liderazgo, decidan y prosperen a la par de los niños y los hombres son las normas sociales, los estereotipos y el sexismo. Los estudios disponibles y las experiencias de niñas y mujeres muestran que en muchos países las prácticas a nivel del hogar subordinan a las mujeres incluso cuando están educadas, aun cuando están dentro del mercado laboral e incluso cuando desempeñan roles en el gobierno. Dado que lo personal es político, como dice el eslogan del movimiento feminista de la década del ‘60, la igualdad de género y los derechos de niñas y mujeres deben ser una prioridad para la política, la economía, las prácticas y las normas sociales, y esto comienza en casa. Si el objetivo es cumplir por completo la promesa de la igualdad de género para 2030, no puede ser un mero adorno.

    En un análisis retrospectivo de 2019, ¿cuáles dirías que han sido los principales éxitos y desafíos en la lucha por la igualdad de género y los derechos de las mujeres?

    El ascenso de líderes autoritarios y el establecimiento de gobiernos de derecha están preparando un terreno fértil para la violencia y la discriminación contra niñas y mujeres. En los últimos años hemos observado retrocesos y ataques contra las victorias obtenidas con tanto esfuerzo para garantizar los derechos de las niñas y las mujeres tanto en el norte global como en el sur global. Últimamente los conflictos y las crisis humanitarias se han vuelto más complejos y prolongados, y en esos contextos las mujeres y niñas enfrentan los mayores riesgos. Desafortunadamente, la discriminación, la pobreza y la violencia todavía están presentes en las vidas de niñas y mujeres de todo el mundo. Da la impresión de que la misoginia, acompañada de racismo, está en aumento, mientras que el espacio para la sociedad civil se está contrayendo cada vez más.

    Sin embargo, en todo el mundo, las niñas y las mujeres están alzando la voz, colaborando y mostrando solidaridad, y no están dispuestas a esperar más por el cambio y la justicia de género. En esto, las organizaciones de derechos de las mujeres y las líderes feministas, ¡juegan un papel vital! Desafían el statu quo y están en la primera línea insistiendo en que otro mundo es posible.

    Soy consciente de que cuando menciono solamente algunos éxitos, es posible que no esté haciendo justicia a tantas otras victorias obtenidas. Sin embargo, considero que los principales éxitos han sido diversos e inspiradores: incluyen, por ejemplo, el nombramiento de la primera mujer para dirigir la Comisión Europea en toda su historia; el rol de las manifestantes de sudanesas en el liderazgo del movimiento prodemocracia; la cantidad de mujeres jóvenes que lideran el movimiento ambientalista; la resistencia encarnada por niñas y mujeres en todos los continentes. Están desafiando el statu quo y se ponen a la vanguardia para insistir en que otro mundo es posible.

    Sus acciones no solo están cambiando las leyes y las regulaciones y trayendo a la mesa nuevos acuerdos, como el Acuerdo Verde Europeo de la UE y la ambición de tener representación paritaria en todas las instituciones de la UE, sino que también están cambiando las normas sociales y están contribuyendo a una “nueva normalidad” en cuyo marco las niñas y las mujeres también pueden dar forma a nuestro mundo.

    Has estado personalmente involucrada en la iniciativaFair Share. ¿Cuál sería una “porción justa” de representación y liderazgo femeninos, y por qué es importante alcanzarla?

    Fair Share of Women Leaders es una OSC que busca probar y mostrar nuevas formas de gobernanza que reflejen los valores y principios feministas y superar algunas de las consecuencias del desequilibrio de poder, la jerarquía y la burocracia que caracterizan a los mecanismos tradicionales de gobernanza. Presionamos por una representación proporcional de las mujeres en roles de liderazgo en el sector social, un objetivo que queremos alcanzar como mucho hacia 2030.

    Aunque representan casi el 70% de la fuerza laboral mundial de impacto social, las mujeres ocupan menos del 30% de los principales puestos de liderazgo en sus organizaciones. Esta falta de voces diversas en los puestos clave de toma de decisiones socava el impacto de las organizaciones para lograr el ODS 5. A raíz de #MeToo y una serie de escándalos de abuso sexual en la sociedad civil, muchas organizaciones han tenido que repensar sus estrategias. Nuestra esfera necesita comenzar a promover sistemáticamente el liderazgo de las mujeres como motor del cambio.

    Por supuesto, hay que reconocer que muchas cosas están cambiando para mejor dentro de la sociedad civil. Algunas OSC se han comprometido a desarrollar una cultura organizacional y de liderazgo que valore la representación igualitaria de género, la diversidad y la toma de decisiones participativa, pero todavía nos queda un largo camino por recorrer para lograr la igualdad de género. Tenemos que estar a la altura de nuestros valores si queremos reclamar legítimamente un cambio positivo en el mundo. Tenemos que ser el cambio si deseamos verlo.

    Para impulsar este cambio, Fair Share monitorea el número de mujeres en posiciones de liderazgo para forzar a la sociedad civil a rendir cuentas; promueve el liderazgo feminista y moviliza a mujeres y hombres para crear organizaciones feministas; y busca crear oportunidades para mujeres de diversos orígenes económicos y sociales, nacionalidades y etnias que actualmente tienen menos probabilidades de llegar a posiciones de liderazgo.

    Get in touch withPlan International and itsEuropean Office through its websites, and follow@PlanEU and@SeeRap on Twitter.

  • Feminist movements and the Beijing Vision: Organising, resisting, advocating.

    The year 2020 marks 25 years since the adoption of the Beijing Declaration and Platform for Action (BDPfA), heralded as the most progressive blueprint in achieving full human rights for all women and girls. Yet, 25 years on the ambitions of the BDPfA have not been achieved. In fact, the process takes place at a time of ever increasing challenges for women’s rights. 

  • LEBANON: ‘Change begins by handing over the mic to grassroots feminist organisations’

    In the run-up to the 25th anniversary of theBeijing Platform for Action, due in September 2020,CIVICUS is interviewing civil society activists, leaders and experts about the progress achieved and the challenges ahead. Focused on eliminating violence against women, ensuring access to family planning and reproductive healthcare, removing barriers to women’s participation in decision-making and providing decent jobs and equal pay for equal work, the Beijing Platform for Action was adopted at the United Nations’ (UN)Fourth World Conference on Women in 1995. After 25 years, significant but unequal progress has occurred, not least as the result of incessant civil society efforts, but no country has yet achieved gender equality.

    CIVICUS and the Arab NGO Network for Development (ANND) speak to Hayat Mirshad, a feminist journalist and activist and head of communications and campaigning withThe Lebanese Women Democratic Gathering (RDFL), a feminist and secular civil society organisation (CSO) that advocates for women’s rights. Founded in 1976 and based on volunteerism, RDFL is one of the oldest feminist organisations in Lebanon. It advocates for the elimination of gender-based violence (GBV) and all forms of discrimination and seeks to achieve full citizenship for women. It has held many successful campaigns, including the #NotBefore18 campaign, launched in 2017, which led to the Lebanese parliament introducing a bill, currently under parliamentary consideration, to set the minimum age of marriage at 18.

    HayatMirshad

  • LIBAN : « Le changement commence lorsque la parole est donnée aux organisations féministes à la base »

    À l’occasion du 25e anniversaire duProgramme d’action de Beijing, célébré en septembre 2020, CIVICUS s’entretient avec des militants, des dirigeants et des experts de la société civile pour évaluer les progrès accomplis et les défis qui restent à surmonter. Adopté en 1995 lors de la quatrièmeConférence mondiale sur les femmes aux Nations Unies, le Programme d’action de Beijing a pour objectif d’éliminer la violence contre les femmes, de garantir l’accès au planning familial et à la santé reproductive, d’éliminer les obstacles à la participation des femmes à la prise de décision, et de garantir un emploi décent et le respect du principe « à travail égal, salaire égal ». Vingt-cinq ans plus tard, des progrès importants mais inégaux ont été faits, en grande partie grâce aux efforts sans relâche de la société civile, mais aucun pays n’a encore atteint l’égalité des genres.

    CIVICUS et l’organisation Arab NGO Network for Development(ANND) s’entretiennent avec Hayat Mirshad, journaliste et militante féministe, responsable des communications et des campagnes au sein du Rassemblement des femmes démocrates libanaises (RDFL), une organisation de la société civile (OSC) féministe laïque qui défend les droits des femmes. Fondé en 1976 et basé sur le volontariat, le RDFL est l’une des plus anciennes organisations féministes du Liban. Il lutte pour l’élimination de la violence sexiste et de toutes les formes de discrimination et cherche à faire reconnaître la pleine citoyenneté des femmes. Il a lancé plusieurs campagnes réussies, dont la campagne #NotBefore18 en 2017, qui a abouti au dépôt d’un projet de loi, actuellement en cours d’examen au Parlement, visant à fixer l’âge minimum du mariage à 18 ans.

    HayatMirshad

    Quelle est la situation des droits des femmes au Liban ? Quels progrès ont été réalisés jusqu’à présent et quels défis reste-t-il à relever ?

    En raison du contexte fortement religieux, le Liban ne dispose pas d’un code civil régissant des questions telles que le divorce, les droits de propriété et la garde des enfants. Au lieu de cela, il existe 15 lois distinctes relatives au statut personnel pour les différentes communautés religieuses du pays, qui sont appliquées par des tribunaux religieux séparés. Les lois relatives au statut personnel sont discriminatoires envers les femmes et ne garantissent pas leurs droits fondamentaux. 

    Les changements juridiques sont souvent longs à effectuer car les femmes restent largement sous-représentées en politique : moins de 5 % des membres actuels du parlement sont des femmes. Dans certains cas, les médias locaux jouent également un rôle dans la marginalisation des femmes dans l’arène politique. Ce constat a été prouvé par des études récentes menées après les élections législatives de 2018. Les femmes sont également très peu présentes dans les syndicats de travailleurs.

    Dans le cadre de notre plan stratégique visant à atteindre l’égalité des sexes, le RDFL s’est efforcé d’informer les femmes de leurs droits et de leur fournir une assistance juridique pour résoudre les problèmes auxquels elles sont exposées, que ce soit au travail, dans leur famille ou dans tout autre espace. Le RDFL a également introduit et contribué à la rédaction de plusieurs projets de loi envoyés au parlement et a demandé l’abrogation des lois relatives au statut personnel.

    Nous avons remporté quelques victoires. Le Liban a adopté des accords internationaux qui interdisent la discrimination entre les sexes dans des domaines très importants, et dans notre pays, les accords internationaux priment sur les lois nationales. Ces dernières années, certaines lois sur les droits des femmes ont été partiellement modifiées, tandis que d’autres ont été abrogées. Des décisions de justice ont également contribué à l’avancement des droits des femmes.

    Par exemple, en 2002, le pouvoir judiciaire libanais a décidé que les hommes et les femmes devaient bénéficier d’une couverture sociale égale, indépendamment des droits spécifiques dont bénéficient les femmes, comme le congé de maternité, et a apporté quelques modifications au droit du travail libanais. La convention n° 111 de l’Organisation internationale du travail, qui interdit la discrimination en matière d’emploi et de profession, a joué un rôle décisif dans l’adoption de cet arrêt.

    En 2011, l’article 562 du code pénal libanais, relatif aux crimes dits « d’honneur », a été aboli. En vertu de cet article, si une personne trouve sa femme ou une autre parente, par exemple une sœur, en train de commettre un adultère et qu’elle la tue ou la blesse sans préméditation, elle sera exemptée de peine, car elle aura commis un « crime d’honneur ». Bien que cet article ait été supprimé, les « crimes d’honneur » restent une pratique établie et sont largement acceptés dans la société patriarcale libanaise ainsi que dans la culture et le discours de certains représentants du gouvernement, même s’ils prétendent représenter le progrès et la modernité.

    Un autre changement a été obtenu en 2014, lorsque le parlement a adopté la loi sur la violence domestique. Cette loi promeut les droits des femmes et vise à protéger leur sécurité. Toutefois, elle présente de nombreuses lacunes. Bien qu’elle introduise certaines mesures pour protéger les femmes, elle contient toujours des articles discriminatoires ; par exemple, elle expose les femmes au risque de viol conjugal. Les OSC qui défendent les droits des femmes se sont efforcées de suivre les cas de violence domestique. Dans ce contexte, le RDFL fournit des services d’assistance sociale, psychologique et juridique pour tous les types d’abus par le biais de sa ligne d’assistance téléphonique.

    En 2017, l’article 522 du code pénal a été supprimé. Cet article approuvait la pratique consistant à gracier les violeurs et à les exempter de prison s’ils épousaient leurs victimes. La loi a été modifiée grâce à la pression des OSC, mais nous nous efforçons toujours d’abolir ces pratiques, notamment dans certains endroits où le concept d’honneur prévaut encore.

    Malgré la suppression de l’article 522, la loi libanaise continue de légaliser le viol sous diverses formes. Les articles 50 et 518 sont restés intacts, de sorte que le code pénal peut toujours être utilisé pour exempter de poursuites ou de sanctions les violeurs ayant abusé de mineurs âgés de 15 à 18 ans lorsque les parents des victimes leur ont promis d’épouser le violeur. En outre, le viol conjugal n’est pas encore considéré comme un crime par la loi libanaise. Il n’existe aucune loi visant à protéger les femmes et leur permettre de poursuivre plus facilement leurs agresseurs.

    Bien que de nombreuses lois aient été modifiées ou supprimées, il reste beaucoup à faire, car les femmes au Liban continuent d’être confrontées à la violence et à l’application de lois arbitraires. Elles sont toujours victimes des lois, des traditions et des normes patriarcales.

    Quels sont les principaux obstacles à la réalisation du Programme d’action de Beijing et de l’Agenda 2030 en ce qui concerne les droits des femmes au Liban ? La situation a-t-elle changé pendant la pandémie de COVID-19 ?

    Nous continuons à faire face au défi des possibilités de financement limitées pour les questions relatives aux femmes et pour les organisations féministes à la base. La sous-déclaration des crimes commis à l’encontre des femmes pose également problème. Pour de nombreuses raisons, la plupart des femmes ne peuvent pas ou hésitent à dénoncer les violences dont elles sont victimes. La discrimination à l’égard des femmes reste très répandue.

    La pandémie de COVID-19 n’a fait qu’empirer les choses. Elle a atteint le Liban à un moment de crise économique dévastatrice et a entraîné une dégradation des systèmes de protection sociale et une augmentation du chômage. La situation, tant sur le plan de la sécurité que de la crise socio-économique, a eu des effets négatifs sur notre travail.

    Parmi les mesures imposées pour freiner la pandémie figurait la quarantaine, pendant laquelle des centaines de femmes et d’enfants se sont retrouvés enfermés. Leurs témoignages révèlent les souffrances, les violences et les craintes auxquels ils ont dû faire face pendant la période de quarantaine obligatoire, aboutissant dans certains cas à des suicides et à des meurtres. La pandémie a entraîné une augmentation des signalements de violences domestiques. En mars 2020, les appels pour violence domestique adressés aux forces de sécurité intérieure ont augmenté de 100 %, et les appels à la ligne d’urgence du RDFL ont augmenté de 180 % par rapport aux deux mois précédents. Il s’agissait de nouveaux cas. Douze pour cent des cas étaient très graves, et 13 % des personnes concernées ont quitté leur domicile et ont eu besoin d’un abri.

    Alors que les cas de violence ont augmenté pendant le confinement, les centres de développement social (qui font partie d’un vaste réseau sous l’égide du ministère des affaires sociales et fournissent des services sociaux aux communautés vulnérables) ont fermé leurs portes pour empêcher la propagation du virus, de sorte que nous manquons aujourd’hui de refuges suffisants pour accueillir les victimes de la violence sexiste et que nous n’avons pas la capacité pour veiller à ce que leurs besoins fondamentaux soient satisfaits. À ce problème s’ajoute le fait que de nombreuses femmes sont au chômage en raison de la crise sanitaire mondiale et de la crise économique nationale et ont besoin d’un soutien supplémentaire.

    La pandémie a également accru le travail domestique et les soins de santé fournis à titre gracieux par les femmes et les filles. En outre, les femmes représentent la majorité des professionnels des soins de santé et du travail social de première ligne, et sont donc plus vulnérables que les autres aux infections.

    Nous sommes également préoccupés par les communautés les plus marginalisées, notamment la communauté LGBTQI+, les travailleurs domestiques migrants et les réfugiés. Pendant cette crise, le système a révélé son incapacité à protéger les personnes les plus vulnérables et marginalisées sur le plan social, économique et sanitaire, comme les femmes, les enfants, les personnes âgées, les travailleurs domestiques et les réfugiés.

    Comment le RDFL et la société civile en général ont-ils réagi à la situation ?

    La société civile et les organisations de défense des droits des femmes jouent un rôle essentiel en apportant un soutien psychologique et juridique aux femmes et aux filles qui ont survécu à la violence sexiste. À cette fin, elles sensibilisent le public à l’impact de la crise actuelle sur les femmes, notamment par le biais d’Internet et des réseaux sociaux, en plaidant pour des mesures plus performantes et en essayant d’inciter le gouvernement et ses fonctionnaires à protéger les droits des femmes, et en soutenant la distribution et la fourniture de nourriture et d’autres biens ainsi que le soutien financier aux familles et aux femmes dans le besoin.

    Le RDFL a poursuivi ses efforts visant à soutenir les femmes et les filles. Il continue à fournir un soutien psychologique, social et juridique aux survivants et décèle les actes de violence dans diverses régions du pays pendant la pandémie. Nous avons également intégré une campagne de sensibilisation contre la violence à l’égard des femmes, lancée par l’Autorité nationale de la condition féminine, afin de rejeter la violence et de soutenir les personnes qui cherchent protection et assistance. Nous avons entamé une campagne de distribution pour les femmes bénéficiaires des services de soutien psychologique qui ont demandé de l’aide par le biais de la ligne d’assistance téléphonique du RDFL. Pour sensibiliser davantage à la violence sexiste, nous avons également organisé une session interactive de formation sur les droits des femmes et des filles.

    Nous continuons à recenser les appels téléphoniques reçus sur notre ligne d’assistance et à plaider directement sur nos plateformes en ligne par le biais de déclarations, de publications et d’une coordination directe avec des organismes officiels tels que le Conseil national libanais pour les femmes et d’autres acteurs, afin de prendre des mesures sans tarder pour garantir la protection des droits des femmes et des filles pendant la pandémie.

    Cependant, à cause de la crise sanitaire, nous avons également été confrontés à des restrictions supplémentaires dans notre travail. Par exemple, nous avons éprouvé des difficultés à accéder à nos centres d’aide aux femmes et aux jeunes filles. Toutes nos activités en présentiel ont été suspendues, ce qui a constitué un grand défi pour gérer tous les signalements, car tout le soutien doit être fourni à distance par le biais d’outils de communication en ligne. Nous sommes préoccupés par les femmes particulièrement exposées qui ont besoin d’un abri, car de nombreux refuges ne peuvent pas les recevoir à cause du virus, tandis que d’autres sont saturés. Nous sommes également confrontés à des contraintes d’ordre financière : il nous est devenu difficile d’accéder à nos fonds et à nos comptes bancaires, un problème que les citoyens libanais dans leur ensemble ont connu récemment.

    De quel type de soutien la société civile libanaise a-t-elle besoin de la part de la communauté internationale ?

    Pour que Beijing+25 permette de réaliser de réels progrès en matière d’égalité des sexes dans des contextes de crise tels que le Liban, les donateurs doivent adopter des approches plus féministes pour financer les organisations à la base. 

    Au Liban, les mécanismes traditionnels de financement des organisations féministes à la base adoptent trop souvent une approche dite « descendante » et sont trop rigides et patriarcaux dans leur manière de répondre à la crise. Par exemple, le manque de flexibilité dans les dates limites pour les donateurs et les limitations strictes sur les retraits en espèces ont limité notre capacité à accéder aux ressources. Dans la situation actuelle de crise politique et économique, nous devons adapter nos programmes pour répondre aux nouveaux besoins. Selon une perspective féministe sur le financement des mouvements à la base, il faudrait que les donateurs écoutent et apprennent des OSC lorsque celles-ci expriment ce dont elles ont besoin pour autonomiser leurs communautés et apporter des changements. Il s’agit également de fournir le financement de base nécessaire pour soutenir pleinement notre personnel et l’aider à faire face aux problèmes qu’il rencontre dans des situations difficiles. Dans des contextes de crise comme celle que traverse le Liban, les conditions politiques et économiques changent constamment. Il est donc nécessaire de mettre en place des mécanismes de financement plus flexibles afin de pouvoir s’adapter plus facilement à un environnement en constante évolution.

    Les médias dans le monde ont beaucoup couvert les mouvements féministes dans le monde, de #MeToo à #NiUnaMenos, et ont mis l’accent sur le rôle de leader joué par les femmes pendant la révolution libanaise. Cependant, cette importante couverture médiatique ne s’est pas encore traduite par les actions concrètes dont nous avons besoin pour améliorer la santé, les droits et le leadership des femmes et des filles dans nos communautés. Le changement commence en donnant la parole aux organisations féministes à la base dans toute leur diversité et leur intersectionnalité, y compris les personnes LGBTQI+, les travailleurs migrants et d’autres groupes marginalisés, et en leur garantissant une place dans les débats.

    Nous demandons instamment aux acteurs internationaux de prêcher par l’exemple et d’exprimer une véritable solidarité avec les mouvements féministes à la base dans le monde entier. Dans cette optique, ils peuvent par exemple faire pression sur les gouvernements pour que ceux-ci fassent de l’égalité des sexes et des droits fondamentaux des femmes et des filles une priorité absolue. Les accords bilatéraux et les financements humanitaires, tels que ceux administrés par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, doivent être conditionnés au respect des principes féministes fondamentaux. Il faut donner plus de pouvoir, de ressources et d’influence aux organisations féministes à la base pour nous aider à atteindre nos objectifs collectifs en matière d’égalité des sexes. 

    L’espace civique au Liban est classé « obstrué » par leCIVICUS Monitor. Le pays figure également sur notre liste de surveillance de l’espace civique.
    Contactez leRassemblement des femmes démocrates libanaises via sonsite web etsapageFacebook, ou suivez@RDFLwomen et@HayatMirshad sur Twitter, et@RDFLwomen sur Instagram.

     

  • Líbano: ‘El cambio comienza cuando se les pasa el micrófono a las organizaciones feministas de base’

    En vísperas del 25º aniversario de laPlataforma de Acción de Beijing, que se cumple en septiembre de 2020, CIVICUS está entrevistando a activistas, líderes y expertas de la sociedad civil para evaluar los progresos conseguidos y los desafíos que aún debemos sortear. Adoptada en 1995 en la CuartaConferencia Mundial sobre la Mujer de las Naciones Unidas (ONU), la Plataforma de Acción de Beijing persigue los objetivos de eliminar la violencia contra las mujeres, garantizar el acceso a la planificación familiar y la salud reproductiva, eliminar las barreras para la participación de las mujeres en la toma de decisiones, y proporcionar empleo decente e igual remuneración por igual trabajo. Veinticinco años más tarde, se han producido progresos significativos pero desparejos, en gran medida como resultado de los esfuerzos incesantes de la sociedad civil, pero ningún país ha logrado todavía la igualdad de género.

    CIVICUS y laRed Árabe de ONG para el Desarrollo (Arab NGO Network for Development, ANND) conversan con Hayat Mirshad, periodista y activista feminista y jefa de comunicaciones y campañas del Encuentro Democrático de Mujeres Libanesas (RDFL), una organización de la sociedad civil (OSC) feminista y secular que defiende los derechos de las mujeres. Fundada en 1976 y basada en el voluntariado, RDFL es una de las organizaciones feministas más antiguas del Líbano. Lucha por la eliminación de la violencia de género y de todas las formas de discriminación y busca lograr el reconocimiento de la ciudadanía plena de las mujeres. Ha lanzado varias campañas exitosas, entre ellas la campaña #NoAntesdelos18 (#NotBefore18) de 2017, que resultó en la presentación de un proyecto de ley, actualmente bajo consideración parlamentaria, para establecer en 18 años la edad mínima para contraer matrimonio.

  • POLAND: ‘We invented new forms of protest because we had to’

    CIVICUS speaks to Klementyna Suchanow, an activist, author and researcher based in Warsaw, Poland, about the recentannouncement by the Polish governmentthat it will begin the process to withdraw from the Istanbul Convention on Violence against Women. Klementyna is one of the founders of thePolish Women’s Strikeand the International Women’s Strike. The Polish Women’s Strike is a grassroots feminist movement founded in 2016 to defend women’s rights against the government's plan to ban and criminalise abortion. Under the COVID-19 pandemic, the movement has remained united and active via a Facebook group and continues to mobilise for women’s rights in Poland.

    Klementyna Suchanow

    What has the situation of gender rights in Poland been over the past few years?

    We are under a conservative government and while I would never say it was paradise five years ago, the situation for women’s and LGBTQI+ rights has recently worsened. Every day you witness more verbal and physical attacks against marginalised groups. Divisions have been created along political lines and the main targets of aggression have been immigrants and LGBTQI+ people. During the campaign for 2019’s European Parliament election and this year’s presidential election the main focus has been on hate against LGBTQI+ people. The wave of hatred is very intense and dealing with it is a challenge. 

    The situation of women and women’s rights movements is slightly different. Our new strand of popular feminism is very inclusive and pragmatic. This is why so many young people have joined us in recent months. We see younger generations become more politicised and aware. So the women’s movement is in a very strong position. It is the only movement that has succeeded in forcing the government to take a step back from its idea to ban abortion in 2016, and then later around other issues. It looks like our anger scares them, but they still keep doing things to worsen our situation.

    In sum, women are experiencing setbacks in our legal situation but our power keeps growing. I am not sure if this is the case with the LGBTQI+ community, because they are a minority group and are more exposed. The situation of LGBTQI+ people is definitely getting worse on all fronts.

    Have there been further regressions on gender rights during the COVID-19 pandemic?

    Taking advantage of the pandemic, the government and other groups have made several attempts to roll back women’s sexual and reproductive rights. In May 2020, the Polish parliament proposed a bill that would remove the legal obligation for medical facilities to refer patients to other facilities if they refuse to provide abortion care based on their staff’s personal beliefs. Under current Polish law, a legal abortion can only be performed if the mother’s life is at risk, the pregnancy is a result of rape, or the foetus has a serious deformity. About 98 per cent of abortions fall under the latter category, but a bill was proposed in May to eliminate this clause. In June, new provisions in the Criminal Code imposed harsh prison sentences on those who support women by providing them with abortion care.

    The amendments to abortion laws during the pandemic came about through a civic project submitted by a fundamentalist organisation. We organised protests, which was a slightly crazy thing to do, because how do you protest during a pandemic when you are not allowed to gather? That is why we got creative: we invented new forms of protest because we had to. We staged ‘queueing protests’, standing two metres apart in a queue outside a shop close to the parliament building, to comply with lockdown regulations, while holding signs and umbrellas. This happened in several cities, not just in the capital, Warsaw. As we were not allowed to walk freely, we also organised ‘car protests’. We interrupted traffic and blocked Warsaw’s main square for about an hour.

    These protests were quite effective. The amendments did not proceed and are now ‘frozen’. They were sent to a parliamentary commission, but the commission is not working on them. They have been neither rejected nor approved. But this also means that they might come back suddenly at any point in the future, and we will have to deal with them again.

    From the very beginning this government has been clear that it does not support women’s rights and does not care about violence against women. Since the government came into power, funding to centres that help women has been cut and these centres have had to resort to crowdfunding or are surviving on private donations, because they have no access to state funding anymore. However, some progress has also taken place, as with a recently passed law, which was proposed by a leftist party, that empowers police officers to issue an order to forbid perpetrators of violence from entering the household of the victim for 14 days. This has helped immediately separate victims from perpetrators.

    On the other hand, over the past several months we have seen announcements from the authorities that they are thinking about pulling Poland out of the Council of Europe Convention on preventing and combating violence against women and domestic violence, known as the Istanbul Convention. In the beginning we didn’t take it too seriously. But it is always like this: first they test the waters to see how far they can go, and if they don’t find too much resistance they start pushing forward. During the presidential campaign and election, the topic was not raised, but only a week afterwards it became an issue. Many serious developments, such as arrests of activists, took place right after the election.

    Now the situation is becoming serious. Announcements have been made by several ministers and the president has approved the idea to withdraw from the Istanbul Convention. There is also a lot of propaganda on state media to convince people that this Convention is about so-called ‘gender ideology’. However, surveys show that over 60 per cent of the population is against leaving the Convention compared to only 15 per cent who support the idea. Half of those who oppose leaving the Convention voted for the ruling party. It is weird that they are pushing this so far because it’s against the views of their own voters.

    As someone who was at the forefront of the2016 women’s strike in Poland, how do you feel about the current situation?

    We are so used to hearing bad news that we weren’t surprised with this latest announcement. The situation in Poland is such and so many bad things happen every day that you become immune to bad news.

    During the pandemic everything has been highly political. Instead of focusing on taking care of people’s health, everything became politicised. The presidential election was supposed to be held in May, and there was a lot of discussion about whether it should be held; it was finally postponed to late June. The ruling party knew that it was losing popularity because the health system is not efficient enough and the minister of health himself made huge money by supplying masks and medical equipment. This is why the ruling party pushed to have the election as soon as possible, before it lost too many votes. And instead of taking care of our safety and lives, the ruling party focused on its own political agendas. The attempts to ban abortion were very upsetting and disappointing because you expect more responsibility from your government at such a critical time.

    I knew people were tired of mobilising, so I was surprised to see so many come out to defend the Istanbul Convention, which became a national topic of discussion in the media and everywhere. A lot of positive energy has been created around this and is giving us the strength to try and stop it.

    We have been protesting for five years now. Protest has its own dynamics: you have to feel the moment and decide how to react; sometimes you give it a try and it doesn’t work out. It’s always an experiment. But right now, we feel that there is real energy and a momentum we need to ride on. There is a lot of interest from foreign media, and this topic has become the focus of attention. This is slightly strange because every time we tried to do something on violence against women in the past, it was very hard to get people to mobilise on the streets. There is something about violence that makes it difficult to translate feelings into street action. While many people experience it or know somebody who has been a victim, they don’t like to react to it. Many times in the past we failed when organising things on the topic of violence, but this time people took it up. We might now have a chance to defend the right to a life free from violence and make this a problem for the government.

    Do gender rights activists in Poland currently experience any restrictions on their right to organise, speak up and mobilise?

    I am a writer and artist, and as a result of my activism I am cut off from state grants. There are no state institutions that want to work with me right now because if my name shows up on their list, it becomes a problem for them. You could also be arrested or be taken to court by a right-wing legal foundation such as Ordo Iuris. Of course, there is also hate speech: the government uses your name and your image for propaganda on state media, and you can also be attacked by trolls on social media. Police can hurt you, as happened to me at one protest in 2018. This situation came about gradually, but at this point there is a wide range of forms of repression that you can experience. For the time being, however, I haven’t heard of feminist activists facing physical attacks from civilians.

    I am one of the activists who started taking direct action against the government, so there are a lot of things that I am being accused of. Ordo Iuris does not like me because I wrote a book exposing the international fundamentalist network that it is part of. I am on the list of their enemies, but so far, I have not been sued by them. They say they are working on their list of accusations against me, because there are so many. During our latest protest, members of Ordo Iuris approached a police officer and tried to convince him that I should be requested to show my identification. But the police in Warsaw know us, they know our faces, they knew that I had not done anything illegal during the protest and refused their request.

    In which ways can civil society hold accountable an increasingly authoritarian government such as Poland’s, and what support from international civil society does it need to do so?

    Regarding the Istanbul Convention, we are trying to convince the international community that European funds should be allocated bearing in mind the actual human rights compliance records of each member of the European Union (EU). A new instrument introduced in the EU established that funding should be linked to adherence to democratic principles and practices. We are trying to convince the Council of Europe, the source of the Istanbul Convention, to introduce similar measures towards the governments that are relinquishing their people’s rights. It’s all about linking funding to human rights compliance. Money is the only language governments will understand. Six Polish cities are currently not receiving European funds following their declaration of so-called ‘LGBTI-free zones’, which is considered an act against human rights. We would like to raise this question, together with Turkish women, who are facing a similar battle against their government’s initiative to withdraw from the Istanbul Convention. You cannot be destroying human rights, like Hungary and Russia are doing, and still be treated by the Council of Europe like anyone else, as a partner in the conversation. So, this is a new approach that we are trying to make people understand.

    We want international civil society organisations to lobby local politicians so they become aware that the issues of human rights and funding need to be considered together. The Council of Europe also needs to understand this so we can set a precedent and in the future women here and in other countries will be protected. If we have an authoritarian government that does whatever it wants, even if citizens don’t agree, we need to have some protections from abroad. All we find in Poland is repression, so we need somebody from outside to be on our side and not leave us alone.

    Civic space in Poland israted as ‘narrowed’ bytheCIVICUS Monitor.
    Get in touch with the Polish Women’s Strike through itsFacebook page and follow@strajkkobiet and@KSuchanow on Twitter.

  • POLOGNE : « Nous avons inventé de nouvelles formes de protestation parce que nous n’avions pas d’autre choix »

    CIVICUS s’entretient avec Klementyna Suchanow, activiste, auteure et chercheuse basée à Varsovie, en Pologne, au sujet de l‘annonce récente du gouvernement polonais d’entamer le processus de retrait de la Convention d’Istanbul sur la violence contre les femmes. Klementyna est l’une des fondatrices de laGrève des femmes polonaises et de la Grève internationale des femmes. La grève des femmes polonaises est un mouvement féministe de base fondé en 2016 pour défendre les droits des femmes contre l’initiative du gouvernement visant à interdire et à criminaliser l’avortement. Pendant la pandémie de la COVID-19, le mouvement est resté uni et actif grâce à un groupe Facebook et continue de se mobiliser pour les droits des femmes polonaises.

  • POLONIA: ‘Inventamos nuevas formas de protesta porque no nos quedó otra opción’

    CIVICUS conversa con Klementyna Suchanow, activista, autora e investigadora basada en Varsovia, Polonia, acerca del recienteanuncio del gobierno polaco de que comenzará el proceso de retirada del Convenio de Estambul sobre la violencia contra la mujer. Klementyna es una de las fundadoras del Paro de Mujeres de Polonia (Polish Women’s Strike) y del Paro Internacional de mujeres. El Paro de Mujeres de Polonia es un movimiento feminista de base fundado en 2016 para defender los derechos de las mujeres contra la iniciativa del gobierno para prohibir y criminalizar el aborto. Durante la pandemia del COVID-19, el movimiento se ha mantenido unido y activo a través de un grupo de Facebook y continúa movilizándose por los derechos de las mujeres polacas.

    Klementyna Suchanow

    ¿Cuál ha sido en los últimos años la situación de Polonia en materia de género?

    Vivimos bajo un gobierno conservador, y aunque nunca diría que hace cinco años esto era el paraíso, la situación de los derechos de las mujeres y las personas LGBTQI+ recientemente ha empeorado. Cada día presenciamos más ataques verbales y físicos contra grupos marginados. Se han establecido divisiones a lo largo de líneas políticas y los principales blancos de agresiones han sido los inmigrantes y las personas LGBTQI+. Las campañas para las elecciones al Parlamento Europeo de 2019 y las elecciones presidenciales de este año han estado enfocadas sobre todo en el odio contra las personas LGBTQI+. La ola de odio es muy intensa y lidiar con ella es un gran desafío.

    La situación de las mujeres y los movimientos por los derechos de las mujeres es ligeramente diferente. Nuestra nueva corriente de feminismo popular es muy inclusiva y pragmática. Es por eso que tantas jóvenes se han unido a nosotras en los últimos meses. Vemos que las generaciones más jóvenes están más politizadas y conscientes. De modo que el movimiento de mujeres está en una posición muy fuerte. Es el único movimiento que ha podido obligar al gobierno a dar un paso atrás en su intento de prohibir el aborto en 2016, y posteriormente en otros temas. Parece que nuestra ira los asusta, pero siguen haciendo cosas para empeorar nuestra situación.

    En resumen, las mujeres estamos experimentando reveses en nuestra situación legal pero nuestro poder sigue creciendo. No estoy segura de si este es el caso de la comunidad LGBTQI+, porque se trata de un grupo minoritario y está más expuesta. La situación de las personas LGBTQI+ definitivamente está empeorando en todo sentido.

    ¿Se han producido más retrocesos en materia de género durante la pandemia del COVID-19?

    Aprovechando la pandemia, el gobierno y otros actores han hecho varios intentos para hacer retroceder los derechos sexuales y reproductivos de las mujeres. En mayo de 2020, el parlamento polaco propuso un proyecto de ley que eliminaría la obligación legal de los centros médicos de derivar pacientes a otras instituciones en caso de negarse a proporcionar servicios de aborto en función de las creencias personales de su personal. Según la ley polaca actual, el aborto solo es legal cuando la vida de la madre está en peligro, el embarazo es el resultado de una violación o el feto tiene alguna deformidad grave. Aproximadamente el 98% de los abortos que se realizan caen en esta última categoría, pero en mayo se propuso un proyecto de ley para eliminar esta cláusula. En junio, nuevas disposiciones del Código Penal impusieron duras penas de prisión para quienes apoyen a las mujeres mediante servicios relacionados con el aborto.

    Las modificaciones de las leyes sobre el aborto introducidas durante la pandemia surgieron de un proyecto cívico presentado por una organización fundamentalista. Nosotras organizamos protestas, lo cual fue una locura, porque ¿cómo se hace para protestar durante una pandemia, cuando la gente no tiene permitido reunirse? Por eso nos volvimos creativas: inventamos nuevas formas de protesta porque no nos quedó otra opción. Organizamos “colas de protestas”, paradas en fila con dos metros de distancia fuera de una tienda cercana al edificio del Parlamento, de modo de cumplir con las regulaciones de la cuarentena, mientras sosteníamos carteles y paraguas. Esto sucedió en varias ciudades, no solamente en la capital, Varsovia. Como no se nos permitía caminar libremente, también organizamos “protestas en automóvil”. Así interrumpimos el tráfico y bloqueamos la plaza principal de Varsovia durante aproximadamente una hora.

    Estas protestas fueron bastante efectivas. Las enmiendas no avanzaron y ahora están “congeladas”. Fueron enviadas a una comisión parlamentaria, pero la comisión no las está estudiando. No han sido rechazadas ni aprobadas. Pero esto también significa que en el futuro podrían ser resucitadas repentinamente y tendremos que volver a lidiar con ellas.

    Este gobierno ha dejado claro desde el principio que no apoya los derechos de las mujeres y no le importa la violencia contra las mujeres. Desde que llegó al poder, recortó el financiamiento de los centros de apoyo a las mujeres, los cuales han tenido que recurrir al crowdfunding o están sobreviviendo con donaciones privadas, porque ya no tienen acceso a la financiación estatal. Sin embargo, también se han logrado algunos avances, como ocurrió con una ley que se aprobó recientemente, a propuesta de un partido de izquierda, y que faculta a los agentes de policía a emitir órdenes de restricción que prohíben a los perpetradores de violencia ingresar al hogar de la víctima durante 14 días. Esto ha contribuido a separar inmediatamente a las víctimas de los perpetradores.

    Por otra parte, en los últimos meses las autoridades han anunciado repetidamente que están pensando en sacar a Polonia del Convenio del Consejo de Europa para prevenir y combatir la violencia contra las mujeres y la violencia doméstica, también conocido como Convenio de Estambul. Al principio no nos lo tomamos demasiado en serio. Pero siempre es así: primero prueban las aguas para ver qué tan lejos pueden llegar, y si no encuentran demasiada resistencia comienzan a avanzar. El tema no se planteó ni durante la campaña ni durante la elección presidencial, pero apenas una semana más tarde quedó puesto en la agenda. Muchos hechos graves, tales como arrestos de activistas, tuvieron lugar inmediatamente después de las elecciones.

    Ahora la situación se está poniendo grave. Varios ministros han hecho anuncios y el presidente ha aprobado la idea de retirarnos del Convenio de Estambul. También están haciendo mucha propaganda en los medios estatales para convencer a la gente de que el Convenio trata sobre la llamada “ideología de género”. Sin embargo, las encuestas muestran que más del 60% de la población está en contra de abandonar el Convenio, en comparación con apenas 15% que apoya la idea. La mitad de quienes se oponen votaron por el partido gobernante. Es extraño que el gobierno esté llevando esta iniciativa tan lejos, dado que va en contra de las opiniones de sus propios votantes.

     

    Habiendo estado al frente de la huelga de mujeres polacas de 2016, ¿qué opina de la situación actual?

    Estamos tan acostumbradas a escuchar malas noticias que este último anuncio no nos sorprendió. La situación en Polonia es tal, y cada día suceden tantas cosas malas, que una se vuelve inmune a las malas noticias.

    Durante la pandemia, todo se ha vuelto muy político. En lugar de poner el foco en cuidar la salud de las personas, todo se politizó. Se suponía las elecciones presidenciales iban a ser en mayo y hubo mucha discusión sobre si debían realizarse; finalmente se las postergó para finales de junio. El partido gobernante sabía que estaba perdiendo popularidad porque el sistema de salud no es lo suficientemente eficiente y su propio Ministro de Salud estaba ganando mucho dinero mediante la provisión de máscaras y equipos médicos. Por eso el partido gobernante presionó para que las elecciones fueran lo antes posible, antes de que perdiera demasiados votos. Y en lugar de cuidar nuestra seguridad y nuestras vidas, se enfocó en hacer avanzar su propia agenda política. Los intentos de prohibir el aborto fueron indignantes y decepcionantes porque en un momento tan crítico uno espera más responsabilidad de su gobierno.

    Yo sabía que la gente estaba cansada de movilizarse, así que me sorprendió ver que tanta gente salió a defender el Convenio de Estambul, que se convirtió en un tema de discusión nacional en los medios de comunicación y en todas partes. Se ha creado mucha energía positiva en torno de este tema, y esto nos está dando la fuerza que necesitamos para detener la iniciativa.

    Llevamos cinco años protestando. La protesta tiene su propia dinámica: hay que percibir cuál el momento para decidir cómo reaccionar; a veces intentas una cosa y no funciona. Todo es un experimento. Pero en este momento, sentimos que hay una energía real y un impulso que debemos aprovechar. Hay mucho interés por parte de los medios extranjeros y mucha receptividad en relación con este tema. Esto es un poco extraño, porque en el pasado cada vez que intentamos hacer algo en relación con la violencia contra las mujeres fue muy difícil hacer que la gente se movilizara en las calles. Hay algo en el tema de la violencia que hace difícil traducir los sentimientos en acciones callejeras. Si bien muchas personas lo experimentan o conocen a alguien que ha sido víctima de violencia, prefieren no reaccionar. Muchas veces en el pasado fracasamos cuando intentamos organizar algo sobre el tema de la violencia, pero esta vez la gente se enganchó. Puede que ahora tengamos la oportunidad de defender el derecho a una vida libre de violencia, convirtiéndolo en un problema para el gobierno.

    ¿Enfrentan los y las activistas polacas que trabajan temas de género alguna restricción de su derecho a organizarse, expresarse y movilizarse?

    Soy escritora y artista, y como resultado de mi activismo me han cortado las subvenciones estatales. Ninguna institución estatal quiere trabajar conmigo en este momento, porque si mi nombre aparece en alguna lista, se convierte en un problema para ellos. También podría ser arrestada o llevada a los tribunales por una fundación legal de derecha como Ordo Iuris. Por supuesto, también está el discurso de odio: el gobierno usa tu nombre y tu imagen para hacer propaganda en los medios estatales, y también puedes ser atacada por troles en las redes sociales. La policía te puede hacer daño, como me pasó a mí durante una protesta en 2018. Esta situación se fue dando de forma paulatina, pero en este momento hay una amplia gama de formas de represión disponibles. Por el momento, sin embargo, no he oído hablar de activistas feministas que hayan experimentado ataques físicos procedentes de civiles.

    Soy una de las activistas que comenzaron a emprender acciones directas contra el gobierno, de modo que me acusan de muchas cosas. A Ordo Iuris no le agrado porque escribí un libro revelando detalles acerca de la red fundamentalista internacional de la cual forma parte. Estoy en su lista de enemigos, pero hasta ahora no me han demandado. Dicen que están trabajando en su lista de acusaciones en mi contra, porque son muchas. Durante nuestra última protesta, miembros de Ordo Iuris se acercaron a un oficial de policía y trataron de convencerlo de que me pidiera identificación. Pero la policía de Varsovia nos conoce, conoce nuestras caras, sabía que yo no había hecho nada ilegal durante la protesta y rechazó su exigencia.

    ¿De qué manera puede la sociedad civil llamar a rendir cuentas a un gobierno cada vez más autoritario como el de Polonia, y qué apoyo de la sociedad civil internacional necesita para hacerlo?

    Con respecto al Convenio de Estambul, estamos tratando de convencer a la comunidad internacional de que los fondos europeos deben asignarse teniendo en cuenta la situación real del respeto de los derechos humanos por parte de cada miembro de la Unión Europea (UE). La UE cuenta con un nuevo instrumento que establece que la financiación debe estar vinculada a la adhesión a los principios y prácticas democráticos. Estamos tratando de convencer al Consejo de Europa, la fuente del Convenio de Estambul, de que introduzca medidas similares contra los gobiernos que atacan los derechos de sus ciudadanos. Se trata de vincular el financiamiento con el respeto y la promoción de los derechos humanos. El dinero es el único idioma que los gobiernos entienden. Actualmente hay seis ciudades polacas que no reciben fondos europeos por haberse declarado “zonas libres de LGBTI”, lo cual es considerado un acto contrario a los derechos humanos. Quisiéramos plantear este tema junto con las mujeres turcas, que enfrentan una batalla similar contra la iniciativa de su gobierno de retirar al país del Convenio de Estambul. No puedes atacar los derechos humanos como lo están haciendo Hungría y Rusia, y aun así seguir siendo tratado por el Consejo de Europa igual que todos los demás, como interlocutor válido en la conversación. Este es un nuevo enfoque que estamos tratando de que la gente entienda.

    Queremos que las organizaciones internacionales de la sociedad civil presionen a los políticos locales para que tomen conciencia de que los temas de derechos humanos y fondos deben considerarse en forma inseparable. El Consejo de Europa también debe entender esto para que podamos sentar un precedente y, en el futuro, tanto aquí como en otros países las mujeres estén protegidas. Si tenemos un gobierno autoritario que hace lo que quiere, aun cuando la ciudadanía no está de acuerdo, necesitamos contar con algunas protecciones externas. Todo lo que tenemos en Polonia es represión, de modo que necesitamos que alguien de fuera esté de nuestro lado y no nos deje solos.

    El espacio cívico en Polonia es calificado de “estrecho” por elCIVICUS Monitor.
    Contáctese con el Paro de Mujeres de Polonia a través de su página deFacebook y siga a@strajkkobiet y a@KSuchanow en Twitter.

  • TÚNEZ: ‘La respuesta oficial no ha tomado en cuenta los aspectos de género de la pandemia’

    En vísperas del 25º aniversario de laPlataforma de Acción de Beijing, que se cumple en septiembre de 2020, CIVICUS está entrevistando a activistas, líderes y expertas de la sociedad civil para evaluar los progresos conseguidos y los desafíos que aún debemos sortear. Adoptada en 1995 en laCuarta Conferencia Mundial sobre la Mujer de las Naciones Unidas (ONU), la Plataforma de Acción de Beijing persigue los objetivos de eliminar la violencia contra las mujeres, garantizar el acceso a la planificación familiar y la salud reproductiva, eliminar las barreras para la participación de las mujeres en la toma de decisiones, y proporcionar empleo decente e igual remuneración por igual trabajo. Veinticinco años más tarde, se han producido progresos significativos pero desparejos, en gran medida como resultado de los esfuerzos incesantes de la sociedad civil, pero ningún país ha logrado todavía la igualdad de género.

    CIVICUS y la Red Árabe de ONG para el Desarrollo (Arab NGO Network for Development, ANND) conversan con Ramy Khouili, director de la Asociación Tunecina de Mujeres Demócratas (Association Tunisienne des Femmes Démocrates, ATFD). Fundada en 1989 por el movimiento feminista autónomo en respuesta al feminismo estatal, ATFD promueve la igualdad de género en todas las áreas, desde la esfera política hasta los derechos socioeconómicos, incluidos los derechos sexuales, corporales y reproductivos de las mujeres, y lucha contra todas las formas de discriminación y violencia contra las mujeres.

    Tunisia Interview

    ¿Cuál es la situación de los derechos de las mujeres en Túnez? ¿Cuánto han logrado hasta ahora?

    Alrededor de un mes después de la independencia, en 1956, se promulgó el Código de Estatus Personal. Hasta el día de hoy este código sigue siendo considerado el más progresista y revolucionario de la región, porque abolió la poligamia, instituyó el matrimonio civil y abolió el repudio y muchas otras formas de degradación de las mujeres. Desde entonces hemos tenido una situación muy peculiar, ya que en la esfera pública ha prevalecido el feminismo estatal. Aunque vivimos bajo una dictadura durante casi 50 años, Túnez fue siempre elogiado como un buen ejemplo para la región en lo que concierne a los derechos de las mujeres. Este elogio tomó de rehenes a las mujeres, negándoles el derecho a una igualdad real. En respuesta a ello se fundó un movimiento feminista autónomo que se impuso la misión denunciar que la situación no era tan buena como el régimen la presentaba, lo cual le provocó muchísimos problemas.

    Después de la revolución de 2011 hubo un resurgimiento de los grupos islamistas y conservadores, por lo que los derechos de las mujeres fueron amenazados. Entre 2011 y 2014, durante el proceso para redactar una nueva constitución, la mayoría islamista trató de imponer el concepto de “complementariedad” entre el hombre y la mujer, en reemplazo del de igualdad. Las organizaciones de la sociedad civil (OSC) debieron realizar muchos esfuerzos y se debieron organizar muchas movilizaciones callejeras para evitarlo. En consecuencia, el Artículo 21 de la Constitución de Túnez ahora establece de manera clara que las mujeres y los hombres son iguales ante la ley y prohíbe toda forma de discriminación.

    Fue gracias a este movimiento social que se logró redactar una constitución que es considerada la más progresista de la región. El Artículo 46, un agregado de último momento, reconoce el rol del Estado en la lucha contra la violencia contra las mujeres, establece que el Estado tiene la responsabilidad de promover y proteger los derechos de las mujeres y prohíbe todo retroceso en el reconocimiento de sus derechos.

    Desde entonces hemos logrado otros cambios legales. En 2016 se aprobó una ley contra el tráfico de personas y en 2017 se aprobó una ley anti-violencia, que fue la primera en su tipo en la región y fue redactada principalmente por activistas de la sociedad civil y organizaciones feministas. En materia de representación política, la ley de partidos políticos aprobada en 2011 estableció que todas las listas electorales deben tener paridad de género.

    ¿Qué desafíos persisten?

    La situación de hecho difiere de lo que dice la ley, ya que las desigualdades siguen estando muy presentes. Muchas prácticas discriminatorias persisten en la práctica. Las estadísticas son alarmantes. La mitad de las mujeres han sido víctimas de alguna forma de violencia. Las crisis socioeconómicas tienen peores impactos sobre las mujeres que sobre los hombres. Entre las mujeres, la tasa de desempleo es casi el doble que la de los hombres. El acceso de las mujeres a la tierra es limitado: solamente el 4% de las mujeres son propietarias de algún terreno, a pesar de que constituyen casi el 90% de la fuerza de trabajo agrícola.

    Por mucho tiempo, Túnez fue presentado como un buen ejemplo en materia de planificación familiar y salud reproductiva, dado que estableció programas de planificación familiar y salud reproductiva ya en los años ‘50 y ‘60, y concedió a las mujeres el derecho al aborto a comienzos de los ‘70, incluso antes que muchos países europeos. Sin embargo, desde la revolución hemos notado que las autoridades estatales han dado un paso atrás en el área de los servicios sociales, especialmente de educación, salud y salud sexual y reproductiva. El acceso a métodos anticonceptivos y al aborto se está volviendo más limitado y cada vez hay más necesidades insatisfechas en materia de derechos sexuales y reproductivos, lo cual es alarmante.

    En 2019, junto con otras OSC de Túnez, presentamos un informe sombra con un seguimiento de los avances realizados en dirección de los objetivos de la Declaración y la Plataforma de Acción de Beijing y señalando los desafíos futuros. Nuestro informe ofreció una perspectiva diferente de la del gobierno de Túnez. Una de nuestras más grandes preocupaciones es que Túnez es un país con mayoría musulmana y cuando se adoptaron la Declaración y la Plataforma de Acción de Beijing, el Estado de Túnez presentó, en común con otros países de mayoría musulmana, una declaración donde advertía que no se comprometería con ninguna medida que pudiese contradecir los valores del islam. El Artículo 1 de la nueva Constitución establece que Túnez es un país musulmán. La mencionada declaración sigue en pie. Aunque ha levantado la mayoría de sus reservas respecto de la Convención sobre la eliminación de todas las formas de discriminación contra la mujer, el Estado de Túnez no levantó todas sus reservas respecto de la Declaración y la Plataforma de Acción de Beijing. De modo que sigue habiendo desafíos tanto en la ley como en la práctica. 

    ¿De qué manera la pandemia del COVID-19 ha exacerbado estos desafíos, y qué está haciendo la sociedad civil para enfrentarlos?

    Al principio de la pandemia del COVID-19, la ATFD emitió una advertencia a las autoridades tunecinas donde expresó sus preocupaciones relativas al período de cuarentena, en el cual muchas mujeres han tenido que permanecer enceradas en sus hogares junto con sus agresores. Teníamos razón, ya que el número de casos de violencia de género siguió creciendo durante la cuarentena. El Ministerio de Asuntos de las Mujeres dijo que la cantidad de llamadas recibidas a través del número de teléfono de emergencia creado por el gobierno se multiplicó por cinco. En nuestros centros de atención también hemos observado un pico, ya que el número de mujeres víctimas de violencia que buscaron nuestro apoyo aumentó. La situación se tornó más difícil cuando la gente empezó a actuar en forma más agresiva. Sin embargo, al mismo tiempo se volvió cada vez más difícil ir a una estación de policía o buscar servicios de salud, de modo que el acceso a los servicios disminuyó. Las mujeres se han sentido aisladas y se vieron obligadas a seguir conviviendo con sus agresores durante la cuarentena.

    La mayoría de los tribunales cerraron durante la cuarentena y nosotros tuvimos que hacer cabildeo con el alto consejo del sistema judicial y el Ministerio de Justicia para incluir casos de violencia contra las mujeres entre los casos de emergencia que estaban siendo tratados durante la cuarentena. Afortunadamente, nuestro pedido fue aceptado.

    El acceso a servicios de salud sexual y reproductiva también fue afectado porque, por temor al virus, las mujeres no podían salir a buscar estos servicios. Tuvimos que colaborar con el Ministerio de Salud y el de Asuntos de las Mujeres para encontrar soluciones para esta situación, y ahora estamos tratando de encontrar una forma de asegurar la continuidad de los servicios de salud reproductiva.

    Asimismo, los derechos socioeconómicos de las mujeres han sido severamente afectados. Debido a la crisis económica que conllevó la pandemia, muchas mujeres perdieron sus empleos o no están percibiendo sus salarios. Muchas mujeres en Túnez trabajan en el sector informal, por lo que no pudieron seguir trabajando y se quedaron sin ningún ingreso. Esto está afectando su capacidad para ocuparse de sí mismas y de sus familias. Junto con un grupo de trabajadoras domésticas, hemos estado trabajando en un estudio sobre la situación de las trabajadoras domésticas en Túnez. La situación es realmente alarmante porque las trabajadoras domésticas no pueden trabajar durante la cuarentena y no tienen ninguna otra fuente de ingresos. A pesar de que el sector informal representa una gran parte de la economía, las medidas adoptadas por el gobierno para dar ayuda de emergencia solo se aplican al sector formal. A su vez, los apoyos gubernamentales se han dirigido a las familias, y como según la ley tunecina los hombres son los jefes de familia, el dinero ha sido recibido principalmente por hombres. En casos de conflicto, violencia o separación, las mujeres no tienen acceso a ayuda gubernamental.

    Hemos hecho mucho trabajo de incidencia con las autoridades porque la respuesta oficial no ha tomado en cuenta los aspectos de género de la pandemia. Hemos trabajado con la mayoría de los ministros. Nos hemos reunido con la mayoría de los departamentos ministeriales para crear conciencia. Hemos enviado documentos políticos y cartas abiertas. Continuamos brindando servicios en nuestros centros de atención, los cuales siguen operando. También hemos adaptado estos servicios para que puedan ser brindados por teléfono. Hemos lanzado una campaña contra la violencia hacia las mujeres durante la pandemia, la cual ha sido seguida por miles de personas y ha tenido mucho éxito. Como resultado de ello, el departamento de Facebook para Medio Oriente y África del Norte se puso en contacto con nosotros y ahora estamos trabajando con ellos para amplificar el impacto de futuras campañas. También vamos a establecer canales de comunicación con Facebook para reportar violencia y expresiones de odio en las redes sociales.

    ¿Qué restricciones de las libertades de asociación, expresión y protesta han enfrentado durante la pandemia, y qué están haciendo para superarlas?

    No hemos enfrentado restricciones procedentes del gobierno, pero nuestra presencia en el espacio público se ha visto afectada por la imposibilidad de hacer manifestaciones. Las manifestaciones son algo a lo que estamos acostumbrados, porque ocupar el espacio público para decir “estamos aquí y reclamamos esto o aquello” se una táctica que funciona. Y ahora no lo podemos hacer. Pero estamos moviéndonos hacia una nueva fase de la cuarentena y tal vez pronto pueda ser un poco más fácil, de modo que ya estamos pensando en nuevas formas de protestar respetando las medidas de distanciamiento social. Estamos reflexionando sobre cómo adaptar nuestras tácticas de movilización. Estamos enfocándonos en las redes sociales, así como en los medios tradicionales, para comunicar nuestros mensajes y hablar de los problemas que enfrentamos, y llegar al mayor número posible de personas. También tratamos de diversificar nuestros medios de comunicación para llegar a diferentes públicos.

    Asimismo, estamos estableciendo una coalición con el sindicato de periodistas, la Liga de Derechos Humanos de Túnez y otras organizaciones para trabajar sobre el impacto que ha tenido la respuesta a la pandemia sobre los derechos humanos.

    Muchos donantes y aliados han sido muy flexibles porque era obvio que no podíamos seguir operando como si nada hubiese cambiado. Tuvimos que adaptar muchas de nuestras actividades, posponer otras y resignar el presupuesto para asistencia social. La mayoría de nuestras contrapartes han sido comprensivas y hemos tenido buenas discusiones con ellos para reajustar nuestros planes a la situación causada por la pandemia. Sin embargo, también hemos tenido problemas con donantes que han disminuido salarios durante este período.

    Además de afrontar los problemas más urgentes, también estamos en un proceso de reflexión interna y con nuestros socios y aliados. Queremos ver cambios positivos como resultado de la pandemia. Queremos una sociedad más justa e igualitaria en donde todas las personas se sientan incluidas. La pandemia ha revelado algunos problemas subyacentes que el gobierno durante mucho tiempo había preferido ignorar, pero que ahora necesitarán ser abordados, como por ejemplo las fallas y limitaciones del sistema de salud.

    ¿Qué apoyo necesita la sociedad civil de Túnez de parte de la comunidad internacional?

    La principal forma de apoyo es el trabajo en conjunto. Tenemos que trabajar juntos porque nosotros tenemos experiencia en el terreno, mientras que las organizaciones internacionales tienen redes más amplias, son capaces de trabajar en una variedad de contextos y tienen acceso a mecanismos internacionales y capacidad para influir sobre la agenda internacional. Para que una alianza sea efectiva, debe trabajar simultáneamente para influir a nivel tanto nacional como internacional. La pandemia ha mostrado que algunos de los problemas más grandes no pueden ser atacados desde el nivel nacional, sino que debemos trabajar a nivel internacional y en colaboración con redes regionales. Si juntamos esas dos cosas, creo que podemos lograr un mayor impacto.

    El espacio cívico en Túnez es clasificado como “obstruido” por elCIVICUS Monitor.
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  • TUNISIA: ‘The official response has failed to consider the gendered aspects of the pandemic’

    In the run-up to the 25th anniversary of theBeijing Platform for Action, due in September 2020, CIVICUS is interviewing civil society activists, leaders and experts about the progress achieved and the challenges ahead. Focused on eliminating violence against women, ensuring access to family planning and reproductive healthcare, removing barriers to women’s participation in decision-making and providing decent jobs and equal pay for equal work, the Beijing Platform for Action was adopted at the United Nations’ (UN)Fourth World Conference on Women in 1995. After 25 years, significant but unequal progress has occurred, not least as the result of incessant civil society efforts, but no country has yet achieved gender equality.

    CIVICUS and the Arab NGO Network for Development (ANND) speak to Ramy Khouili, director of the Tunisian Association of Democratic Women (Association Tunisienne des Femmes Démocrates, ATFD). Founded in 1989 by the autonomous feminist movement in response to state feminism, ATFD promotes gender equality in all areas, from the political sphere to socio-economic rights, including women’s sexual, bodily and reproductive rights, and fights against all forms of discrimination and violence against women.

    Tunisia Interview

    What is the situation of women’s rights in Tunisia? How much has been achieved so far?

    About a month after independence in 1956, the Code of Personal Status was enacted. Up until now, it is still seen as the most progressive and revolutionary personal status code in the region because it abolished polygamy, instituted civil marriage and abolished repudiation and many forms of degradation of women. Ever since then, we had a very peculiar situation, as state feminism prevailed in the public sphere. We lived under a dictatorship for almost 50 years, but Tunisia was always praised as a good example when it came to women’s rights in the region. That praise took women hostage, denying them the right to real equality. So an autonomous feminist movement was founded and it made it its mission to denounce that the situation was not as good as the regime presented, which caused it a lot of trouble.

    Following the 2011 revolution there was a comeback of Islamist and conservative groups, and women’s rights were thus threatened. Between 2011 and 2014, during the process to draft a new constitution, the Islamist majority tried to impose a new concept of ‘complementarity’, instead of equality, between women and men. It took a lot of efforts from civil society organisations (CSOs) and street mobilisations to challenge this. As a result, Article 21 of the Tunisian Constitution now clearly states that women and men are equal before the law and prohibits any form of discrimination.

    It took a social movement to come up with a Constitution that is widely hailed as the most progressive in the region. A last-minute addition, Article 46, recognises the role of the state in fighting violence against women, establishes that the state has a responsibility to promote and protect the rights of women and prohibits any regression in women’s rights.

    Since then we have achieved many further legal changes. An anti-human trafficking law was passed in 2016 and an anti-violence law was approved in 2017, which was the first of its kind in the region and was mostly written by civil society activists and feminist organisations. In terms of political representation, the law on political parties enacted in 2011 established that all electoral lists must have gender parity. 

    What challenges remain?

    On the ground, the situation is different from the law, as inequalities are still very present. Many discriminations persist in practice. Statistics are alarming. Half of all women have been victims of some form of violence. Socio-economic crises have worse impacts on women than on men. Among women, the unemployment rate is almost double the rate for men. Women’s access to land is limited: only four per cent of women own land, although they make up almost 90 per cent of the agricultural labour force. 

    For a long time, Tunisia was known as the good example when it came to family planning and reproductive health, as family planning and reproductive health programmes were established in the 1950s and 1960s, and women were granted abortion rights in the early 1970s, even before many European countries. But since the revolution, we have noticed that state authorities have taken a step back when it comes to social services, especially in the areas of education, health and sexual and reproductive health. Access to contraceptives and abortion is becoming more limited, and unmet needs in terms of sexual and reproductive rights are increasing, which is alarming.

    In 2019 we submitted, along with other Tunisian CSOs, a shadow report tracking progress towards the goals of the Beijing Declaration and Platform for Action and laying out the challenges ahead. Our report presented a very different view from the Tunisian government’s. One of our biggest concerns is that Tunisia is a Muslim-majority country and that when the Beijing Platform for Action and Action Plan were adopted, the state of Tunisia submitted a declaration – common to other Muslim-majority countries – saying that it would not commit to any measures that might contradict the values of Islam. Article 1 of the new Constitution states that Tunisia is a Muslim country. That declaration is still in place. Although the state of Tunisia has lifted most of its reservations on the Convention for the Elimination of all forms of Discrimination Against Women, it didn’t lift its reservations on the Beijing Declaration and Platform for Action. So challenges remain both in law and practice.

    How has the COVID-19 pandemic exacerbated those challenges, and what is civil society doing to address them?

    At the beginning of the COVID-19 pandemic the ATFD issued a warning to the Tunisian authorities stating our concerns about the period of lockdown, when many women would have to stay at home with their aggressors. We were right, as the number of instances of gender-based violence kept rising under lockdown. The Ministry of Women Affairs said that the amount of calls received through the emergency phone line set up by the government had multiplied fivefold. In our counselling centres we also witnessed a peak, as the number of women who were victims of violence and sought our help increased. The situation got more difficult as people started getting more aggressive. But at the same time, it became much more difficult to go to a police station or seek health services, so access to services decreased. Women have felt isolated and compelled to continue living with their aggressors during lockdown.

    Most of the courts were also closed during lockdown and we had to lobby with the high council of the judicial system and the Minister of Justice to include cases of violence against women amongst the emergency cases they were tackling during lockdown. Fortunately, they accepted. 

    Access to sexual and reproductive health services was also affected because women could not get out and seek these services for fear of the virus. We had to collaborate with the Minister of Health and Women Affairs to find solutions for this situation and we are now trying to find a way to ensure the continuity of reproductive health services.

    In addition, the socio-economic rights of women have been further impacted upon. Due to the economic crisis that came with the pandemic, many women lost their jobs, or are not getting paid. Many women in Tunisia work in the informal sector so they could not continue their work and were left without any income. This is affecting their ability to take care of themselves and their families. We have been working with a group of women domestic workers on a study about the situation of domestic workers in Tunisia. The situation is really alarming because domestic workers cannot work during lockdown and have no other source of income. Although the informal sector represents a large part of the economy, the relief measures adopted by the government only apply to the formal sector. In addition, government aid was given to families, but according to Tunisian law it is men who are the head of the family, so money goes mostly to men. In cases of conflict, violence or separation, women won’t have access to government aid.

    We have done a lot of advocacy with the authorities because the official response has failed to consider the gendered aspects of the pandemic. We have worked with most ministries. We met with most ministerial departments to raise awareness. We sent policy papers and open letters. We continued to deliver services in our counselling centres, which are still operating. We also adapted these services to be delivered by phone. We launched a campaign on violence against women during the pandemic, which was followed by thousands of people and was a big success. As a result, the Middle East and North Africa region department of Facebook got in touch with us and now we are working in partnership with them to increase audiences for future campaigns. We will also establish communication channels with Facebook to report violence and hatred on social media.

    What restrictions on the freedoms to organise, speak up and protest have you faced during the pandemic, and what are you doing to overcome them?

    We haven’t faced restrictions from the government, although our presence in the public space has been affected because it is not possible to hold demonstrations. Demonstrations are something that we are used to doing, because it works to occupy the public space and say, ‘we are here and we are asking for this and that’. This is something we now cannot do, but we are moving to a new phase of the lockdown and it might soon start to get a little easier, so we are thinking of new ways to protest while respecting social distancing. We are reflecting on how to adapt our mobilisation tactics. We are focusing on social media as well as traditional media to communicate our messages and talk about the problems we face, to reach out to the highest possible number of people. We are also attempting to diversify our ways of communication to reach out to different categories of target groups.

    We are also establishing a coalition with the journalists’ trade union, the Tunisian League of Human Rights and other organisations to work on the human rights impacts of response to the pandemic.

    Many donors and partners have been very flexible because it was obvious that we could not continue acting as if nothing had changed. We had to adapt many of our activities, postpone others and relocate budget towards social aid. Most of our partners were very understanding and we have had good discussions with them to readjust our plans to the situation created by the pandemic. However, we also had issues with donors who decreased salaries for this period.

    Besides tackling the urgent issues, we are also in a process of reflection internally and with our partners and allies. We want to see some positive change as a result of the pandemic. We want a more just and equal society in which everyone feels included. The pandemic has revealed some underlying issues that the government chose to ignore for a long time, but that now will need to be addressed, such as a failing healthcare system.

    What support does Tunisian civil society need from the international community?

    The main form of support is to work together. We have to work together because we have the knowledge from the ground, while international organisations have bigger networks and are able to work in a variety of contexts and have access to international mechanisms and the ability to influence the international agenda. For an effective partnership, we must work together to influence both the national and the international levels. The pandemic has shown us that some of the big issues cannot be tackled at the national level, but that we should also work at the international level and in collaboration with regional networks. If the two are put together I think we can achieve greater impact. 

    Civic space in Tunisia is rated as ‘obstructed’ by theCIVICUS Monitor.
    Get in touch with theTunisian Association of Democratic Womenthrough itsFacebook page and follow@atfd_tunisie on Twitter andfemmes_democrates on Instagram.

     

  • TUNISIE : « La réponse officielle n'a pas pris en compte les aspects de genre de la pandémie »

     À la veille du 25ème anniversaire duProgramme d’Action de Beijing, qui aura lieu en septembre 2020, CIVICUS s’entretient avec des personnes activistes, dirigeantes et expertes de la société civile pour évaluer les progrès accomplis et les défis qu’il faut encore surmonter. Adopté en 1995 lors de laQuatrième Conférence Mondiale sur les Femmes des Nations Unies, le Programme d'Action de Beijing poursuit les objectifs d'éliminer la violence à l'égard des femmes, de garantir l'accès à la planification familiale et à la santé reproductive, d'éliminer les obstacles de la participation des femmes à la prise de décisions, et à la création d'emplois décents et d'un salaire égal pour le même travail. Vingt-cinq ans plus tard, des progrès importants mais inégaux ont été réalisés, en grande partie grâce aux efforts inlassables de la société civile, mais aucun pays n'a encore atteint l'égalité des sexes.

    CIVICUS et le Réseau des ONG Arabes pour le Développement (ANND) s'entretiennent avec Ramy Khouili, directeur de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD). Fondée en 1989 par le mouvement féministe autonome en réponse au féminisme d'État, ATFD promeut l'égalité des sexes dans tous les domaines, de la sphère politique aux droits socio-économiques, y compris les droits sexuels, corporels et reproductifs des femmes, et lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence à l'égard des femmes.

    Tunisia Interview

    Quelle est la situation des droits des femmes en Tunisie ? Quels ont été les progrès jusqu'à présent ?

    Environ un mois après l'indépendance, en 1956, le Code du Statut Personnel a été promulgué. À ce jour, ce code est toujours considéré comme le plus progressiste et révolutionnaire de la région, car il a aboli la polygamie, institué le mariage civil et aboli la répudiation et de nombreuses autres formes de dégradation des femmes. Depuis lors, nous avons eu une situation très particulière, puisque le féminisme d'État a prévalu dans la sphère publique. Bien que nous ayons vécu sous une dictature pendant près de 50 ans, la Tunisie a toujours été saluée comme un bon exemple pour la région en matière de droits des femmes. Cet éloge a pris les femmes en otage, leur refusant le droit à une véritable égalité. En réponse à cela, un mouvement féministe autonome a été fondé qui s'est donné pour mission de dénoncer le fait que la situation n'était pas aussi bonne que le régime la présentait, ce qui lui a provoqué de nombreux problèmes.

    Après la révolution de 2011, il y a eu une résurgence des groupes islamistes et conservateurs, de sorte que les droits des femmes ont été menacés. Entre 2011 et 2014, lors du processus d'élaboration d'une nouvelle constitution, la majorité islamiste a tenté d'imposer le concept de « complémentarité » entre hommes et femmes, remplaçant celui d'égalité. Les organisations de la société civile (OSC) ont dû faire de nombreux efforts et de nombreuses mobilisations de rue ont dû être organisées pour l'éviter. Par conséquent, l'article 21 de la Constitution tunisienne établit désormais clairement que les femmes et les hommes sont égaux devant la loi et interdit toutes les formes de discrimination.

    C'est grâce à ce mouvement social qu'une constitution a été obtenue qui est considérée comme la plus progressiste de la région. Son article 46, un ajout de dernière minute, reconnaît le rôle de l'État dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes. Il établit que l'État a la responsabilité de promouvoir et de protéger les droits des femmes et interdit tout retour en arrière dans la reconnaissance de ces droits.

    Depuis lors, nous avons obtenu d'autres modifications juridiques. En 2016, une loi contre la traite a été approuvée, et en 2017, une loi contre la violence a été approuvée. Celle-ci était la première de ce type dans la région et a été rédigée principalement par des activistes de la société civile et des organisations féministes. En termes de représentation politique, la loi sur les partis politiques adoptée en 2011 a établi que toutes les listes électorales doivent avoir une parité hommes-femmes.

    Quels défis persistent ?

    La situation réelle diffère de ce que dit la loi, car les inégalités sont encore très présentes. De nombreuses pratiques discriminatoires persistent de fait. Les statistiques sont alarmantes. La moitié des femmes ont été victimes d'au moins une forme de violence. Les crises socioéconomiques ont des effets plus graves sur les femmes que sur les hommes. Chez les femmes, le taux de chômage est presque le double de celui des hommes. L'accès des femmes à la terre est limité : seulement 4% des femmes possèdent des terres, bien qu'elles constituent près de 90% de la main d'œuvre agricole.

    Pendant longtemps, la Tunisie a été présentée comme un bon exemple en matière de planification familiale et de santé reproductive, car elle a mis en place des programmes de planification familiale et de santé reproductive dès les années 1950 et 1960 et a accordé aux femmes le droit à l'avortement au début des années 1970, avant même de nombreux pays européens. Cependant, depuis la révolution, nous avons remarqué que les autorités de l'État ont pris du recul dans le domaine des services sociaux, en particulier l'éducation, la santé et la santé sexuelle et reproductive. L'accès aux méthodes contraceptives et à l'avortement devient de plus en plus limité et les besoins non satisfaits en matière de droits sexuels et reproductifs augmentent, ce qui est alarmant.

    En 2019, avec d'autres OSC tunisiennes, nous avons présenté un rapport alternatif retraçant les progrès accomplis vers les objectifs de la Déclaration et du Programme d'Action de Beijing et soulignant les défis futurs. Notre rapport offrait une perspective différente de celle du gouvernement tunisien. L'une de nos plus grandes préoccupations est que la Tunisie est un pays à majorité musulmane et lorsque la Déclaration et le Programme d'Action de Pékin ont été adoptés, l'État tunisien a présenté, en commun avec d'autres pays à majorité musulmane, une déclaration avertissant qu'il ne s'engagerait dans aucune mesure qui pourrait contredire les valeurs de l'islam. L'article 1 de la nouvelle Constitution établit que la Tunisie est un pays musulman. La déclaration susmentionnée est toujours valable. Bien qu'il ait levé la plupart de ses réserves concernant la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, l'État tunisien n'a pas levé toutes ses réserves concernant la Déclaration et le Programme d'Action de Beijing. Il reste donc des défis à relever tant en droit qu'en pratique.

    Comment la pandémie du COVID-19 a-t-elle exacerbé ces défis et que fait la société civile pour y faire face ?

    Au début de la pandémie du COVID-19, l'ATFD a lancé un avertissement aux autorités tunisiennes dans lequel elle exprimait ses inquiétudes concernant la période de quarantaine, durant laquelle de nombreuses femmes ont dû rester chez elles avec leurs agresseurs. Nous avions raison, car le nombre de cas de violence sexiste a continué de croître pendant la quarantaine. Le Ministère des Affaires de la Femme a déclaré que le nombre d'appels reçus via le numéro de téléphone d'urgence créé par le gouvernement a été multiplié par cinq. Dans nos centres d'attention, nous avons également observé une recrudescence, car le nombre de femmes victimes de violence qui ont sollicité notre soutien a augmenté. La situation est devenue plus difficile lorsque les gens ont commencé à agir de manière plus agressive. Par ailleurs, il est devenu de plus en plus difficile de se rendre au poste de police ou de demander des services de santé, de sorte que l'accès aux services a diminué. Les femmes se sont senties isolées et ont été forcées de continuer à vivre avec leurs agresseurs pendant la quarantaine.

    La plupart des tribunaux ont fermé pendant la quarantaine et nous avons dû faire du lobby auprès du Conseil Supérieur de la Magistrature et du Ministère de la Justice pour inclure les cas de violence à l'égard des femmes parmi les cas d'urgence qui seraient traités pendant la quarantaine. Heureusement, notre demande a été acceptée.

    L'accès aux services de santé sexuelle et reproductive a également été affecté car, par crainte du virus, les femmes n'ont pas pu sortir et chercher ces services. Nous avons dû collaborer avec le Ministère de la Santé Publique et le Ministère des Affaires de la Femme pour trouver des solutions à cette situation, et maintenant nous essayons de trouver un moyen d'assurer la continuité des services de santé reproductive.

    En outre, les droits socio-économiques des femmes ont été gravement affectés. En raison de la crise économique provoquée par la pandémie, de nombreuses femmes ont perdu leurs emplois ou ne perçoivent pas leurs salaires. De nombreuses femmes en Tunisie travaillent dans le secteur informel, elles n'ont donc pas pu continuer à travailler et se sont retrouvées sans aucun revenu. Cela affecte leur capacité à prendre soin d'elles-mêmes et de leurs familles. Avec un groupe de travailleurs domestiques, nous avons fait une étude sur la situation des travailleurs domestiques en Tunisie. La situation est vraiment alarmante car les travailleurs domestiques ne peuvent pas travailler pendant la quarantaine et n'ont pas d'autre source de revenus. Malgré le fait que le secteur informel représente une grande partie de l'économie, les mesures prises par le gouvernement pour accorder une aide d'urgence ne s'appliquent qu'au secteur formel. À son tour, le soutien du gouvernement a été destiné aux familles et, selon la loi tunisienne, les hommes sont les chefs de famille, donc l'argent a été reçu principalement par des hommes. En cas de conflit, violence ou séparation, les femmes n'ont pas accès à l'aide gouvernementale.

    Nous avons fait beaucoup de travail de plaidoyer auprès des autorités car la réponse officielle n'a pas pris en compte les aspects de genre de la pandémie. Nous avons travaillé avec la plupart des ministres. Nous avons eu rendez-vous avec la plupart des départements ministériels pour les sensibiliser. Nous avons envoyé des documents politiques et publié des lettres ouvertes. Nous continuons à fournir des services dans nos centres d'attention, qui continuent de fonctionner. Nous avons également adapté ces services afin qu'ils puissent être fournis par téléphone. Nous avons lancé une campagne contre la violence à l'égard des femmes pendant la pandémie, qui a été suivie par des milliers de personnes et a connu un grand succès. En conséquence, le département Facebook pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord nous a contactés et nous travaillons maintenant avec eux pour amplifier l'impact de nos futures campagnes. Nous établirons également des canaux de communication avec Facebook pour signaler les violences et les expressions de haine sur les réseaux sociaux.

    Quelles restrictions aux libertés d'association, d'expression et de manifestation avez-vous rencontrées pendant la pandémie, et comment tentez-vous de les surmonter ?

    Nous n'avons fait face à aucune restriction de la part du gouvernement, mais notre présence dans les espaces publics a été affectée par l'impossibilité d'organiser des manifestations. Nous sommes habitués à sortir lors de manifestations, car occuper l'espace public pour dire « nous sommes ici et revendiquons ceci ou cela » est une tactique qui fonctionne. Et maintenant, nous ne pouvons pas le faire. Mais nous sommes en train d'entrer dans une nouvelle phase de mise en quarantaine et ce sera peut-être bientôt un peu plus facile, donc nous pensons déjà à de nouvelles manières de protester tout en respectant les mesures de distanciation sociale. Nous réfléchissons à la manière d'adapter nos tactiques de mobilisation. Nous nous concentrons sur les réseaux sociaux, ainsi que les médias traditionnels, pour communiquer nos messages et parler des problèmes auxquels nous sommes confrontés, et toucher la plus grande quantité possible de personnes. Nous essayons également de diversifier nos médias pour atteindre différents publics.

    Nous établissons également une coalition avec le syndicat des journalistes, la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme et d'autres organisations pour travailler sur l'impact de la réponse à la pandémie sur les droits humains.

    De nombreux donateurs et partenaires ont été très flexibles car il était évident que nous ne pouvions pas continuer à fonctionner comme si rien n'avait changé. Nous avons dû adapter bon nombre de nos activités, en reporter d'autres et utiliser plus du budget pour l'aide sociale. La plupart de nos homologues ont été compréhensifs et nous avons eu de bonnes discussions avec eux pour réajuster nos plans à la situation causée par la pandémie. Cependant, nous avons eu des problèmes avec des donateurs qui ont baissé les salaires pendant cette période.

    En plus de faire face aux problèmes les plus urgents, nous sommes également impliqués dans un processus de réflexion interne et avec nos partenaires. Nous voulons voir des changements positifs à la suite de la pandémie. Nous voulons une société plus juste et plus égalitaire où toutes les personnes se sentent incluses. La pandémie a révélé certains problèmes sous-jacents que le gouvernement a longtemps préféré ignorer, mais qui devront maintenant être résolus, tels que la défaillance du système de santé.

    De quel soutien la société civile tunisienne a-t-elle besoin de la part de la communauté internationale ?

    La principale forme de soutien est de travailler ensemble. Nous devons travailler ensemble parce que nous avons de l'expérience sur le terrain, tandis que les organisations internationales ont des réseaux plus larges, sont capables de travailler dans une variété de contextes, ont accès aux mécanismes internationaux et ont la capacité d'influencer l'agenda international. Pour qu'une alliance soit efficace, elle doit travailler simultanément pour influencer à la fois aux niveaux national et international. La pandémie a montré que certains des plus grands problèmes ne peuvent pas être attaqués au niveau national, mais que nous devons travailler au niveau international et en collaboration avec des réseaux régionaux. Si nous mettons ces deux choses ensemble, je pense que nous pouvons avoir un impact plus important.

    L'espace civique en Tunisie est classé comme « obstrué » par leCIVICUS Monitor.
    Contactez l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates via sa pageFacebook et suivez@atfd_tunisie sur Twitter etfemmes_democrates sur Instagram. 

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