CIVICUS Monitor
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Les libertés civiques et la pandémie du covid-19: Un aperçu des restrictions et des attaques
Le 11 mars 2020, l'Organisation mondiale de la santé a déclaré que l'épidémie de Coronavirus COVID-19 était une pandémie. La propagation de la pandémie et la réaction des États à la crise ont créé des conditions de vie jamais vécues auparavantpour une grande partie de la population mondiale. Une série de restrictions des libertés a été introduite pour tenter d'enrayer la pandémie. Cependant, certaines d'entre elles ont eu des répercussions troublantes sur les droits de l'homme et l'espace pour la société civile. Dans de nombreux cas, elles se sont inspirées des restrictions existantes de l'espace civique et les ont renforcées.
L'espace civique est le fondement de toute société ouverte et démocratique et est enraciné dans les libertés fondamentales des personnes de s'associer, de se réunir pacifiquement et d'exprimer librement leurs points de vue et opinions. Depuis 2016, le CIVICUS Monitor a documenté et analysé l'état de l'espace civique dans 196 pays.
Les États ont pris des mesures qui comprennent des lois d'urgence, des confinements à l'échelle nationale et des restrictions de circulation. Mais un mois après la déclaration de la pandémie, CIVICUS a documenté plusieurs tendances alarmantes dans l'espace civique qui en ont résulté. Ces tendances sont les suivantes:
- Restrictions injustifiées de l'accès à l'information et censure ;
- Arrestations de militants pour avoir diffusé des informations sensibles ;
- Répression contre les défenseurs des droits de l'homme et les médias ;
- Violations du droit à la vie privée et recours à des pouvoirs d'urgence trop étendus.
Le droit international des droits de l'homme reconnaît que dans le contexte des situations d'urgence publique officiellement proclamées, y compris en matière de santé publique, qui menacent la vie d'un pays, des restrictions à certains droits peuvent être justifiées. Cependant elles doivent avoir une base juridique et être strictement nécessaires, d'une durée limitée, respecter la dignité humaine, être sujettes à révision, être proportionnées à la réalisation de l'objectif, ne pas impliquer de discrimination et être utilisées strictement dans la mesure requise par la situation d'urgence en question. Même lorsqu'une proclamation officielle de l'état d'urgence a été prononcée, il ne doit pas porter atteinte aux droits fondamentaux, tels que le droit à la vie et le droit de ne pas être soumis à la torture et à des traitements inhumains, cruels ou dégradants. Lorsqu'une proclamation d'état d'urgence n'a pas été officiellement formulée, les droits ne peuvent être restreints qu'en cas de menace pour la santé publique, conformément aux limitations autorisées en temps normal en vertu des dispositions pertinentes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Le droit international est clair, mais il est à craindre que certaines des mesures prises par certains États excèdent les restrictions justifiables et affectent négativement les libertés civiques. CIVICUS a compilé des informations sur les questions clés relatives à l'espace civique qui ont fait surface en raison de la réponse des gouvernements et de certains autres groupes à la pandémie COVID-19, qui suscitent de sérieuses inquiétudes quant à l'état de l'espace civique à l'heure actuelle. Ces rapports proviennent de groupes et de militants de la société civile, de sources d'information crédibles et de documents officiels. Les restrictions se produisent dans une série de pays dont l'espace civique est classé dans des catégories différentes. Lorsqu'un pays est référencé, la couleur de la classification correspondante est également affichée:
OUVERT LIMITÉ OBSTRUÉ RÉPRIMÉ FERMÉ Censure et restrictions de l'accès à l'information
En Chine, le gouvernement a d'abord réagi à l'épidémie en cachant des informations au public, en sous-déclarant les cas d'infection et en minimisant la gravité de l'infection. Les autorités ont également censuré de nombreux articles et contributions sur les réseaux sociaux concernant la pandémie, y compris ceux publiés par les familles des personnes infectées cherchant de l'aide et par les personnes vivant dans les villes bloquées et décrivant leur vie quotidienne. Au Brésil, le président Jair Bolsonaro a décrété, par le biais d'une "medida provisória" (mesure provisoire), que les fonctionnaires n'étaient pas tenus de répondre aux demandes d'information pendant l'épidémie. La Cour suprême a ensuite suspendu le décret. Le CIVICUS Monitor a montré qu'en 2019, la censure était la tactique la plus couramment utilisée par les États pour réduire au silence les militants, les journalistes et les critiques du gouvernement et supprimer les informations sensibles. Des groupes de défense des droits de l'homme ont documenté des tentatives de censure ou de restriction de l'information sur la pandémie COVID-19. Ces tentatives ont potentiellement empêché les gens d'avoir accès à des informations sur la pandémie qui pouvaient les aider à se protéger et à protéger leur famille et à poser des questions éclairées sur les décisions prises par les autorités en réponse à la pandémie.
Au Turkménistan, le gouvernement du président Gurbanguly Berdymukhamedov limite autant que possible l'utilisation du mot "coronavirus" afin de dissuader la diffusion d'informations sur la pandémie. Il a ordonné le retrait de ce mot des brochures sanitaires distribuées dans les hôpitaux, les écoles et les lieux de travail. Au Salvador, les journalistes n'ont pas été autorisés à poser des questions lors des conférences de presse relatives à la crise et à la réponse du gouvernement.
Au Vietnam où l'État contrôle tous les médias conventionnels et applique une stricte censure des réseaux sociaux, les autorités sévissent contre les utilisateurs de Facebook et les blogueurs qui tentent de fournir des informations opportunes et précieuses sur la pandémie. Au 17 mars, au moins 654 personnes qui avaient publié sur Facebook des informations sur l'épidémie avaient été convoquées dans des postes de police pour être interrogées sur leurs publications, et 146 d'entre elles ont été condamnées à une amende.
Pendant cette crise, les coupures d'Internet nuisent directement à la santé et à la vie des gens, et sapent les efforts déployés pour maîtriser la pandémie. La suspension d'internet dans le Cachemire sous administration indienne entrave la capacité des médecins à obtenir des informations sur le virus et à éduquer le public. Des préoccupations similaires ont également été soulevées dans l'État de Rakhine au Myanmar, qui est également soumis à une interruption d'Internet.
Menaces et arrestations pour avoir critiqué la réponse de l'État
Il a également été signalé que des personnes ont été menacées ou arrêtées pour avoir critiqué la réaction de leur État ou pour avoir diffusé des informations sur la pandémie.
En Iran, des militants des droits civiques, des journalistes, un conseiller municipal et un footballeur ont tous été détenus ou convoqués pour être interrogés après avoir critiqué la gestion de la pandémie par le gouvernement iranien sur les réseaux sociaux. Certains de ceux qui ont été convoqués ont été accusés de présenter le pays sous un jour négatif et ont subi des pressions pour soutenir la réponse du gouvernement à l'épidémie.
Dans les Îles Salomon, le ministère de la santé a envoyé une note de service menaçant de "licencier avec effet immédiat" le personnel qui publie en ligne des commentaires critiquant la réponse du gouvernement à la pandémie. Il a déclaré que les dispositions étaient incluses dans la déclaration de l'état d'urgence. Au Sri Lanka, le 1er avril, l'inspecteur général de la police a demandé à tous les officiers de police de prendre des mesures légales contre ceux qui publient sur les réseaux sociaux des articles critiquant les fonctionnaires du gouvernement.
Au Pakistan, la police a arrêté des dizaines de médecins et de personnel médical qui protestaient contre le manque d'équipements de protection individuelle dans leur lutte contre la pandémie. En Thaïlande, le 23 mars, un artiste a été accusé en vertu de la loi draconienne sur la criminalité informatique pour avoir publié sur Facebook un post critiquant l'absence de contrôle COVID-19 dans les aéroports.
Restrictions sur les médias
Les journalistes et les médias ont un rôle clé à jouer dans le partage d'informations opportunes sur la pandémie. Cependant, certains États bloquent les médias, les restreignent et criminalisent les journalistes.
Le 17 mars, il a été rapporté que les gouvernements de Jordanie, du Maroc d'Oman et du Yémen avaient pris des décrets pour suspendre l'impression et la distribution de journaux en réponse à la pandémie. Ces décrets concernent les médias indépendants et publics. Les autorités auraient imposé cette mesure pour empêcher la propagation éventuelle du virus pendant l'impression, la livraison et la distribution des journaux.
Le 5 mars, les autorités du Niger ont arrêté Kaka Touda Mamane Goni, un journaliste indépendant qui publie des reportages sur ses pages Facebook et Twitter, à son domicile de Niamey, la capitale du Niger. Son arrestation fait suite à une plainte déposée par l'hôpital général de référence local, qui alléguait que ses publications sur les réseaux sociaux concernant une affaire présumée de COVID-19 à l'hôpital constituaient une menace pour l'ordre public.
Au Kenya, le blogueur Robert Alai a été arrêté le 20 mars pour avoir publié de fausses informations sur le virus. Alai avait affirmé que le gouvernement dissimulait des informations cruciales sur la propagation du virus et que son impact était bien plus important que ce que le gouvernement reconnaissait. Il est accusé d'avoir enfreint la loi de 2018 sur l'utilisation abusive de l'informatique et les cyber-crimes.
La maison du journaliste Darvinson Rojas au Venezuela a été perquisitionnée et il a été arrêté par des agents des forces d'action spéciales de la police nationale bolivarienne le 21 mars pour ses reportages sur la pandémie au Venezuela. Lors de l'audience du 23 mars, Rojas a été accusé d'"incitation à la haine et d'instigation publique".
Le 26 mars, le président de Vanuatu a signé une déclaration d'état d'urgence en réponse à la pandémie. Dans le cadre de cette déclaration, il a été annoncé que tous les articles de presse sur le virus devaient être examinés par l'Office national de gestion des catastrophes après consultation avec le ministère de la santé.
Des journalistes ont également parfois été victimes d'agressions physiques ou de harcèlement lors de la couverture du confinement lié au COVID-19. En République démocratique du Congo, par exemple, le journaliste Tholi Totali Glody aurait été poursuivi par des policiers et éjecté d'un taxi-moto le 22 mars à Likasi, dans la province du Haut-Katanga, causant des blessures dont une jambe cassée.
Adoption et utilisation de lois restrictives pour contrer les "fausses nouvelles"
La propagation de la pandémie a été accompagnée d'une prolifération de fausses informations sur le virus. Si la désinformation est un problème grave, certains États ont eu recours à des lois indûment répressives sur les "fausses nouvelles" qui pourraient avoir des répercussions plus larges.
Le 18 mars, le gouvernement Sud-Africaina adopté une nouvelle réglementation criminalisant les déclarations visant à tromper toute personne au sujet du COVID-19 ou de la réponse du gouvernement. Les dispositions ont été publiées dans le journal officiel en vertu de la loi de 2002 sur la gestion des catastrophes et sont assorties de sanctions, notamment des amendes, de peines de prison ou les deux.
Le gouvernement Philippin a déclaré l'état d'urgence en réponse à la pandémie le 25 mars et a adopté une loi qui comprend des dispositions pénalisant la diffusion de "fausses informations" sur les réseaux sociaux et autres plateformes. Les personnes qui enfreignent cette disposition sont passibles de deux mois d'emprisonnement ou d'une amende d'au moins 10 000 pesos philippins (environ 196 dollars américains). Les tribunaux peuvent également imposer une amende allant jusqu'à 1 million de pesos (environ 19 642 dollars). Le 28 mars, le Procureur général Égyptien a déclaré que les personnes qui répandent des "fausses nouvelles" et des rumeurs sur le virus peuvent être emprisonnées pendant cinq ans et condamnées à une amende de 20 000 livres égyptiennes (environ 1 266 dollars américains).
Le 23 mars, le ministère de l'intérieur Turc a annoncé que des poursuites avaient été engagées contre 316 détenteurs de comptes de réseaux sociaux qui avaient partagé des informations sur le virus "pour inquiéter le public, l'inciter à la peur et à la panique et cibler des personnes et des institutions". En Malaisie, les autorités ont annoncé le 11 mars qu'elles avaient ouvert 37 enquêtes criminelles liées à la diffusion de "fausses nouvelles" sur le virus.
Le ciblage des défenseurs des droits de l'homme
Il est également prouvé que les gouvernements et d'autres acteurs utilisent la pandémie comme une opportunité pour cibler les défenseurs des droits de l'homme.
Au Honduras, le 24 mars, la police a arbitrairement arrêté Evelyn Johana Castillo pour s'être trouvée dans la rue pendant l'urgence, alors qu'elle rentrait chez elle après avoir acheté de la nourriture avec son mari et sa fille aînée. Elle est la coordinatrice adjointe du réseau des femmes d'Ojojona et membre du réseau national des femmes défenseures des droits de l'homme au Honduras. Evelyn a déclaré que cette attaque contre elle était peut-être une mesure de représailles.
Une défenseure des droits de l'homme Au Salvador a été la cible d'une campagne de diffamation après avoir publié sur Facebook le 13 mars dernier des articles sur la surpopulation et le manque d'hygiène des personnes mises en quarantaine pendant la pandémie. Elle a reçu des messages contenant des propos injurieux, des intimidations et des menaces, y compris des insultes misogynes et des moqueries à l'égard de son
Selon des groupes de la société civile locale, les escadrons de la mort en Colombie profitent des mesures de confinement pour tuer des militants ruraux. Marco Rivadeneira, un militant très en vue, a été assassiné dans la province méridionale du Putumayo, Ángel Ovidio Quintero a été abattu dans la région occidentale d'Antioquia et Ivo Humberto Bracamonte a été tué à la frontière orientale avec le Venezuela.
Les abus de la police pendant le confinement
Des groupes de la société civile et des journalistes ont fait part de leurs préoccupations concernant l'usage excessif de la force ou le traitement inhumain et dégradant par les forces de l'ordre à l'égard de personnes qui ont violé des mesures de confinement dans divers pays. Le rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires a fait part de ses préoccupations à ce sujet.
Selon Human Rights Watch, la police et les responsables locaux aux Philippines ont enfermé les personnes arrêtées dans des cages pour chiens, pour avoir violé les dispositions gouvernementales concernant le COVID-19, et les ont obligées à s'asseoir au soleil de midi en guise de punition, entre autres abus. En Inde, des vidéos ont circulé montrant des policiers en train de donner de violents coups de bâton à ceux qui ne respectent pas les restrictions. Les contrevenants ont également été publiquement déshonorés en Inde en étant forcés de faire des squats, des pompes, de ramper ou de se rouler dans la rue.
En Afrique du Sud, de nombreuses vidéos ont fait leur apparition qui semblent montrer des policiers et des soldats en train de donner des coups de pied, de gifler, de fouetter et même d'abattre les contrevenants. Le premier jour du confinement en Afrique du Sud, la police a tiré des balles en caoutchouc sur la journaliste de News24, Azarrah Karrim, bien qu'elle ait crié "I'm media" (« Je représente les médias »), alors qu'elle couvrait la dispersion des personnes par les forces de sécurité à Johannesburg.
Au Kenya, la police a également enregistré, en divers endroits, des cas de bastonnade de personnes qui avaient défié le couvre-feu. Des vidéos et des photos montrent également la police en train de lancer des bombes lacrymogènes et de frapper les gens à coups de matraque dans la ville de Mombasa pour dégager les rues avant le couvre-feu.
Surveillance et violations du droit à la vie privée
Il y a eu de nombreux exemples d'États qui ont multiplié les mesures de surveillance intrusives. Toute mesure de surveillance et restriction du droit à la vie privée introduite en réponse à la pandémie doit être prévue par la loi et être nécessaire, proportionnée, limitée dans le temps et mise en œuvre avec transparence et une surveillance adéquate ; elle doit être la moins intrusive possible pour atteindre le résultat souhaité. La réalité n'a pas été à la hauteur de ces normes.
Les autorités Chinoises sont connues pour utiliser la technologie à des fins de surveillance, sans être contraintes par la législation sur la vie privée. Son système universel de caméras de rue, déployé pour la première fois lors des Jeux olympiques de Pékin en 2008, a été étendu à toutes les principales zones métropolitaines du pays et a récemment été mis à niveau avec des capacités de reconnaissance faciale. Les autorités utilisent ce système pour attraper, faire honte et sanctionner les citoyens qui sortent à l'extérieur sans masque facial et pour identifier et mettre en quarantaine les personnes qui présentent des symptômes.
La décision des autorités Israéliennes d'autoriser les services de sécurité à utiliser les données des téléphones portables des personnes infectées a également soulevé des inquiétudes quant à la protection de la vie privée. Ce système est apparemment déjà opérationnel, avec 400 personnes ayant reçu des messages texte les avertissant d'un contact potentiel avec des personnes infectées.
Le 31 mars, le parlement Arménien a adopté des amendements aux pouvoirs de surveillance étendus afin de permettre l'utilisation des données des téléphones portables pour le suivi des cas de COVID-19. Les amendements imposent des restrictions au droit à la vie privée et permettent aux autorités d'accéder à des informations médicales confidentielles concernant les personnes exposées au virus. Aux Fidji, la société civile a fait part de ses inquiétudes quant au respect de la vie privée après que le ministère de la santé a diffusé des informations privées qui répertoriaient les noms et adresses des passagers qui se trouvaient sur le même vol que le premier patient de COVID-19 confirmé dans le pays. La liste de 82 noms comprenait des adresses résidentielles.
Des lois d'urgence trop étendues et une nouvelle législation restrictive
La société civile internationale a recensé un certain nombre de pays qui ont déclaré l'état d'urgence ou adopté des lois ou des règlements d'urgence pour lutter contre le virus, qui accordent à l'État des pouvoirs trop étendus et mettent en danger les libertés civiques. Le droit international des droits de l'homme est clair : toute mesure introduite doit faire l'objet d'un contrôle suffisant de la part du pouvoir législatif et des tribunaux, ne doit pas être discriminatoire et doit être limitée dans le temps.
Parmi les cas emblématiques mis en évidence par les partenaires de CIVICUS figure la Hongrie. Sa nouvelle loi (projet de loi sur la protection contre le coronavirus ou projet de loi T/9790), adoptée le 30 mars, étend le pouvoir du gouvernement de gouverner par décret en le soustrayant au contrôle parlementaire et ce, sans fixer de date limite précise. La nouvelle loi modifie également le code pénal concernant le délit de "communication ou de transmission de fausses informations" : toute personne qui publie des faits faux ou déformés qui interfèrent avec la "protection efficace" du public ou qui pourraient alarmer ou agiter le public pourrait être punie de cinq ans de prison au maximum.
Le gouvernement du Cambodge a rédigé un projet de loi sur l'état d'urgence, contenant de nombreuses dispositions trop larges et trop vagues, qui permettrait au Premier ministre Hun Sen de passer outre aux protections fondamentales des droits de l'homme. Cela inclut la surveillance illimitée des télécommunications, le contrôle des médias et des réseaux sociaux et le pouvoir total de restreindre les libertés de mouvement et de réunion. Les articles 1 et 4 du projet de loi permettraient d'utiliser la loi même après la fin de la crise.
Certains États ont également profité de la crise pour adopter discrètement une législation restrictive sans examen adéquat. Par exemple, dans le chaos de la pandémie aux États-Unis, au moins trois États ont adopté des lois imposant de nouvelles sanctions pénales pour les manifestations contre les infrastructures de combustibles fossiles.
Recommandations aux gouvernements
Compte tenu des préoccupations évoquées ci-dessus, il est clair que les gouvernements doivent faire davantage pour respecter les libertés civiques lorsqu'ils répondent à la pandémie du COVID-19. Les gouvernements devraient mettre en œuvre les recommandations suivantes pour s'assurer que les libertés fondamentales ne deviennent pas une autre victime du virus :
- Sauvegarder la liberté d'expression sous toutes ses formes tout en faisant face à la pandémie et s'abstenir de censurer les réseaux sociaux et les médias conventionnels. Toute restriction doit être ordonnée par une autorité judiciaire indépendante et impartiale, et être conforme à une procédure régulière et aux normes de légalité, de nécessité et de légitimité, conformément au droit et aux normes internationales.
- Maintenir un accès fiable et sans entrave à internet et mettre fin aux coupures d'internet qui empêchent les gens d'obtenir des informations et des services essentiels pendant la crise.
- S'attaquer aux violations des droits de l'homme et des journalistes pendant la pandémie, et veiller à ce que les auteurs de ces violations fassent l'objet d'une enquête indépendante et rapide et que les coupables soient traduits en justice.
- Respecter et protéger la liberté des médias, telle que garantie par le droit international des droits de l'homme, pendant la pandémie.
- Remplacer les approches de la désinformation sur la pandémie qui reposent sur la censure et les sanctions pénales par celles qui mettent l'accent sur la transparence et la liberté des médias.
- Veiller à ce que les mesures de surveillance adoptées pour faire face à la pandémie soient légales, nécessaires et proportionnées. Dans ce cadre, veiller à ce que les pouvoirs de contrôle et de surveillance élargis soient limités dans le temps et ne durent que le temps nécessaire pour faire face à la crise actuelle.
- Veiller à ce que la collecte, la conservation et la compilation accrues des données personnelles, y compris les données relatives à la santé, ne soient utilisées qu'aux fins de la lutte contre la pandémie.
- Veiller à ce que les responsables de l'application des lois respectent la loi et évitent les comportements abusifs lors de l'application des mesures de confinement et de couvre-feux, enquêter sur les personnes soupçonnées de tels abus et traduire les auteurs en justice.
- Garantir que les nouvelles lois et décrets d'urgence déployés pour lutter contre la pandémie ne restreignent en aucun cas certains droits fondamentaux, notamment le droit à la vie, l'interdiction de la torture ou d'autres peines cruelles, inhumaines ou dégradantes, la reconnaissance devant la loi et la présomption d'innocence. Veillez à ce que ces lois ou décrets ne soient en aucune façon discriminatoires, y compris pour des raisons de race, d'appartenance ethnique, de sexe, d'identité sexuelle, de langue, de religion et d'origine sociale, et qu'ils soient assortis de délais et soumis à un contrôle suffisant de la part du pouvoir législatif et des tribunaux.
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Libertad de expresión y pandemia de COVID-19: panorama de restricciones y ataques
Nuevo reporte del Monitor de CIVICUS señala:
- Nuevos controles de censura han sido implementados durante la pandemia.
- La pandemia ha expandido el uso de leyes que criminalizan la desinformación – más de 35 países han adoptado o modificado medidas.
- Periodistas detenidos en más de 30 países por su cobertura de la pandemia.
Ha pasado un año desde que la Organización Mundial de la Salud (OMS) declaró la pandemia global por COVID-19. Durante este período, CIVICUS ha documentado restricciones a las libertades cívicas persistentes e injustificadas. La más reciente investigación se enfoca en el estado de la libertad de expresión y las violaciones cometidas como respuesta directa a la pandemia.
La investigación abarca el período entre enero de 2020 y febrero de 2021 y señala dónde los gobiernos están usando al COVID-19 como un pretexto para censurar a los medios de comunicación y silenciar el disenso. En algunos países, los gobiernos han aprobado leyes y regulaciones que imponen restricciones indebidas a la libertad de prensa y acceso a la información.
La censura y la detención de periodistas son algunas de las violaciones cubiertas en este reporte. Desde Tanzania hasta Turkmenistán, los gobiernos han prohibido y bloqueado la cobertura de los medios sobre la COVID-19. Mientras que en Chile y China, los gobiernos han llevado a la cárcel a los periodistas por su cobertura de la pandemia.
La investigación demuestra como los periodistas, trabajadores de medios de comunicación y organizaciones de la sociedad civil han sido objeto de los excesos de los gobiernos y brinda más de 60 casos de estudio que ilustran tres tendencias:
- El uso de legislación restrictiva para silenciar las voces críticas, incluso mediante legislación sobre la desinformación.
- Censura y restricciones al acceso a la información, incluyendo la suspensión de medios de comunicación por su cobertura de COVID-19.
- Ataques a periodistas debido a su cobertura de la pandemia, a través de ataques físicos y arrestos.
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Libertades Cívicas y Pandemia de COVID-19: Panorama de restricciones y ataques
El 11 de marzo de 2020 la Organización Mundial de la Salud declaró que el brote de COVID-19 se había convertido en pandemia. La propagación de la pandemia y la respuesta de los Estados a esta crisis han provocado una modificación sin precedente de las condiciones de vida de gran parte de la población mundial. Para contener esta pandemia se ha impuesto una serie de restricciones a las libertades. Sin embargo, algunas de estas limitaciones han tenido efectos preocupantes sobre los derechos humanos y el espacio de la sociedad civil. En muchos casos estas medidas han continuado y reforzado las restricciones existentes en el espacio cívico.
El espacio cívico es la base de cualquier sociedad abierta y democrática y tiene su origen en las libertades fundamentales de las personas para asociarse, reunirse de forma pacífica y expresar libremente sus puntos de vista y opiniones. Desde 2016 el CIVICUS Monitor ha documentado y analizado el estado del espacio cívico en 196 países.
Distintos Estados han tomado medidas que incluyen la aprobación de leyes de emergencia, cuarentenas nacionales y restricciones de desplazamientos. Sin embargo, un mes después de la declaración de la pandemia, CIVICUS ha documentado varias tendencias alarmantes en el espacio cívico, a saber:
- Restricciones injustificadas al acceso a la información y censura;
- detención de activistas por la difusión de información esencial;
- represión de los defensores de los derechos humanos y de los medios de comunicación;
- violación del derecho a la privacidad y atribución de poderes excepcionales excesivamente amplios.
El derecho internacional de los derechos humanos reconoce que en el marco de emergencias públicas declaradas de forma oficial, incluidas las relacionadas con la salud pública que pongan en peligro la vida de un país, la restricción de algunos derechos puede justificarse, pero estas medidas deben contar con una base legal, ser estrictamente necesarias, tener una duración limitada, respetar la dignidad humana, estar sujetas a revisión, ser proporcionales a la consecución del objetivo, excluir cualquier tipo de discriminación y emplearse únicamente en la medida requerida por la emergencia en cuestión. Incluso cuando ha habido una declaración oficial del estado de emergencia, no deben infringirse los derechos fundamentales inderogables, como el derecho a la vida y a no ser sometido a tortura ni a tratos crueles, inhumanos o degradantes. Cuando no ha habido una declaración oficial del estado de emergencia, los derechos solo pueden restringirse durante la existencia de una amenaza para la salud pública, de acuerdo con las limitaciones vigentes en tiempos normales según lo establecido en las disposiciones correspondientes del Pacto Internacional de Derechos Civiles y Políticos.
El derecho internacional es claro, pero existe preocupación por la posibilidad de que algunas de las medidas aplicadas por algunos Estados puedan exceder las restricciones justificables y afectar de forma negativa a las libertades cívicas. CIVICUS ha compilado información sobre cuestiones clave para el espacio cívico que han surgido debido a la respuesta de los gobiernos y de otros grupos a la pandemia de COVID-19. Estos datos plantean serias preocupaciones sobre el estado del espacio cívico en estos momentos. Esta información procede de grupos de la sociedad civil, activistas, medios fiables y documentos oficiales. Estas restricciones se están imponiendo en una gran variedad de países con diversas clasificaciones de su espacio cívico. A partir de ahora, cuando hagamos referencia a un país en este informe también mostraremos el color correspondiente a su calificación tal y como sigue:
ABIERTO ESTRECHO OBSTRUIDO REPRIMIDO CERRADO Censura y restricciones al acceso a la información
En China, al principio el gobierno respondió al brote ocultando información a la población, subestimando el número de infectados y minimizando la gravedad de la infección. Las autoridades también censuraron numerosos artículos y publicaciones sobre la pandemia en las redes sociales, incluidos aquellos publicados por familias de personas infectadas que buscaban ayuda y por residentes de ciudades acordonadas que documentaban su vida diaria. En Brasil, mediante la aprobación de un decreto, el presidente Jair Bollonado eximió a los funcionarios del gobierno de responder a toda solicitud relacionada con la libertad de información durante el brote. Posteriormente, el Tribunal Supremo suspendió dicho decreto. El CIVICUS Monitor demostró que la censura fue la táctica más utilizada en 2019 por parte de los Estados para eliminar la información crítica y para silenciar a activistas, periodistas y críticos del gobierno. Los grupos de derechos humanos han documentado varios intentos de censura o de restricción de la información sobre la pandemia de COVID-19. Estas tentativas podrían haber impedido que los ciudadanos accedieran a información sobre la pandemia que podría haberles ayudado a protegerse a ellos mismos y a sus familias, y a hacer preguntas fundamentadas sobre las decisiones de las autoridades en respuesta a la pandemia.
En Turkmenistán el gobierno del presidente Gurbanguly Berdymukhamedov limita el uso de la palabra "coronavirus" tanto como le es posible con el fin de impedir la difusión de información sobre la pandemia. De hecho, ha ordenado la eliminación de esta palabra de los impresos sanitarios distribuidos en hospitales, escuelas y lugares de trabajo. En El Salvador, a los periodistas no se les ha permitido hacer preguntas relacionadas con la crisis y la respuesta del gobierno durante las ruedas de prensa.
En Vietnam, país en el cual el Estado controla todos los medios tradicionales y aplica una estricta censura en las redes sociales, las autoridades han reprimido a usuarios de Facebook y a blogueros que buscan comunicar información útil y oportuna sobre la pandemia. Hasta el 17 de marzo al menos 654 personas habían sido convocadas a las comisarías de policía para ser interrogadas por su publicaciones sobre el brote en Facebook, de entre estas, 146 recibieron una multa.
Durante esta crisis, los cortes de Internet perjudican directamente la salud y la vida de las personas, y socavan los esfuerzos para controlar la pandemia. El corte de Internet en la zona de Cachemira administrada por la India está impidiendo que los médicos accedan a información sobre el virus y que puedan informar a la población. En el estado de Rakáin, en Birmania, se han planteado inquietudes similares ya que allí también se ha producido un corte de Internet.
Amenazas y detenciones por críticas contra la respuesta estatal
También se han señalado detenciones y amenazas por críticas contra la respuesta del Estado o por la difusión de información sobre la pandemia.
En Irán, militantes de derechos civiles, periodistas, un concejal municipal y un futbolista fueron detenidos o convocados para ser interrogados después de criticar la gestión de la pandemia por parte del gobierno iraní en sus publicaciones en las redes sociales. Algunas de las personas convocadas fueron acusadas de dar una mala imagen del país y fueron presionados para apoyar la respuesta del gobierno frente al brote.
En las Islas Salomón, el Ministerio de Sanidad envió una circular en la que amenazaba con el despido inmediato a los miembros del personal que publicaran en Internet críticas a la respuesta del gobierno frente a la pandemia. Dicho documento aseguraba que estas disposiciones estaban amparadas por la declaración del estado de emergencia pública. En Sri Lanka, el 1 de abril el inspector general de policía instruyó a todos los agentes de policía para que emprendieran acciones legales contra aquellos que publicaran contenidos en las redes sociales en los que se criticara a las autoridades gubernamentales.
La policía de Pakistan han detenido a decenas de médicos y miembros del personal sanitario que protestaron por la falta de equipos de protección individual durante su lucha contra la pandemia. En Tailandia, el 23 de marzo un artista fue acusado de violar la draconiana Ley de Delitos Informáticos debido a una publicación en Facebook en la que criticaba la ausencia de medidas para la detección de la COVID-19 en el aeropuerto.
Restricciones a los medios de comunicación
Los periodistas y los medios de comunicación desempeñan un papel fundamental en la difusión de información oportuna sobre la pandemia. Sin embargo, algunos Estados están clausurando los medios de comunicación, restringiendo su funcionamiento y criminalizando a los periodistas.
El 17 de marzo nos informaron que los gobiernos de Jordania, Marruecos, Omán y Yemen habían publicado decretos que suspendían la impresión y la distribución de periódicos en respuesta a la pandemia. Estos decretos afectaban tanto a los medios de comunicación independientes como a los estatales. Las autoridades habrían impuesto esta medida para evitar la posible propagación del virus durante la impresión, entrega y distribución de los rotativos.
El 5 de marzo las autoridades de Niger detuvieron a Kaka Touda Mamane Goni en su casa en Niamey, capital de Níger. Kaka Touda trabaja como periodista independiente y publica noticias en sus páginas de Facebook y Twitter. Su detención se debió a una queja presentada por el Hospital General de Referencia local en la que alegaba que sus publicaciones en las redes sociales sobre un presunto caso de COVID-19 en dicho hospital representaban una amenaza para el orden público.
En Kenia, el bloguero Robert Alai fue detenido el 20 de marzo por publicar información falsa sobre el virus. Alai había denunciado que el gobierno estaba ocultando información crucial sobre la propagación del virus y que su incidencia era mucho mayor que la reconocida por el gobierno. Se le acusa de infringir la Ley sobre Delitos Informáticos y el Uso Indebido de Material Informático de 2018.
En Venezuela, el 21 de marzo agentes de las Fuerzas de Acciones Especiales de la Policía Nacional Bolivariana allanaron el domicilio del periodista Darvinson Rojas y procedieron a su detención por informar sobre la pandemia en el país. En la audiencia del 23 de marzo, Rojas fue acusado de instigación al odio y de instigación pública.
El 26 de marzo, el presidente de Vanuatu ratificó la declaración del estado de emergencia en respuesta a la pandemia. Dicha declaración establece que todos las noticias sobre el virus tienen que ser examinadas por la Oficina Nacional de Gestión de Desastres previa consulta con el Ministerio de Sanidad.
En diversas ocasiones los periodistas también han sido objeto de agresiones físicas o de acoso mientras cubrían noticias relacionadas con la cuarentena por la COVID-19. Por ejemplo en la República Democrática del Congo, donde el 22 de marzo dos agentes de policía habrían perseguido y empujado de una mototaxi al periodista Tholi Totali Glody en Likasi, provincia de Alto Katanga. Como consecuencia de la caída el periodista sufrió varias heridas, entre ellas, la fractura de una pierna.
Aprobación y uso de leyes restrictivas para combatir las noticias falsas
A la propagación de la pandemia le ha acompañado la proliferación de información errónea sobre el virus. Si bien la información errónea constituye un problema grave, algunos Estados han recurrido a leyes excesivamente represivas sobre las noticias falsas que podrían tener una amplia repercusión.
El 18 de marzo el gobierno de Sudáfrica aprobó una nueva legislación que penaliza las declaraciones que busquen llevar a engaño a toda persona en cuanto a la COVID-19 o la respuesta del gobierno contra dicha enfermedad. La nueva normativa fue publicada en el Diario Oficial del Gobierno bajo la Ley de Gestión de Desastres de 2002 y establece sanciones que incluyen multas y penas de prisión.
En respuesta a la pandemia el gobierno de Filipinas declaró el estado de emergencia el 25 de marzo y aprobó una ley que incluía disposiciones que penalizan la difusión de información falsa en las redes sociales y en otros espacios. Aquellos que violen dichas disposiciones podrían enfrentarse a una pena de dos meses de prisión o una multa de al menos de 10 000 PHP (unos 196 USD). Los tribunales también podrían imponerles una multa de hasta un millón de pesos filipinos (alrededor de 19 642 USD). El 28 de marzo la Fiscalía General de Egipto anunció que aquellos que difundan noticias falsas y rumores sobre el virus podrían enfrentarse a una pena de cinco años de prisión y a multas de 20 000 EGP (aproximadamente 1 266 USD).
El Ministerio del Interior de Turquía anunció el 23 de marzo que se habían emprendido medidas legales contra 316 titulares de cuentas en las redes sociales que habían difundido información sobre el virus con el fin de «suscitar preocupación entre la población, infundir miedo y terror a la ciudadanía, e instigar a ataques contra personas e instituciones». El 11 de marzo las autoridades de Malasia informaron que habían abierto 37 investigaciones penales relacionadas con la difusión de noticias falsas sobre el virus.
Persecución de los defensores de los derechos humanos
También hay datos que demuestran que los gobiernos y otros grupos están utilizando la pandemia para atacar a los defensores de los derechos humanos.
En Honduras la policía detuvo de forma arbitraria a Evelyn Johana Castillo el 24 de marzo por estar en la calle durante el estado de emergencia. Su detención se produjo cuando regresaba a su domicilio tras comprar comida junto con su esposo y su hija mayor. Evelyn es subcoordinadora de la Red de Mujeres de Ojojona y miembro de la Red Nacional de Defensoras de Derechos Humanos en Honduras. Evelyn declaró que podría tratarse de una represalia.
Una defensora de los derechos humanos de El Salvador fue objeto de una campaña de difamación después de denunciar el 13 de marzo en Facebook las condiciones de hacinamiento y de la falta de higiene en las que se hallan las personas en cuarentena durante la pandemia. Recibió mensajes de odio y amenazas, incluidos insultos misóginos y burlas hacia su activismo feminista.
Según los grupos nacionales de la sociedad civil, en Colombia los escuadrones de la muerte están aprovechando la cuarentena para asesinar a activistas campesinos. Marco Rivadeneira, un destacado activista, fue asesinado en la provincia sureña de Putumayo; Ángel Ovidio Quintero fue asesinado a tiros en la región occidental de Antioquia; Ivo Humberto Bracamonte fue asesinado en la frontera oriental con Venezuela.
Abusos policiales durante la cuarentena
Grupos de la sociedad civil y periodistas han expresado su preocupación por el uso excesivo de la fuerza o por el trato inhumano y degradante por parte de los agentes encargados de hacer cumplir la ley contra las personas que han violado la cuarentena en varios países. La relatora especial sobre ejecuciones extrajudiciales, sumarias o arbitrarias expresó su preocupación al respecto.
Según Human Rights Watch, la policía y las autoridades de Filipinas han confinado en jaulas para perros a los detenidos acusados de violar la normativa gubernamental contra la COVID-19. Entre otros abusos, también los obligaron a sentarse bajo el sol de mediodía como castigo. En India han circulado videos en los que se ve a agentes de policía golpear con violencia a quienes no respetan las restricciones. Los infractores también han sido humillados en público al ser obligados a hacer sentadillas, flexiones, andar a gatas o revolcarse en el suelo.
En Sudáfrica han aparecido numerosos videos que parecen mostrar a agentes de policía y soldados mientras patean, abofetean, azotan e incluso disparan a las personas que infringen la cuarentena. En Sudáfrica durante el primer día de la cuarentena la policía disparó balas de goma contra la periodista de News24, Azarrah Karrim, a pesar de haber gritado «soy periodista» mientras cubría la dispersión de transeúntes por parte de las fuerzas de seguridad en Johannesburgo.
En Kenia también se grabó a agentes de policía en varias localidades mientras azotaban a personas que no respetaron el toque de queda. Los videos y las fotos también mostraban a la policía lanzando botes de gas lacrimógeno y aporreando a varias personas para despejar las calles antes del toque de queda en la ciudad de Mombasa.
Vigilancia y violaciones del derecho a la privacidad
Hay numerosos ejemplos de Estados que han multiplicado las medidas de vigilancia intrusivas. Las medidas de vigilancia y las restricciones al derecho a la privacidad aprobadas en respuesta a la pandemia deben estar recogidas en la legislación, ser necesarias, proporcionadas, temporales y aplicadas con transparencia y con la supervisión adecuada. Asimismo, deben ser los menos intrusivas posible para lograr el resultado deseado. Es evidente que la realidad no ha estado a la altura de estos estándares.
Las autoridades de China son conocidas por su uso de la tecnología para la vigilancia, libre de las restricciones impuestas por la legislación sobre la privacidad. Su sistema universal de videovigilancia callejera, utilizado por primera vez durante los Juegos Olímpicos de Pekín de 2008, ha sido desplegado en las principales áreas metropolitanas del país y recientemente se le ha incorporado un sistema de reconocimiento facial. Las autoridades han utilizado este sistema para atrapar, humillar y multar a los ciudadanos que salen a la calle sin mascarillas, así como para identificar y poner en cuarentena a las personas con síntomas.
La decisión de las autoridades de Israel de permitir que sus servicios de seguridad utilicen los datos de los teléfonos celulares de personas infectadas también ha generado preocupación en cuanto a la privacidad. Al parecer este sistema ya está en funcionamiento y 400 personas ya habrían recibido mensajes de texto advirtiéndoles de un posible contacto con personas infectadas.
El 31 de marzo el parlamento de Armenia aprobó varias enmiendas legislativas que amplían los poderes de vigilancia con el fin de facilitar el uso de los datos de los teléfonos celulares para rastrear los casos de COVID-19. Estas enmiendas imponen restricciones al derecho a la privacidad y permiten a las autoridades acceder a información médica confidencial sobre las personas expuestas al virus. La sociedad civil de Fiyi planteó sus inquietudes sobre la privacidad después de que el Ministerio de Sanidad difundiera información privada en la que quedaban recogidos los nombres y direcciones de los pasajeros que estuvieron en el mismo vuelo que el primer paciente confirmado con COVID-19 del país. La lista con 82 nombres incluía las direcciones de sus domicilios.
Leyes de emergencia demasiado amplias y nueva legislación restrictiva
La sociedad civil internacional ha documentado que una serie de países han declarado el estado de emergencia o han aprobado leyes o regulaciones de emergencia para combatir el virus que otorgan poderes demasiado amplios al Estado y que ponen en peligro las libertades cívicas. El derecho internacional de los derechos humanos es claro: toda nueva medida debe estar sujeta a una adecuada supervisión por parte del parlamento y de los tribunales, no ha de ser discriminatoria y deberá tener una duración determinada.
Entre los casos emblemáticos destacados por los socios de CIVICUS se encuentra el de Hungria. Su nuevo Proyecto de Ley para la Protección contra el Coronavirus o Proyecto de Ley T/ 9790, aprobado el 30 de marzo, extiende el poder del gobierno para gobernar por decreto y lo sustrae del escrutinio parlamentario durante un tiempo ilimitado. Esta nueva ley también modifica el Código Penal en lo relativo al delito de «comunicación y difusión de información falsa»: cualquier persona que publique hechos falsos o distorsionados que interfieran con la «protección eficaz» de la población o que pudieran alarmar o perturbar a la población podría ser condenado a una pena de hasta cinco años de prisión.
El gobierno de Camboya redactó un proyecto de ley sobre el estado de emergencia con disposiciones numerosas, demasiado amplias y ambiguas que facultarían al primer ministro Hun Sen para derogar las protecciones de los derechos humanos fundamentales. Esta ley incluye un poder de vigilancia ilimitado de las telecomunicaciones, el control de los medios de comunicación y de las redes sociales, y la plena autoridad para restringir las libertades de movimiento y de reunión. Los artículos 1 y 4 de este proyecto de ley permitirían su aplicación incluso una vez finalizada la crisis.
Algunos Estados también han utilizado esta crisis para aprobar de manera discreta leyes restrictivas sin el escrutinio adecuado. Por ejemplo, en medio del caos de la pandemia en los Estados Unidos, al menos tres estados han aprobado leyes que imponen nuevas sanciones penales por las manifestaciones contra infraestructuras de combustibles fósiles.
Recomendaciones para los gobiernos
Dadas las inquietudes antes descritas, queda claro que los gobiernos deben hacer mayores esfuerzos para respetar las libertades cívicas mientras responden a la pandemia de COVID-19. Los gobiernos deben poner en práctica las siguientes recomendaciones para garantizar que las libertades fundamentales no sean otra víctima del virus:
- Salvaguardar la libertad de expresión en todas sus formas mientras se combate la pandemia y evitar censurar las redes sociales y los medios de comunicación tradicionales. Toda restricción ha de establecerse en cumplimiento de una orden procedente de una autoridad judicial independiente e imparcial, en conformidad con las debidas garantías procesales y con los estándares de legalidad, necesidad y legitimidad, y según el derecho y las normas internacionales.
- Mantener un acceso constante y sin restricciones a Internet y poner fin a todos los cortes de Internet que impiden que la población acceda a información y servicios esenciales durante la crisis.
- Investigar las violaciones cometidas contra los defensores de los derechos humanos y contra los periodistas durante la pandemia, y asegurarse de que quienes cometan violaciones sean investigados de manera independiente y oportuna, y de que los perpetradores sean llevados ante la justicia.
- Respetar y proteger la libertad de los medios de comunicación durante la pandemia, tal y como garantiza el derecho internacional de los derechos humanos.
- Cambiar de enfoque en cuanto a la desinformación sobre la pandemia y pasar de estrategias basadas en la censura y las sanciones penales a otras que pongan énfasis en la transparencia y en la libertad de los medios.
- Asegurarse de que las medidas de vigilancia adoptadas para combatir la pandemia sean legales, necesarias y proporcionadas. En este contexto, asegurarse de que todos los poderes extraordinarios de seguimiento y vigilancia sean temporales y de que solo estén vigentes durante el tiempo necesario para afrontar la crisis actual.
- Garantizar que la recopilación, retención y agregación de datos personales adicionales, incluidos los datos de carácter sanitario, solo se utiliza para combatir la pandemia.
- Controlar que los agentes encargados de hacer cumplir la ley respetan la legislación, que no incurren en conductas abusivas para hacer respetar la cuarentena y los toques de queda, que se investigan a los sospechosos de dichos abusos y que se lleva ante la justicia a los responsables.
- Velar por que las nuevas leyes y decretos de emergencia puestos en marcha para combatir la pandemia no restrinjan en ningún caso ciertos derechos fundamentales, incluido el derecho a la vida; la prohibición de la tortura u otros castigos crueles, inhumanos o degradantes; el igual reconocimiento ante la ley y la presunción de inocencia. Comprobar que dichas leyes o decretos no sean discriminatorios de ninguna manera, ya sea por motivos de raza, origen étnico, sexo, identidad sexual, idioma, religión u origen social; que sean temporales y que estén sujetos a una supervisión adecuada por parte de los órganos legislativo y judicial.
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New Report: 6 in 10 countries now seriously repressing civic freedoms
Findings based on data released today by the CIVICUS Monitor a global research collaboration which rates and tracks the respect for fundamental freedoms in 196 countries.
CIVICUS has today released People Power Under Attack 2018, a new report showing that nearly six in ten countries are seriously restricting people’s fundamental freedoms of association, peaceful assembly and expression. This reflects a continuing crisis facing civil society organisations and activists across the world, with the space for civic activism most commonly undermined through censorship, attacks on journalists and harassment of human rights defenders.
“This data is a wake-up call. Given the scale of the problem, global leaders, including the G20 who are meeting this week, need to take the protection of civic freedoms far more seriously,” said Cathal Gilbert, Civic Space Research Lead at CIVICUS. “For civil society, 2018 was a story of states innovating to suppress and restrict criticism by those who dare to challenge people in power.”
The report, which is based on data from the CIVICUS Monitor - a global research collaboration - shows that civil society is under serious attack in 111 out of 196 countries. This is up from 109 countries at our last update in March 2018. In practice, this means that repression of peaceful civic activism continues to represent a widespread crisis for civil society in all parts of the world, with just 4% of the world’s population living in countries where governments are properly respecting the freedoms of association, peaceful assembly and expression.
Nine countries’ civic space ratings have worsened in this latest update, while seven countries improved their ratings. Countries on the slide include Austria, Azerbaijan, Gabon, Kuwait, Italy, Nauru, Papua New Guinea, Tanzania and Senegal. Those improving are Canada, Ecuador, Ethiopia, Gambia, Liberia, Lithuania and Somalia.
People Power Under Attack 2018 also provides analysis of the kinds of violations most frequently recorded on the CIVICUS Monitor over the past two years. Globally, attacks on journalists and censorship are the two most common violations, indicating that power holders are going to great lengths to control public narratives and repress freedom of expression. Harassment of activists and the use of excessive force by security forces during protests are the third and fourth most common violations recorded on the CIVICUS Monitor since October 2016.
“While there is rightly a lot of concern about the proliferation of bad laws which stifle civic freedoms, our data shows these are just the tip of the iceberg. Extra-legal measures, such as attacking journalists or beating up protestors, are much more common,” said Gilbert. “These tactics are cynically designed to create a chilling effect and deter others from speaking out or becoming active citizens.”
CIVICUS data released today also contains good news stories. In the seven countries which improved their civic space ratings, and elsewhere, we see clear evidence that peaceful activism can force repressive governments to take a different path. In Ethiopia, for instance, following years of popular unrest and the severe repression of all forms of dissent, 2018 has witnessed a remarkable about-turn. New prime minister Abiy Ahmed has released political prisoners, eased restrictions on electronic communication and made important progress towards reforming some the country's most repressive laws. Changes in political leadership in Gambia and Ecuador have similarly led to an improved environment for the exercise of fundamental freedoms.
“Recent improvements in Ethiopia show what is possible when political will is present and leaders take courageous decisions to respond to the calls of civil society,” said Gilbert. “This should encourage those seeking change in repressive countries everywhere. By removing restrictions and protecting civic space, countries can tap into civil society’s true potential and accelerate progress on a wide range of fronts.”
Over twenty organisations collaborate on the CIVICUS Monitor to provide an evidence base for action to improve civic space on all continents. The Monitor has published more than 1,400 civic space updates in the last two years, data which is analysed in People Power Under Attack 2018. Civic space in 196 countries is categorised as either closed, repressed, obstructed, narrowed or open, based on a methodology which combines several sources of data on the freedoms of association, peaceful assembly and expression.
Regional press statements:
For more information or to arrange an interview, please contact:
Cathal Gilbert, Civic Space Research Lead, CIVICUS,
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Seis de cada diez países reprimen duramente las libertades cívicas
Estos resultados se basan en los datos publicados hoy por el Monitor CIVICUS, un proyecto global de investigación colaborativo cuyo objetivo es la evaluación y el seguimiento del respeto de las libertades fundamentales en 196 países.
CIVICUS acaba de publicar hoy El Poder Ciudadano Bajo Ataque, un nuevo informe que pone de manifiesto que casi seis de cada diez países están restringiendo gravemente las libertades fundamentales de asociación, reunión pacífica y expresión de las personas. Esta proporción refleja la crisis continua a la que se enfrentan las organizaciones de la sociedad civil y los activistas de todo el mundo y, además, pone en relieve el hecho de que el espacio para el activismo cívico se ve con frecuencia socavado a través de la censura, los ataques contra periodistas y el acoso a defensores y defensoras de los derechos humanos.
Estos resultados se basan en los datos publicados hoy por el Monitor CIVICUS, un proyecto global de investigación colaborativo cuyo objetivo es la evaluación y el seguimiento del respeto de las libertades fundamentales en 196 países.
CIVICUS acaba de publicar hoy El Poder Ciudadano Bajo Ataque, un nuevo informe que pone de manifiesto que casi seis de cada diez países están restringiendo gravemente las libertades fundamentales de asociación, reunión pacífica y expresión de las personas. Esta proporción refleja la crisis continua a la que se enfrentan las organizaciones de la sociedad civil y los activistas de todo el mundo y, además, pone en relieve el hecho de que el espacio para el activismo cívico se ve con frecuencia socavado a través de la censura, los ataques contra periodistas y el acoso a defensores y defensoras de los derechos humanos.
El informe se basa en datos del Monitor CIVICUS – un proyecto de investigación colaborativo – y muestra que la sociedad civil es objeto de graves ataques en 111 de los 196 países analizados, es decir, casi seis de cada diez países de todo el mundo. Esta cifra es superior a la de nuestra última actualización de marzo de 2018 en la cual se contabilizaban 109 países. En la práctica, esto significa que la represión del activismo cívico pacífico sigue teniendo nefastas consecuencias para la sociedad civil en todas partes del mundo, ya que sólo el 4 % de la población mundial vive en países donde los gobiernos respetan debidamente las libertades de asociación, reunión pacífica y expresión.
La clasificación del espacio cívico de nueve países ha empeorado en esta última actualización mientras que ha mejorado la de otros siete. La situación se ha degradado en Austria, Azerbaiyán, Gabón, Kuwait, Italia, Nauru, Papúa Nueva Guinea, Tanzania y Senegal, y ha mejorado en Canadá, Ecuador, Etiopía, Gambia, Liberia, Lituania y Somalia.
El informe El Poder Ciudadano Bajo Ataque, también ofrece un análisis sobre los tipos de violaciones más frecuentes registradas en el Monitor CIVICUS durante los últimos dos años. A nivel mundial, los ataques contra periodistas y la censura representan los dos tipos de violaciones más comunes, lo que indica que los que tienen el poder están haciendo todo lo posible por controlar el discurso colectivo y reprimir la libertad de expresión. El hostigamiento de activistas y el uso excesivo de la fuerza por parte de las fuerzas de seguridad durante las manifestaciones son el tercero y cuarto tipo de violación más común registrada en el Monitor CIVICUS desde octubre de 2016.
«Aunque existe una gran preocupación por la proliferación de leyes restrictivas y no sin razón, nuestros datos muestran que no son más que la punta del iceberg. Las medidas extrajudiciales, como los ataques contra periodistas o manifestantes, son mucho más comunes», declaró Belalba.. «Estas tácticas han sido concebidas de forma cínica y pretenden crear un efecto disuasivo y evitar que los demás se expresen o se conviertan en ciudadanos activos».
Los datos publicados hoy por CIVICUS también traen buenas noticias. Tanto en los siete países en los que mejoró la clasificación del espacio cívico como en otros lugares, vemos pruebas claras de que el activismo pacífico puede obligar a los gobiernos represivos a seguir un camino diferente. En Etiopía, por ejemplo, tras años de disturbios y una fuerte represión de todas las formas de disidencia, el 2018 supuso un giro notable. El nuevo primer ministro, Abiy Ahmed, ha liberado a presos políticos, ha suavizado las restricciones impuestas sobre las comunicaciones electrónicas y ha logrado importantes avances en la reforma de algunas de las leyes más represivas del país. Los cambios en el liderazgo político en Gambia y el Ecuador también han conducido a un mejor entorno para el ejercicio de las libertades fundamentales.
«Las recientes mejoras en Etiopía muestran lo que se puede lograr cuando existe voluntad política y cuando los líderes toman decisiones valientes para responder a los llamamientos de la sociedad civil», afirmó Belalba. «Este debería ser un ejemplo para los países represivos de todo el mundo. Al eliminar las restricciones y proteger el espacio cívico, los países pueden aprovechar el verdadero potencial de la sociedad civil y acelerar su progreso en una gran cantidad de frentes».
Más de veinte organizaciones colaboran en el Monitor CIVICUS con el objetivo de proporcionar una base empírica para llevar a cabo acciones destinadas a mejorar el espacio cívico en todos los continentes. El Monitor ha publicado más de 1,400 actualizaciones sobre el espacio cívico en los últimos dos años y dichos datos son analizados en el informe El Poder Ciudadano Bajo Ataque. El espacio cívico de 196 países queda clasificado en una de las cinco categorías disponibles – cerrado, reprimido,obstruido ,estrecho orabierto – siguiendo una metodología que combina varias fuentes de datos sobre las libertades de asociación, reunión pacífica y expresión.
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Serbia’s Civic Space Downgraded
The downgrade is based on an assessment of conditions for the exercise of the freedoms of association, peaceful assembly and expression on the CIVICUS Monitor.
CIVICUS has today downgraded Serbia’s civic space rating from Narrowed to Obstructed. The decision was taken following a thorough assessment of the state of civic freedoms in the country as protected by international law. The downgrade follows CIVICUS’ regular monitoring of the situation with our members and partners, after the government has taken a number of steps to restrict the work of independent journalists and civil society groups. The decision comes after over two years of rule by the Serbian Progressive Party (SNS), during which the space for civil society has come under concerted attack. The cumulative impact of threats, smears and the threat of physical attacks against civil society have led to the Serbia’s downgrade in the CIVICUS Monitor. An Obstructed rating indicates a situation where the state imposes a variety of legal and extra-legal restrictions on civil society through demeaning statements and bureaucratic restrictions.
“The Serbian government appears intent on turning its back on civic freedoms, by allowing and enabling numerous abuses against civil society to go unpunished,” said Dominic Perera, Civic Space Research Advisor at CIVICUS. “Serbia has witnessed a steady decline in civic space through smear campaigns and threats directed at critics of the government coupled with a worryingly sharp increase in attacks against journalists.”
The downgrade takes place against the backdrop of widespread protests which took place across Serbia for much of 2019. In this environment, the government has ramped up tactics designed to intimidate those who question power holders, especially on contentious issues such as corruption. Instead of conducting thorough and impartial investigations into abuses of power, public officials have doubled down on their efforts to publicly discredit journalists and organisations working to promote social justice. This includes several prominent members of the SNS party openly accusing anti-corruption activists of working to promote foreign interests for acting as government watchdogs.
Freedom of expression has also experienced a rapid decline, with the number of attacks against journalists doubling since 2016, rising to 77 separate incidents in 2018 alone. This is further compounded by the government’s appropriation of media outlets, which has led to a situation where investigative journalists and news programmes have been mysteriously taken off air or fired. This alarming combination of tactics signals a closure of spaces for independent dissent.
Meanwhile, the number of government-affiliated NGOs has soared. These state sponsored organisations often orchestrate smear campaigns against independent organisations and activists which criticise the government.
“CIVICUS calls on the Serbian authorities to halt the erosion of spaces for dissent”, said Perera. “We call on the government to engage in a meaningful dialogue with civil society and to heed the calls of civil society and the EU to promote an enabling environment for civil society.”
Serbia is now rated Obstructed on the CIVICUS Monitor. Visit Serbia’s homepage for more information and check back regularly for the latest updates. In December 2019, CIVICUS will release People Power Under Attack 2019 - a global analysis on the threats and trends facing civil society in 196 countries.
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To achieve the SDGs, civil society must be supported and protected
Statement at the 46th Session of the UN Human Rights Council
Thank you, Madame President.
CIVICUS welcomes the report on the intersessional meeting for dialogue and cooperation on human rights and the 2030 Agenda. We strongly concur with the report’s consensual conclusions that inclusive collaborative recovery strategies require effective involvement of civil society, and that access to information, transparent communication, solidarity, shared responsibility and mutual accountability are crucial.
While this was true before the COVID 19 Pandemic; it is now even more critical that these laudable aims are met. We welcome continued commitment of States to the realisation of Agenda 2030. However, none of the SDGs can be realized while civic space is restricted and human rights defenders are attacked.
The CIVICUS Monitor continues to track restrictions in civic space across the globe and shows that only 3% of the world’s population is able to effectively speak out, assemble and take action. How can civil society partner with government to implement sustainable development? How can communities engage and implement these goals at a local level when they are being stifled and their very existence threatened? Misuse of increasing anti-terrorism laws, health emergency laws and cyber-security laws continue to stifle the freedoms of expression, association, and peaceful assembly. For us to achieve the sustainable development goals in their entirety, civil society must be supported, promoted and protected. Communities must be empowered and those standing up for their rights must be protected.
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Veinticinco años después: una mirada a mi viaje con CIVICUS
por Anabel Cruz, presidenta de la Junta Directiva de CIVICUS 2016-2019
A principios de 1993, la democracia era aún bastante «joven» en muchas partes del mundo. Apenas habían transcurrido menos de cuatro años desde la caída del Muro de Berlín; el apartheid todavía no se había desmantelado por completo y las primeras elecciones sudafricanas mediante sufragio universal se celebrarían el año siguiente, en 1994. Al mismo tiempo, a principios de los noventa, varios países de América Latina habían dado sus primeros pasos hacia democracias representativas tras más de una década de dictaduras militares.
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