liberté d'expression

  • ALGÉRIE : « L’Etat doit respecter les libertés de ceux qui réclament la vérité et la justice sur les disparitions forcées »

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    CIVICUS échange sur la répression de la société civile en Algérie avec Nassera Dutour, militante franco-algérienne des droits humains, présidente du Collectif des Familles de Disparu.e.s en Algérie (CFDA) et de la Fédération Euro-Méditerranéenne contre les Disparitions Forcées.

    Le CFDA a été fondé à Paris en mai 1998, sous l’impulsion de mères algériennes vivant en France dont des proches avaient disparu en Algérie. Il défend le droit à la vérité et à la justice des familles de disparu.e.s et s’emploie depuis sa création à sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale à l’ampleur des violations des droits humains en Algérie.

     

    Quelle est la raison de l’augmentation récente de la répression en Algérie ?

    En février 2019, la population en Algérie s’est mobilisée de manière spontanée et pacifique pour exiger un changement démocratique. Elle est descendue dans les rues d’Alger et d’autres villes pour protester contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, président en exercice, à un cinquième mandat. Même après sa démission, le mouvement de contestation, appelé « Hirak », n’a pas perdu de son élan, élargissant ses revendications pour la refonte profonde du régime, en quête d’un gouvernement civil ainsi que d’une « Algérie libre et démocratique ».

    Bien que la pandémie de Covid-19 ait mis un frein aux manifestations à partir de mars 2020, la mobilisation a repris en février 2021 avant de connaître un déclin définitif, en partie dû aux pressions concertées des autorités pour réprimer le mouvement. Le harcèlement et l’intimidation des militants des droits humains, en particulier de celles et ceux qui osent critiquer les discours et politiques du gouvernement, sont incessants. Les forces de sécurité les surveillent et les menacent, créant ainsi un climat de peur qui devient progressivement fatal à l’action pour la défense des droits humains. Dans certains cas extrêmes, des militants sont même confronté.e.s à des violences physiques, compromettant leur sécurité et leur capacité à poursuivre leur travail essentiel.

    Les tribunaux algériens se sont appuyés sur de nombreuses dispositions du Code pénal afin de bâillonner les voix critiques aussi bien en ligne qu’hors ligne. Des journalistes tels que Mustapha Bendjama, Khaled Drareni, Ihsane El-Kadi et Rabah Karèche ont été ciblés et condamnés à des peines de prison lourdes pour avoir dénoncé la corruption et les abus. Les autorités ont également arbitrairement restreint, voire bloquer l’accès à des sites d’information indépendants, minant davantage l’accès à une information plurielle.

    Entre autres tactiques, les autorités ont souvent invoqué l’atteinte à l’« intérêt national » pour restreindre la liberté d’action des défenseurs des droits humains. C’est ainsi que le président de l’association SOS Bab El Oued, Nacer Meghnine, a été condamné en 2021 pour des publications trouvées au siège de son association dénonçant la répression, les arrestations arbitraires et la torture. Les juges avaient en effet considéré que ces écrits ternissaient l’image de l’Algérie à l’international, et qu’en épinglant l’Algérie pour n’avoir pas appliqué la Convention des Nations Unies contre la torture, il incitait à l’ingérence étrangère. Nacer Meghnine a, par ailleurs, été condamné pour incitation directe à attroupement non armé, pour des tracts affichant des portraits de détenus d’opinion. L’un des outils les plus redoutables employés par les autorités pour réprimer la dissidence est la législation contre le terrorisme avec une définition du terrorisme élargie.

    Les organisations de la société civile indépendantes peuvent-elles toujours opérer en Algérie ?

    Le CFDA demeure une association clandestine malgré les nombreuses relances réalisées pour la légaliser auprès du ministère de l’Intérieur et de la préfecture. Il n’y a jamais eu de justification de la part de l’Etat expliquant ce refus d’autoriser l’enregistrement.

    De 2001 à 2013 le CFDA a dû déménager chaque année ses bureaux en Algérie, en raison de l’intimidation exercée sur les propriétaires par les autorités algériennes. En France, il y a eu deux intrusions particulièrement violentes dans les bureaux, qui ont été complètement saccagés. L’Etat algérien exerce une très forte pression psychologique chez les membres de l’organisation tant en Algérie qu’en France.

    En 2023, des policiers sont venus dans les bureaux d’Alger en menaçant les membres de l’association. Il n’y a pas eu de suites alors que l’avocate de l’association a cherché à déterminer l’existence d’un dossier d’enquête sur le CFDA ou sur le propriétaire des lieux.

    Lors de l’organisation d’une conférence qui devait se dérouler à Alger, les autorités sont venues à l’hôtel en nous « suggérant » de ne pas tenir la conférence. Les équipes du CFDA de ses partenaires ont essayé pendant des heures de tenir tête aux autorités policières et de gendarmerie, mais ils nous ont obligé à quitter les lieux. Ce séminaire international qui devait se tenir sur deux jours sous l’intitulé « vérité, justice et conciliation » a été tout simplement interdit.

    Le téléphone ainsi qu’internet ont été régulièrement coupés sans aucune explication et le site internet ainsi que les réseaux sociaux se sont fait piratés à deux reprises. La radio du CFDA crée en 2016 a été immédiatement censuré dans la mesure où il n’était plus accessible en Algérie. Six ans plus tard, le site a été piraté et le CFDA a été dans l’obligation de créer un autre site sous une autre enseigne.

    Les membres du CFDA ont subi un harcèlement psychologique allant jusqu’aux menaces de mort à répétition. En 2002, les autorités françaises m’ont prévenu que l’Algérie avait donné l’ordre de me tuer.

    En outre, le recours aux financements étrangers est drastiquement limité alors qu’il est quasiment impossible d’avoir accès à des financements de la part de l’Etat, dont seules les organisations « affiliées » à l’Etat algérien bénéficient.

    Depuis le Hirak, la dissolution des associations s’est intensifiée de manière exponentielle. En effet, une association peut être suspendue « en cas d’ingérence dans les affaires internes du pays ou d’atteinte à la souveraineté nationale ». Le Rassemblement Actions Jeunesse ainsi que la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme ont été dissoutes.

    Les manifestations organisées en Algérie pour défendre les droits humains sont souvent réprimées par la police, avec des nombreuses arrestations et détentions arbitraires, de cas de disparitions forcées de court et longue durée, et de cas de torture.

    En raison de cette répression, plusieurs défenseurs et défenseures des droits humains, avocates et journalistes ont dû quitter l’Algérie vers la France ou d’autres pays Européens. Mais la diaspora continue de faire front uni en menant des actions communes telles que des manifestations à Paris tous les dimanches, des missions de plaidoyer auprès des institutions nationales, européennes et internationales, la documentation et la rédaction de rapports à l’attention des organes décisionnels, d’investigation et judiciaires, la publication d’articles de presse et de communiqués officiels, des conférences et tables-rondes et des campagnes de plaidoyer sur les réseaux sociaux.

    Comment travaille le CFDA pour protéger et promouvoir les droits humains en Algérie ?

    Le CFDA mené des actions de plaidoyer auprès des instances internationales et invite des militants des droits humains et des membres de la société civile en Algérie à participer.

    Le CFDA informe immédiatement le grand public, dès qu’il a connaissance d’une violation des droits humains en Algérie. Cependant, on ne s’arrête pas à des dénonciations : on interpelle les États par des écrits ainsi que les instances internationales par des appels urgent adressées aux différentes procédures spéciales des Nations Unies et auprès des commissaires de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples.

    Le CFDA a produit plusieurs rapports sur les droits humains en Algérie, sur la non-indépendance de la justice, sur le droit des femmes, sur les détentions arbitraires et les disparitions forcées.

    En 2014, on a inauguré le Centre pour la Préservation de la Mémoire et l’Etude des Droits de l’Homme à Oran. Il s’agit d’un espace de documentation, de rencontre et de réflexion sur des thématiques liées aux droits humains ouvert à tout public. Il dispose d’un vaste panel de publications concernant les disparitions forcées et la justice transitionnelle.

    Le CFDA forme et informe. En effet, on informe par nos réseaux sociaux et notre site internet, mais aussi par notre radio en ligne, « La radio des sans voix ». Depuis 2016, la radio aborde, dans des podcasts et interviews réguliers, des sujets liés aux droits humains. Elle fait partie intégrante de notre travail de mémoire, parce qu’elle offre un espace d’expression aux personnes qui ont été mises sous silence. Depuis 2019, la radio suit et commente également le Hirak et les dérives autoritaires du régime algérien.

    Le CFDA forme les militants des droits humains sur les mécanismes internationaux et africains de protection des droits humains, sur la communication interne et externe ainsi que sur la gestion des conflits. Il s’investit énormément sur l’indépendance de la justice car il estime que l’Etat de droit et la démocratie ne peuvent exister sans indépendance de la justice et que sans Etat de droit, la vérité sur les disparitions forcées en Algérie ne sera jamais établie.

    Quelles sont vos demandes au gouvernement algérien ?

    En ce qui concerne la recherche de la vérité, nous exigeons une enquête exhaustive et impartiale sur tous les cas de disparitions afin que la victime, si elle est vivante, soit placée sous la protection de la loi, et si elle ne l’est pas, que sa dépouille soit restituée à sa famille. Toutes les personnes concernées par la disparition doivent avoir accès aux résultats finaux de l’enquête.

    Les autorités doivent utiliser tous les moyens techniques et légaux pour localiser les charniers et tombes anonymes, identifier les corps, clarifier les circonstances dans lesquelles ils ont été enterrés et restituer les dépouilles aux familles. Elles doivent mettre en place une base de données ADN à des fins d’identification.

    Pour mettre fin à l’impunité, les autorités doivent mener des enquêtes immédiates et impartiales sur chaque cas présumé de disparition dont le commanditaire, auteur ou complice aurait la qualité d’agent de l’Etat. Toute plainte pénale contre un inconnu ou un agent public doit être déclarée recevable et faire l’objet d’une enquête immédiate. L’État doit également prendre des mesures urgentes pour garantir l’indépendance et l’impartialité du pouvoir judiciaire.

    En outre, des réparations appropriées et adéquates doivent être accordées aux victimes, incluant une indemnisation financière appropriée, une réhabilitation morale et psychologique, et un travail de mémoire le plus exhaustif et visible possible.

    Pour s’assurer que les crimes du passé ne se répètent pas, l’État doit respecter, protéger, garantir et promouvoir les libertés d’opinion, d’expression, d’association et de réunion pacifique de ceux qui réclament la vérité et la justice. Il doit protéger toutes les victimes et leurs familles contre les atteintes potentielles à leur intégrité physique et morale qu’elles pourraient subir en raison de leurs revendications.

    Quel soutien la société civile algérienne reçoit-elle de ses alliés internationaux, et de quel autre soutien international auriez-vous besoin ?

    Les organisations non-gouvernementales internationales telles que Amnesty International et la Fédération Internationale pour les Droits Humains sont constamment en alerte quant à la répression du gouvernement algérien.

    De plus, les organisations ainsi que le CFDA et d’autres organisations algériennes ont mené et participé à des missions de plaidoyer auprès des instances internationales et notamment européennes concernant la libération des détenus d’opinions. Nous avons obtenu trois résolutions du Parlement européen concernant les violations des droits humains en Algérie.

    Malgré ces actions, à nos connaissances et à notre grand désespoir, aucun Etat ne s’est prononcé ou dénoncé la répression en Algérie.

    Dans ce contexte, il est nécessaire de renforcer la solidarité internationale pour montrer un front uni pour créer rapport de force qui amènerait les États à demander à l’Algérie de respecter ses obligations internationales et de ce fait, respecter le droit de toutes les libertés collectives et individuelles et l’instauration d’un Etat de droit en Algérie en commençant par l’indépendance de la justice. 

    Quant aux disparitions forcées, il est nécessaire de sensibiliser l’opinion internationale sur le fait que cette pratique peut arriver sous n’importe quel gouvernement répressif, et concerne de fait toutes les sociétés – d’autant plus dans un monde globalisé où les traumas intergénérationnels et les pratiques sont particulièrement mobiles. Apparue dans les dictatures d’Amérique latine dans les années 70 et 80, cette pratique est désormais utilisée sur tous les continents par des régimes autoritaires de tous bords politiques. Pourtant, les décideur.euses et différentes parties prenantes se sont montrées désengagées. Nous devons absolument mobiliser un large public et s’organiser à l’internationale pour combattre et prévenir ce crime. 


    L’espace civique en Algérie est classé « réprimé » par leCIVICUS Monitor.

    Contactez le CFDA sur sonsite web, son compte d’Instagram ou sa pageFacebook, et suivez@SOS_Disparus sur Twitter.

  • BANGLADESH: ‘Out of fear, people are being silent’

    CIVICUS speaks with Aklima Ferdows, who works with the Centre for Social Activism in Bangladesh, about civil society’s challenges and support needs in the face of a sustained government crackdown.

    Can you tell us about your background and work?

    I have a civil society background, working with civil society organisations (CSOs) for almost 10 years, mostly on advocacy and capacity development. I also have law background and voluntarily work with the Centre for Social Activism (CSA), whose work focuses mostly on the freedom of expression and protection of human rights defenders. CSA documents human rights violations and advocates for the rights of marginalised communities on the ground.

    What are the current challenges around the freedom of expression in Bangladesh?

    Bangladesh had a long struggle for freedom and finally got independence from Pakistan in 1971 after a nine-months’-long war. But unfortunately, although we achieved our independence, our freedom is not assured even after so many years of independence. For civil society workers, human rights defenders, journalists and citizens in general, there is an environment of fear and self-censorship in the country now. Out of fear, people are being silent or are speaking on relatively ‘softer issues’ such as the rights of poor people, women and children. Because of fear of reprisal, people are refraining from doing things they used to do or not protesting or speaking openly. People need to think several times before they speak and act.

    Social media and online content monitoring are becoming strict, and you can see the changes in social media use. People used to share various types of news, updates and their thoughts. Now they mostly use social media for sharing their personal stuff or family related activity. People also complain about their calls being recorded. There were efforts to make people register to use social media with their national identity document. Some websites and online portals have been banned, contents are blocked and there are occasional internet shutdowns and slowdowns, including during elections. We have had several killings of online activists in recent years. Other online activists have left the country or gone silent. People’s ability to express themselves freely and creatively is limited and people are more fearful about sharing their views with other people.

    As an example of how the freedom of expression is restricted, in August 2019 a local councillor filed a case in Khagrachari district of the Chittagong Hill Tracts area against one of the reporters of the Daily Star, a major daily newspaper, simply because the reporter had used the word ‘Indigenous’ in a report. The plaintiff alleged that the journalist had intentionally made a provocation to destroy peace in the hills in the report, titled, ‘Three Indigenous villages face land grabbing’. The police were ordered to investigate. Although the court dismissed the case, it showed how sensitive the authorities can be. The people living in the country's plains and hills have long been demanding constitutional recognition as Adibashi (‘Indigenous’ in English). The Press Information Department issued a release (reference no. 2,704) in March 2015 urging the media, experts, university teachers and civil society members to avoid that word in discussions and talk shows on the International Day of the World's Indigenous People. There is no legal barrier to using the word ‘Adibashi’ anywhere in the country, but it seems that we are trying to push a group of people in their own country into a status of denial.

    Eighty-three lawsuits were filed against the Daily Star’s editor, Mahfuz Anam, by plaintiffs across the country, in 56 districts, who were not personally aggrieved. The matter began on 3 February 2016 when the editor of a TV talk show made an introspective comment about a lapse in his editorial judgment in publishing reports, based on information given by the Taskforce Interrogation Cell during the rule of the 2007-2008 caretaker government, without being able to verify those independently. He was accused of defamation and sedition. The number of cases show how many people can be mobilised against one. Allegations and legal actions can be brought against anyone on the grounds that they are trying to instigate communal violence, hurt religious sentiment or cause law and order violations.

    What are the other key restrictions against civil society freedoms, and what are the impacts on civil society?

    People need to get permission from the local authorities to hold an assembly or gathering. This has become very strict now. In some cases, people don’t get permission and, in some instances, permission have been withdrawn at the last moment.

    Another source of fear is the disproportionate use of force by law enforcement agencies. It is being used against opposition parties and their related organisations, but also against civil society, garment workers, student groups and cultural activists. The police force is often aggressive and there is impunity. So, people are reluctant about organising collectively as they did before. There are clear, direct threats as well as intimidation and there are also smears. For example, anti-corruption campaigners have been accused of avoiding paying taxes. And then there are repressive laws, which affect the freedom of expression and other freedoms of the people.

    Cases are being brought to harass people under the Digital Security Act, passed in October 2018. The law brought in jail sentences to a maximum of three years or fines of 300,000 taka (approx. US$3,750), or both, for publishing or assisting in the publication of information that is offensive or is known to be false with the intention of tarnishing the image of the state, or spreading confusion, or sending or publishing information intended to annoy or humiliate someone. The punishments can be almost doubled for a second offence. Now anyone can claim that someone is spreading rumours or is humiliating someone else, even if they are just sharing news online without any intention of spreading confusion or humiliating someone.

    The law also brought in a sentence of seven years in jail for hurting religious sentiment and values, and there are sentences of up to 14 years in jail or 2,500,000 taka (approx. US$29,450) in fines, or both, for charges of computer spying or digital spying for collecting, preserving, or sending any secret documents through a computer, digital device, computer network, digital network, or any electronic form. Journalists fear that the provisions of this Act will work against conducting investigative journalistic work and compromise the quality and freedom of journalism in Bangladesh. Under an earlier law, the ICT Act of 2016, several cases were brought against activists, journalists and activists. Now the police don’t even need a warrant to take someone in for questioning; it can be done based on mere suspicion.

    Another key obstacle for civil society is the restriction of funding. This has been going on for some time. The Foreign Donations (Voluntary Activities) Regulation Act controls foreign funding for CSOs. There is also a funding shortage from foreign donors and development partners for rights advocacy programmes following the passing of the NGO Law and development partners have shifted their priorities to other regions. One of the provisions of the NGO law allows the NGO Affairs Bureau to suspend the registration of a CSO or to close it down if it makes any ‘derogatory’ remarks about the constitution or constitutional bodies.

    Any CSO or person receiving funding from a foreign entity must have permission. To get permission you need to give a copy of the proposal to the NGO Affairs Bureau, which sits in the prime minister’s office. Permission is sometimes withheld. Critics of civil society have occasionally raised concerns about some CSOs, alleging they could have links to terror financing, or that they are doing different work in the name of development. There is a fear that anything that doesn’t go well with the authorities could be blocked and the CSO denied funding.

    Then there is the new draft Volunteer Social Welfare Organizations (Registration and Control) Act of 2019. According to media reports, the draft says that all CSOs will have to register with the Ministry of Social Welfare, and any receiving foreign funding will also have to register with the NGO Affairs Bureau. CSOs cannot set up and operate unless they do so. Section 10 states that all CSOs will be able to work in only one district when they first register. After registration, CSOs can expand their scope of work, but only to five districts at a time. We have 64 districts, so this is the most restrictive.

    Section 14 requires CSOs to have an account with a state-owned bank and conduct all financial transactions via state-owned banks. It requires CSOs to submit their annual workplans, audit reports and activity reports. It also requires CSOS to submit tri-monthly bank statements to the local social welfare office and registration authorities. Section 11, in sub-sections 1 and 2, states that registrations must be renewed every five years, and failure to reregister or the refusal of registration will result in an organisation being dissolved.

    Incredibly, section 16 says that the government can expel the heads of CSOs and replace them with a government-appointed five-person committee and section 17 says that CSOs can be dissolved if they are believed to not be working in the best interests of the public or to have broken the law.

    According to the NGO Affairs Bureau, between March and June 2019, the government cancelled the registration of 197 CSOs.

    Civil society members are in a very tight situation now. They have become very cautious and are playing safe out of fear. If they don’t compromise, they might lose the funding they have and face threats. We are not seeing CSOs making many statements on human rights issues. Many CSOs are struggling for funding. There are some social movements starting up, working on issues such as the protection of natural resources and against gender-based violence, but they are being cautious about talking about gross human rights violations.

    What impacts did the December 2018 general election have on civil society?

    In advance, people felt a participatory election might not be held. I went out one day just to see how many posters in the vicinity were from the opposition. In my neighbourhood, I would say 99 per cent of the posters were of the ruling party candidate. Opposition party candidates and activists were not fully free to campaign, and the election was allegedly manipulated.

    Fears increased during the election, in which the ruling party won a landslide victory, because it confirmed the ruling party’s power. The ruling party has everything and after the election, we hardly hear the strong voice of opposition.

    What role is being played by student groups affiliated with ruling party?

    One of the main sources of attack are by the non-state actors linked to the ruling party, particularly its student and youth wing. Academic institutions such as universities are controlled by ruling party student activists. At protests, ruling party student groups work alongside law enforcement officers to attack people and harass them. This sometimes includes sexual harassment of women protesters.

    Given these challenges, what are the main support needs of Bangladeshi civil society?

    Bangladeshi civil society voices should be raised with unity and there is a need to raise concern about Bangladesh at the international level more and more. At the international level, the rights of the Rohingya refugees from Myanmar have received huge attention, which is necessary, but this should not be used to overshadow other human rights violations in the country.

    We also need security and protection initiatives for CSO members. Bangladeshi CSOs should be developing these but they do not have funding for this, and requests for security and protection in funding proposals do not get much attention. There is also a need to explore flexible funding for CSOs.

    There is a need for more solidarity actions with local civil society. Those few organisations that are still trying to defend human rights, and local and grassroots groups, urgently need solidarity.

    Civic space in Bangladesh is rated as ‘repressed’ by theCIVICUS Monitor.

  • CAMEROUN : « La communauté internationale n’a pas contribué au traitement des causes profondes de la crise anglophone »

     moniqCIVICUS échange avec la chercheuse et écrivaine féministe camerounaise Monique Kwachou au sujet de la crise actuelle dans les régions anglophones du Cameroun. Le conflit a émergé en 2016 à travers une série de griefs juridiques et éducatifs exprimés par la population anglophone du pays, minoritaire au niveau national mais majoritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

    Monique est la fondatrice de Better Breed Cameroon, une organisation de la société civile (OSC) travaillant sur le développement et l'émancipation des jeunes, et coordinatrice nationale de la section camerounaise du Forum des éducatrices africaines.

    Quelles ont été les conséquences humanitaires de l’escalade du conflit dans les régions anglophones du Cameroun ?

    La crise dans les régions anglophones du Cameroun a entraîné le déplacement interne de près de 800 000 personnes anglophones, selon lesuivi des organisations humanitaires. De nombreuses personnes émigrent également vers d’autres pays en quête de sécurité. Malheureusement, les civils ont été instrumentalisés et utilisés comme une arme. En conséquence la seule manière pour eux de se protéger est de fuir vers des régions plus sûres, à l'intérieur comme en dehors du pays.

    De même, de nombreuses personnes sont de plus en plus désespérées et n’investissent plus dans les régions anglophones comme elles le faisaient auparavant. Pour vous donner une idée claire de l’insécurité qui règne actuellement dans les régions anglophones, avant de sortir de chez moi, je dois évaluer les risques et décider si ce que je dois faire en vaut la peine.

    Les exécutions illégales et les enlèvements sont désormais monnaie courante et quelque peu normalisés : ils ne nous choquent pas autant qu’autrefois, et il existe une lassitude générale liée au traumatisme qui peut engendrer une apathie dangereuse.

    Actuellement, certaines personnes essaient de faire circuler un hashtag à propos d’un enlèvement récent de membres du clergé et de fidèles catholiques dans la région du Nord-Ouest. Les ravisseurs exigent une rançon de 30 millions de francs CFA (environ 45 000 dollars), mais l’Église hésite d’accepter ces demandes, craignant que si les kidnappeurs sont payés une fois, d’autres personnes seront enlevées dans le futur. Pourtant, la plupart des commentaires sur les réseaux sociaux à propos de cette nouvelle soutiennent le paiement de la rançon puisqu’il n’y a rien d’autre à faire. C'est la récurrence de telles histoires qui provoque cette apathie.

    Étant donné que les forces de sécuritéont une réputation de violence et qu’elles ont contribué au développement de la crise en brûlant des villages entiers, les gens ne leur font pas confiance non plus.

    En tant qu’enseignante, je pense que l’un des impacts les plus tristes de cette crise est au niveau de l’éducation. Pour l’instant, je pense que personne ne bénéficie d’une éducation de qualité. De nombreuses personnes ont émigré vers d’autres régions, notamment vers Douala, la plus grande ville du Cameroun, et Yaoundé, la capitale. En conséquence, les écoles y sont surpeuplées. Le ratio élèves- enseignants a augmenté et la qualité de l’enseignement a baissé. Dans les régions en crise, chaque grève et chaque couvre-feu met en suspens l’avenir des élèves et affecte potentiellement leur bien-être psychologique.

    Que faudra-t-il faire pour désescalader la situation ?

    Je pense que le gouvernement sait déjà ce qu’il faut faire pour que la situation s’apaise. Edith Kahbang Walla, du parti de l’opposition Parti du Peuple Camerounais, a présenté un processus de désescalade et de transition politique pacifique, étape par étape. Mais le problème est que le parti au pouvoir ne veut pas de transition. Or, vu qu'il semblerait qu'ils prévoient de rester perpétuellement au pouvoir, ils feraient mieux d’apporter des changements qui conviennent à toutes les régions du Cameroun.

    Des mesures extrêmes ont été adoptées pour attirer l’attention sur les problèmes rencontrés par les Camerounais anglophones. Les régions anglophones maintiennent les journées de « ville morte » tous les lundis, arrêtant les activités pendant un jour pour protester contre les autorités. Ces jours-là, les écoles ne fonctionnent pas et les entreprises restent fermées. L’objectif initial était de montrer du soutien aux enseignants et aux avocats en grève, mais cette pratique commence à avoir un impact négatif sur la vie des habitants des régions anglophones.

    Si le gouvernement envisageait une meilleure stratégie pour négocier avec les sécessionnistes, la situation pourrait être traitée efficacement. Malheureusement, le gouvernement a rendu la négociation impossible depuis le début de la crise en arrêtant les manifestants. Avec qui le gouvernement va-t-il alors dialoguer ? Ils soutiennent qu’ils ne négocieront pas avec les terroristes, tout en oubliant que c'est eux qui ont créé le monstre. Ils doivent reconnaître les causes profondes du problème, sinon ils ne pourront pas le résoudre.

    À quels défis la société civile doit-elle faire face en plaidant pour la paix ?

    La société civile est doublement victime du conflit en cours. Étant donné que les OSC se concentrent en ce moment sur l'action humanitaire, leurs activités axées sur le développement ont été grandement affectées par la crise et laissées de côté.

    D’une part, le gouvernement est en train de saper l’activisme des populations anglophones par le biais d'arrestations et de restrictions de la liberté d’expression, tant sur Internet comme hors Internet. Il est dangereux de dénoncer le gouvernement et l'action des militaires dans les régions anglophones. Par exemple, la journaliste Mimi Mefo a été arrêtée pour avoir fait un reportage sur l’activité militaire et a dû quitter le Cameroun parce que sa vie était menacée.

    D’autre part, les militants pacifistes qui préconisent le retour des enfants à l’école sont attaqués par des groupes sécessionnistes qui pensent que ces demandes seront instrumentalisées par le gouvernement. Des hôpitaux ont été attaqués à la fois par les militaires et par les groupes armés sécessionnistes parce qu’ils ont aidé l’un ou l’autre.

    Outre le défi du danger auquel les membres des OSC sont confrontés dans le cadre de leur travail, un autre défi est celui de l'articulation de messages pour la paix et la résolution de la crise sans être identifié comme pro-gouvernemental ou pro-sécessionniste. Cela s'accentue par le fait que les médias tentent de dépeindre le conflit comme si c'était tout noir ou blanc. Cela n’a pas été une tâche facile. Les ressources limitées rendent également difficile le travail tendant à la consolidation de la paix.

    Comment la communauté internationale peut-elle soutenir la société civile camerounaise ?

    Pendant la crise, les organisations humanitaires ont commencé à se rendre visibles dans les régions anglophones. Cependant, l’aide des organisations humanitaires ne répond qu'aux symptômes du problème, et non à sa cause profonde : ce n'est pas une façon de résoudre la crise. Je n’ai pas vu la communauté internationale aider le Cameroun à s’attaquer aux causes profondes du conflit. Ce serait constructif, par exemple, d’aider à tracer la vente d'armes aux deux camps. Nos principaux partenaires internationaux pourraient également utiliser leur influence pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il s’oriente vers un véritable dialogue inclusif et garantisse l’adoption de solutions efficaces à la crise.


     L’espace civique au Cameroun est classé comme « réprimé » par leCIVICUS Monitor.

    Contactez Monique Kwachou sur sonsite internet et suivez@montrelz sur Twitter.

  • CAMEROUN : « Le mécontentement de la communauté anglophone doit être abordé à travers des discussions sérieuses avec toutes les parties »

    DibussiTandeCIVICUS échange avec l’écrivain et activiste numérique camerounais Dibussi Tande au sujet de la crise actuelle dans les régions anglophones du Cameroun. Le conflit a commencé en 2016 dû à une série de griefs juridiques et éducatifs exprimés par la population anglophone du pays, minoritaire au niveau national mais majoritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

    Dibussi est l’auteur deScribbles from the Den. Essays on Politics and Collective Memory in Cameroon. Il tient également un blog où il partage des nouvelles et des analyses de la situation au Cameroun. 

    Quelles ont été les conséquences humanitaires de l’escalade du conflit au Cameroun ?

    Le principal problème humanitaire concerne le déplacement de centaines de milliers de personnes fuyant le conflit. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), en août 2021 on comptait 712 800 personnes déplacées internes (PDI), à savoir déplacées à l’intérieur du pays. Bien que depuis certaines soient retournées, il reste encore plus d’un demi-million de PDI à travers le Cameroun.

    Aujourd’hui, les besoins prioritaires des personnes déplacées et des rapatriés sont le logement ainsi que l’accès aux soins de santé, à l’alimentation, à l’eau et à l’éducation. Cependant, l’aide n’a pas été facilement accessible, ce qui explique pourquoi ce conflit a été classé à plusieurs reprises comme l’une des crises de déplacement les plus négligées depuis 2019.

    N’oublions pas que l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés compte 82 000 réfugiés camerounais supplémentaires enregistrés au Nigeria. De plus, il y a des millions de personnes piégées dans des zones de conflit et prises entre deux feux, ce qui pourrait conduire vers une crise humanitaire catastrophique.

    Que faut-il faire pour désescalader le conflit ?

    C’est très simple. Tout d’abord, les parties impliquées dans le conflit doivent être prêtes à oublier l’option militaire, qui n’a jusqu’à présent rien résolu, et à rechercher plutôt une solution pacifique. Il ne peut y avoir de véritable désescalade tant qu’elles n’auront pas donné un sens aux demandes aujourd’hui ridiculisées tendant à un « dialogue national inclusif ». Or celles-ci, sont devenues banales et constituent désormais une excuse pour l’inaction. Cela dit, je pense que la responsabilité incombe en premier lieu au gouvernement camerounais, qui dispose des ressources nécessaires pour au moins entamer un véritable dialogue.

    Deuxièmement, la communauté internationale doit revoir son approche au conflit. Jusqu’à présent, toutes les tentatives de médiation internationale, telles que le processusde facilitationsuisse dans le cadre duquel le gouvernement suisse a organisé des pourparlers, ont stagné pendant des années ou ont tout simplement échoué. La communauté internationale doit intensifier la pression sur toutes les parties, y compris en menaçant tant avec des sanctions individuelles comme collectives si l’obstination persiste. Sans cette double approche, il n’y aura pas de désescalade à portée du regard.

    A quels types de défis la société civile s’affronte-t-elle dans le cadre du plaidoyer pour la paix ?

    La société civile est confrontée à de nombreux défis. Tout d’abord, les organisations de la société civile (OSC) ont un accès limité aux zones de conflit. Elles doivent également faire face à une situation délicate entre le gouvernement et les groupes ambazoniens qui luttent pour l’indépendance de l’Ambazonie, un État autoproclamé dans les régions anglophones, dans laquelle chacun des deux camps les accuse régulièrement de soutenir l’autre. Ainsi, même quand la société civile accède aux zones de conflit, elle opère avec des ressources (financières et autres) très limitées.

    Cela dit, l’hostilité du gouvernement constitue le principal obstacle à leurs activités. Les OSC locales se plaignent régulièrement d’intimidation et de harcèlement de la part des autorités camerounaises lorsqu’elles tentent de travailler dans les zones de conflit. En 2020, par exemple, le ministre de l’Administration Territoriale a accusé les OSC locales de coopérer avec les OSC internationales pour alimenter le terrorisme au Cameroun. Il a affirmé que ces « ONG téléguidées » avaient reçu 5 milliards de francs CFA (environ 7,4 millions de dollars) pour minimiser les atrocités commises par les groupes séparatistes tout en publiant des informations fabriquées sur l’armée camerounaise.

    Les groupes humanitaires internationaux tels que Médecins sans frontières (MSF) ont également subi la colère du gouvernement. En 2020, le Cameroun a suspendu MSF de ses activités dans la région du Nord-Ouest après l’avoir accusé d’entretenir des relations de complicité avec les séparatistes. En mars 2022, MSF a suspendu ses activités dans la région du Sud-Ouest suite à l’arrestation de quatre de ses employés pour avoir prétendument collaboré avec des séparatistes. MSF s’est plaint de la confusion du gouvernement entre l’aide humanitaire neutre, indépendante et impartiale, et la collusion avec les groupes séparatistes.

    Quelles étaient les attentes des Camerounais anglophones pour le 1er octobre, proclamé « Jour de l’indépendance » dans les régions anglophones ?

    Les Camerounais anglophones avaient différentes attentes en fonction de leur idéologie politique. Pour les indépendantistes, l’objectif est tout simplement l’indépendance de l’ancien territoire sous mandat britannique, le Southern Cameroons. De leur point de vue toute négociation avec le gouvernement doit donc porter sur les modalités pour mettre fin à l’union et non sur la question de savoir si l’union doit continuer.

    Mais d’autres segments de la population croient toujours en une république camerounaise bilingue, bien que sous d’autres accords et agencements politiques. Les fédéralistes pensent que les attentes des anglophones seront satisfaites si le pays revient au système fédéral qui existait entre 1961 et 1972. Ce système offrait à l’ancien Southern Cameroons britannique des protections constitutionnelles au sein d’une république fédérale, notamment le droit d’avoir son propre gouvernement, un corps législatif élu, un système judiciaire indépendant, un système de gouvernement local dynamique et le contrôle étatique du système éducatif.

    Le gouvernement camerounais n’a accédé ni aux demandes radicales des indépendantistes ni aux demandes comparativement modérées des fédéralistes. Au lieu de cela, il va de l’avant avec une politique de « décentralisation » qui, en accordant un pouvoir symbolique aux régions, finit par ne même pas aborder le soi-disant « problème anglophone ».

    Que devrait faire le gouvernement camerounais pour assurer la reconnaissance des droits des Camerounais anglophones ?

    Dans un premier temps, le gouvernement devrait abandonner ses politiques palliatives et largement cosmétiques pour résoudre le conflit, car celles-ci ne font qu’ajouter au ressentiment dans la région. Tel est le cas, par exemple, du « statut spécial » accordé aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qui était censé reconnaître leur « particularité linguistique et leur patrimoine historique ». Cependant, cette approche hautement critiquée n’accorde pas le pouvoir d’influencer ou de déterminer les politiques dans des domaines clés tels que l’éducation, la justice et le gouvernement local, où cette « particularité » a le plus besoin d’être protégée.

    Les origines historiques et constitutionnelles du mécontentement des communautés anglophones au sein de la république bilingue du Cameroun sont bien documentées. Ce mécontentement doit être abordé par le biais d’une approche holistique qui inclut des discussions sérieuses avec toutes les parties, allant des fédéralistes aux indépendantistes. Le dialogue est un voyage, pas une destination. Il est maintenant temps de commencer ce voyage, même s’il est tortueux, frustrant et difficile, et malgré la méfiance, le ressentiment et l’animosité qui sont profondément ancrés entre les parties.

    Comment la communauté internationale peut-elle soutenir la société civile camerounaise et aider à trouver une solution ?

    La société civile camerounaise a besoin, entre autres, de ressources financières et matérielles pour fournir adéquatement l’assistance humanitaire aux personnes déplacées ainsi qu’aux personnes vivant dans les zones de conflit. C’est dans ce cadre que la communauté internationale peut participer. Cependant, l’aide internationale est une arme à double tranchant étant donné que le gouvernement camerounais est suspicieux et hostile envers les OSC locales qui ont des partenaires internationaux, et en particulier celles qui critiquent la façon dont le gouvernement a géré le conflit jusqu’à présent. La société civile a également besoin de ressources pour documenter de manière précise et adéquate ce qui se passe sur le terrain, y compris les crimes de guerre et les violations des lois internationales relatives aux droits humains.

    Les OSC devront trouver un moyen de convaincre tant le gouvernement comme les groupes ambazoniens, qui se méfient également de leurs activités, qu’elles sont des intermédiaires honnêtes. Si elles parviennent à prouver qu’elles ne sont pas des acteurs partiaux, cela leur permettrait de jouer un rôle central dans la recherche d’une solution au conflit. À ce stade cela représente toutefois une tâche herculéenne, voire impossible. Pour l’instant, la société civile demeurera sur la corde raide entre le gouvernement et les indépendantistes, tout en faisant des promesses qu’elle ne peut pas tenir aux personnes touchées par le conflit.

    En ce qui concerne la recherche internationale d’une solution, il y a eu beaucoup plus de tergiversations, tant de la part de l’Union Africaine comme de l’ONU, que de véritables actions. Jusqu’à présent, la communauté internationale a adopté une attitude essentiellement réactive face au conflit. Des déclarations de détresse suivies d’appels creux à un dialogue inclusif ont été publiées après chaque atrocité. Cela s’ensuit par du silence jusqu’à la prochaine tragédie. Les parties sont donc peu incitées au dialogue, surtout lorsque chacune d’entre elles croit, à tort ou à raison, qu’elle prend le dessus sur le plan militaire.

    L’espace civique au Cameroun est classé « réprimé » par leCIVICUS Monitor.

    Prenez contact avec Dibussi Tande sur sonsite web ou sa pageFacebook, et suivez@dibussi sur Twitter.

  • Cuba y su Decreto Ley 370: Aniquilando la libertad de expresión en internet

    Las organizaciones de la sociedad civil y medios de comunicación abajo firmantes expresamos nuestra profunda preocupación y repudio respecto a la persecución en contra de periodistas y actores de la sociedad civil independiente en Cuba, la cual se ha visto agravada desde principios de este año y particularmente a partir de la crisis sanitaria causada por la pandemia del coronavirus.

  • Des ONG réitèrent leur appel aux autorités marocaines pour qu'elles mettent fin à la persécution de Taoufik Bouachrine et d'autres journalistes critiques

    Arabe

    Les organisations de défense des droits humains soussignées réitèrent leur appel aux autorités marocaines pour qu'elles mettent immédiatement fin à la persécution et à la détention de l'éminent rédacteur en chef d'un journal indépendant, Taoufik Bouachrine, et de dizaines de journalistes et défenseurs des droits humains marocains emprisonnés uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d'expression.

  • El llamamiento de la sociedad civil a los estados: estamos juntos en esto, no violemos los derechos humanos mientras hacemos frente al COVID-19

    En un momento en que los gobiernos están adoptando medidas extraordinarias para frenar la propagación del COVID-19, reconocemos y aplaudimos los esfuerzos que están realizando los estados para gestionar el bienestar de sus poblaciones y proteger sus derechos humanos, como el derecho a la vida y a la salud. Sin embargo, instamos a los estados a que apliquen estas medidas en el contexto del estado de derecho: las medidas que se adopten en respuesta al COVID-19 deben basarse en hechos, ser legales, ser necesarias para proteger la salud pública, no ser discriminatorias, temporales y ser proporcionadas.

  • HONG KONG : « La loi sur la sécurité nationale viole la liberté d’expression et intensifie l’autocensure »

    CIVICUS s’entretient avec Patrick Poon, chercheur indépendant sur les droits humains, de la situation des droits humains à Hong Kong à la suite de l’adoption d’une nouvelle loi sur la sécurité nationale (LSN) en juin 2020. Patrick est un chercheur en doctorat à l’Université de Lyon en France,a précédemment travaillé comme chercheur sur la Chine à Amnesty International, et a occupé différents postes au sein du China Human Rights Lawyers Concern Group, du Independent Chinese PEN Center et du China Labor Bulletin.

    L’espace civique à Hong Kong est de plus en plus assiégé depuis le début d’une vague demanifestations de masse pour les libertés démocratiques en juin 2019, déclenchée par l’introduction d’un projet de loi sur l’extradition. LeCIVICUS Monitor a documenté l’usage excessif et mortel de la force contre les manifestants par les forces de sécurité, l’arrestation et la poursuite d’activistes pro-démocratie, ainsi que des attaques contre les médias indépendants.

  • HUMAN RIGHTS: ‘People have a great desire for positive stories’

    Saleem VaillancourtCIVICUS speaks with Saleem Vaillancourt, a journalist and media producer who works to promote the rights of Iran’s Bahá’í community and to encourage positive action to realise human rights. Saleem works with the street art for social justice project,Paint the Change.

    Can you tell us how your work began?

    I work closely with the Iranian-Canadian journalist and filmmaker, Maziar Bahari. Maziar’s story is well known. He was jailed in Iran and held in solitary confinement in 2009 after covering the Iran election crisis. He was released after an international campaign and the book he wrote about his ordeal, ‘Then They Came for Me’, was made into a film, ‘Rosewater’, by Jon Stewart. Maziar was no longer simply a journalist; he was also a human rights advocate. Once released, he could talk about all the things going on in Iran that he couldn’t when he was working in Iran.

    Chief among these is the situation of the Bahá’í community, which is the largest religious minority in Iran. They are persecuted by the Iranian government because their beliefs come up against the fundamentalist interpretation of Islam practised by the government. Bahá’ís are routinely arbitrarily detained, held either without charge or under false charges and jailed. They are denied the right to go to university. There is a lot of misinformation and propaganda against them from the state media.

    I’m a Bahá’í and I worked with the Bahá’í community, and also as a journalist and in public communications, and that’s how my path crossed with Maziar. In 2014 he made a documentary, ‘To Light a Candle’, about the story of the Bahá’ís and particularly about the denial of their right to education, and their response, which was to create an informal educational project – an underground university – in which they created opportunities to educate themselves. This is a programme that for 30 years has given thousands of people an education, many of whom have gone on to pursue graduate studies in western universities. It’s a huge success and a major example of constructive resilience, or what Maziar calls peaceful resistance: meeting injustice not with conflict but by building a positive alternative to overcome the situation.

    I joined him for what was meant to be a short time to help promote his film and things grew from there. We created a campaign, ‘Education is not a Crime’, which is a street art and human rights campaign in which we use murals to talk about the story of the Bahá’í in Iran and more broadly to try to address education inequity and uneven access to education in other contexts as well.

    What are the key methods by which you work?

    We create murals, and then the murals have a social media dimension, because we share them online as videos and create local conversations, explaining why we are doing these, and especially relating what we are doing to local stories. For example we painted 20 murals in Harlem in New York, and people in this neighbourhood really saw a parallel in our work between Bahá’ís in Iran and the African-American experience of discrimination and the attempt to overcome discrimination, including in the area of education. We made a documentary about that in 2017, ‘Changing the World One Wall at a Time,’ which has been screened around the world.

    This led to an initiative in Detroit, where we’ve partnered with the City of Detroit and local schools. The city government was already working to encourage school attendance, which is something we care about in terms of access to education. They created a bus route called the ‘GOAL Line’ – GOAL stands for ‘get on and learn’ – but we observed that the bus route had no shelters, so we offered to build some shelters and put artwork on them. The artwork was created in art workshops through a partnership with local students and local artists. The works represent the community in a direct way and create a visual cue in the community around the issue of education. In this activity, we moved from the area of pure awareness-raising to a kind of indirect social action.

    We’re also starting to do a locally orientated street art project in London, producing work with local communities that celebrates local heroes, people who contribute to their community, whether they are known by their community or not. We put them on the side of buildings so they become positive stories that can encourage local young people.

    Another thing we have been doing is producing an oral history video series in the USA, about the Bahá’í community, not only about Iran but also about the work of the community to promote race unity over the past several generations. Again, this is about telling a positive story and something that perhaps helps others in US society to look again at the issue of race – something that is obviously very charged and challenging – and find other ways of addressing it.

    So that’s what I do. It’s a chance for both Maziar and I to talk about issues we think are important, but that are not limited to a focus on the Bahá’í community. Our work is at the intersection of human rights, social action and media. Sometimes it is about raising awareness or fighting instances of violations of human rights, as with the rights of the Bahá’í in Iran, but more and more now it is about finding positive stories and celebrating them through street art or a film or through other media. We want to do this in a way that can help a community see a positive version of themselves and put that at the centre of their own narrative.

    What would you say you do that is different from the conventional work of a human rights organisation?

    Because we are principally a media-driven group, we try to apply our media work to human rights issues and social issues, and we are looking to go beyond human rights awareness-raising to try to contribute to social processes in local communities. The Detroit project is an example of that. So that’s a kind of social action that’s distinct from awareness-raising as a conventional discipline.

    We are trying to do human rights work and social action work together. We see them as different sides of basically the same work. We want to reach audiences that perhaps haven’t been engaged in human rights discussions or social action before, through media and through education workshops. So our focus is not so much on informing policy-makers, but on trying to reach local communities through accessible media and artforms.

    What are the challenges faced when defending the rights of Bahá’í people in Iran?

    I am also involved in IranWire, an independent news website. I know through this that Iranian journalists are targeted. Our site was recently down for a few hours over the course of several days because of a sustained denial of service attack originating from Iran.

    Maziar is continually attacked on Twitter and by Iranian state media, as are other people we work with. Many people who have worked in the public space on the issue of the Bahá’ís are vilified by the Iranian media. When Maziar and others talk to United Nations institutions, they get criticised and there is a lot of disinformation spread about them. It’s clear that the Iranian authorities seek to discredit people through disinformation to try to limit their legitimacy in the international space when they talk about human rights issues happening inside Iran. The Iranian government attempts to control the narrative.

    Turning to your work outside Iran, what would you say the major successes and challenges have been?

    I think the big success we’ve had so far is the initiative to create the murals, especially in Harlem but also around the world: to create a story out of them, and for that story to be something that people respond to, and for us to find a way to relate that story to other situations around the world.

    In the early stage of developing these murals in New York, after we had produced one or two in Harlem, the questions of these parallels between the Bahá’ís and the African-American community started to sit up. It’s not a parallel in terms of scale or severity or even of type, but it’s a parallel in terms of individual experiences and the ideology that has created a situation. African-American people who learned about the project brought that parallel to the fore in our discussions. Here was one community that is struggling identifying with the struggle of another community, that was undergoing the kind of suffering that makes the community more empathetic and more aware of the struggles of another.

    We decided to tell that story as much as we could and in our work in Harlem to work with local artists and local community leaders as much as possible, and to hold educational workshops for young people around the creation of the murals. I think the fact that those murals became possible and were welcomed into the community, that there was the opportunity to see these parallels and to tell that story around the world, and that the story was broadcast inside Iran in Persian on satellite TV and seen by millions of people there, was probably the biggest success.

    I think there’s not so much one major challenge we have been unable to overcome, although there are things that are harder to do than others, but it’s more that nobody is particularly out there asking for anybody to do something positive. I think a lot of people have a great desire, appetite and thirst for encountering positive stories even if they address challenging issues, but it’s not something you see being asked for in market terms, and in terms of what audience there is, and what funding you can get to do projects.

    So it is a challenge to create the audience and explain our reasons for approaching our work as we do, and maintain these projects, because it’s not something that is being asked for in a commercial sense. I don’t necessarily mean commercial in terms of being driven by profit, but even non-profitable works need grants, and while there are grants that are tailored around work that tries to introduce positive narratives, it takes a lot of effort to identify them and to massage an idea into a format that would meet the requirements of a particular grant.

    What more needs to change, and what further support is needed, to enable your work to achieve even more?

    I think there are two levels. At the level of human attitudes, in general the world is in a very difficult place and much of what’s happening is turning people towards conflict. I think what needs to change – in order for the kind of stories we want to produce and tell to be more easily relatable and for people to be able to understand what we are getting at – is that people need to be orientated towards positive stories, towards sharing and finding them, and to seeing the world through the lens of positivity. This is not to deny there are negative things or pretend that everything is fine, but to say that we address a challenge or a difficulty not by more contention but by means of conciliation and friendliness. I think if people’s minds are orientated more that way they would be likelier to seek out or ask for the positive stories we try to tell. I’m not saying we’ve nailed that formula, but that’s our motivation and we’re trying to work in that direction.

    At the structural level I think the kinds of grants, and often the kinds of initiatives that organisations want to support or are asking for, need to change. Again, it is possible to do that in terms of some grants that exist, but there is a lack of a structure and approach that says: this organisation really wants to find positive stories because positive stories change the nature of a society’s view of how to deal with challenging issues.

    So much of what civil society does is about countering things that are negative. This is important work, but I also think that civil society should be going towards what it wants to see in the future. If there could be a harmonious sense across civil society about what the future ought to be, how human rights ought to be respected and what the nature of society should be in order to realise those ideals, then I think we could move towards shared civil society agendas that make it possible to work for these goals more easily.

    In the civil society space, the media space and the human rights space – and partly because we are all too busy but also because there is no clearing house or central organising system – I don’t know who in civil society would want to work in the same way. But I’d love to know more about who’s out there and what they’re doing, in order to more easily find the appropriate partners.

    Civic space in Iran is rated as ‘closed’ by theCIVICUS Monitor.

    Get in touch with Paint the Change through itswebsite.

  • IRAN: Political humour as a tool against authoritarian regimes

    Ahead of the publication of the 2018 State of Civil Society Report on the theme of ‘Reimagining Democracy’, we are interviewing civil society activists and leaders about their work to promote democratic practices and principles, the challenges they encounter and the victories they score in doing so. CIVICUS speaks to the Iranian-born political cartoonist Nik Kowsar, who was jailed for his humorous criticism before eventually emigrating to Canada, where he became a citizen. A former recipient of the international Award for Courage for Editorial Cartooning, he currently resides in the United States.

    1. Would you tell us the story of that crocodile you drew, and how it changed your life?

    Iran CartoonI was born in Iran, and I had always lived in Iran until I had to get out of the country in 2003. I was a geologist by training and a cartoonist by trade. In 2000 I drew a cartoon and went to prison for it. My drawing apparently caused a national security issue: thousands of clergy students gathered and shouted for my death and they sat there for four nights, until I was arrested.

    All I had done was draw a crocodile that was shedding crocodile tears and strangling a journalist, while claiming that the journalist was killing him. The name that I gave the crocodile rhymed with the name of an ayatollah. Of course, I denied any resemblance between the two, but still, you know, there was a political message there. From that day on, I became a sponsor for Lacoste – they didn’t sponsor me, but I started buying the shirts with the crocodile logo for myself, and I always wear them as a symbol and a reminder.

    Long story short, I went to prison and underwent interrogation, and eventually I walked free. But I didn’t quit my job as a cartoonist and I started receiving death threats that eventually got serious, and in 2003 I had to escape. I had to leave my wife and daughter behind – they were only able to join me in Canada four years later, in 2007.

    2. Did you see cartoons as a safer means of expression, a way of saying some things without saying them, when speech is heavily censored?

    In Iran we used to say: ‘We have freedom of speech, what we don’t have is freedom afterspeech’. When you produce content that powerful people or organisations dislike, no matter how that content is packaged, they will try to shut you down by all means, including allegations and criminal charges like undermining national security, working with the enemy, indecency or attacking Islam. Anything can be used against you in Iran – and in other Islamic countries as well. I’ve been working with Tunisian and Palestinian cartoonists, and they all have problems with their governments.

    What is said with a cartoon is more difficult to erase than anything else: a good cartoon is even more valuable than a thousand words, because it stays in your mind for ages. A ‘joke’ is a serious matter: it goes directly to the point, it exposes the absurd. In a way, cartoonists can be the conscience, the moral compass of a society – it is not a matter of right and left, but a matter of right or wrong. So, cartoonists are very important, and it is not wonder that many governments – from Iran to Equatorial Guinea to Turkey – are trying to pressure them into silence.

    3. What have you done since leaving Iran?

    While in Canada, I studied journalism and worked with a news agency for three years. I joined IFEX in 2008, and starting in 2009 I ran a news website specifically for and about Iran. This became one of the top news websites on Iranian issues, although it was filtered and firewalled in Iran. At some point, however, we stopped getting funding; we understood that the Obama administration’s policies towards Iran, their efforts to connect with the regime, were a major reason why other organisations stopped funding us. We had to let it go.

    As a cartoonist with fibromyalgia, who has had to stop drawing as a professional, I now work with Cartoonist Rights Network International. I was once a client, now I am a board member. We are a human rights organisation, focused on the freedom of expression, and we support cartoonists in distress: cartoonists who are oppressed by the regimes in their countries, threatened, arrested or sent to prison.

    Cartoonists are vulnerable, and even more so after the Charlie Hebdo massacre. There is increasing solidarity among them, and they are better connected now, through our organisation and others – but still, they are in danger. What needs to be done is provide a means of sustenance for cartoonists who are in trouble. That’s very difficult, because non-profits are not rich, and also because a cartoonist cannot live off assistance funds forever – they need to be paid to do what they do best.

    Finally, as a geologist and an expert on Iran’s water problems, I am back to working on water issues. Iran has a big water problem, which is possibly going to create big chaos in the near future. There was an uprising in December 2017 and January 2018, and only in cities hit by water crisis and drought, where people were too desperate and felt they had nothing left to lose, were the protests not easily contained and people were killed. We will see more and more clashes in areas that are hit by drought.

    4. Do you think environmental issues, including water, should be treated as political issues?

    Most definitely. That is exactly what I am working on. Water may easily become a major political issue, in Iran and in the whole Middle East and North Africa (MENA) region, an already unstable one. Iran has always been a dry country, with rainfall about a third of the median around the world. But for 3,500 years Iranians were able to manage their water resources through various technologies. Over the past 50 years, however, mega-dams and deep wells have ruined our environment and most aquifers have been depleted; as a result, 85 percent of our groundwater is now gone. Climate change has only made it worse: last year, we had 78 percent less snow storage in our mountains compared to the previous year.

    Now, Iranians may be oppressed because of their beliefs and ideas, but when there’s not enough water to drink and produce food, they have reached a tipping point. In Syria the drought worsened from 2006 to 2009, as a result of which a million people from the north-eastern provinces had to leave their lands and migrate to the margins of bigger cities. When the Arab Spring started, it sparked protests in Syria as well – but in this case, they led to civil war. We are talking about farmers and herdsmen, people who had lost their livelihoods, many of whom had joined militant groups. Factor in an intolerant, authoritarian government that could not manage the protests, and there you go. Something similar could happen in Iran.

    5. Are you saying civil war is a likely outcome for Iran? Isn’t there any way pro-democracy forces could turn the discontent in their favour?

    That’s what some of us are worrying about. Pressure for water could, maybe, lead to a democratic opening as well. We are educating the public about the water situation. Unfortunately, many political groups have no clue about environmental issues – they have never cared about them, don’t understand them and don’t see how they could connect to their political struggles. In trying to change this, I am currently working on a documentary about water, connecting the struggles with water shortages that we are seeing in places as diverse as Cape Town in South Africa, Seville in Spain and even the Vatican City and some parts of the US. Our contacts in Iran are collecting material for us and documenting the situation as well, and we are doing a collaborative bilingual project, in English and Persian, to educate the public, including academics and politicians. Because if we don’t do anything about it, rather than democracy what we will get is more uprisings, repression, and hundreds or thousands of people killed in places hit by drought.

    Civic space in Iran is rated as ‘closed’ by theCIVICUS Monitor,indicating overwhelming restrictions in the freedoms of association, peaceful assembly and expression.

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  • MALI : « La répression réelle ou perçue a créé un climat d’autocensure parmi les citoyens »

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    CIVICUS échange avec Nafissatou Maiga, coordonnatrice de l’Association des Jeunes pour le Développement de Sangarebougou/Femmes et Initiatives pour le Développement (AJDS/FID-MALI) sur l’état de l’espace civique au Mali depuis le coup d’état militaire de 2021.

    AJDS/FID-MALI représente la convergence de deux organisations de la société civile (OSC) maliennes engagées dans la défense des droits humains et de la liberté d’expression, avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes.

    Dans quelle mesure les libertés civiques ont-elles été respectées depuis le coup d’État militaire de 2021 ?

    Après le coup d’État de 2021, en théorie, les libertés d’association, d’expression et de réunion pacifique n’ont pas été formellement interdites par les autorités. Dans la pratique, cependant, on constate une atmosphère de crainte et de répression qui dissuade de nombreux citoyens de s’exprimer librement.

    Bien que les associations ne soient pas officiellement interdites, la peur de représailles et de répression a conduit de nombreuses personnes à hésiter à rejoindre ou à s’engager activement dans des OSC ou des groupes politiques. Les membres de ces associations peuvent craindre d’être surveillés ou ciblés par les autorités.

    Bien que la liberté d’expression soit garantie par la loi, la réalité sur le terrain est souvent très différente. Les citoyens ont souvent peur de s’exprimer ouvertement, en particulier sur les réseaux sociaux, de peur de représailles. L’application souvent abusive de la loi sur la cybercriminalité, qui criminalise certains types de discours en ligne, a contribué à renforcer cette culture de la peur.

    Bien que les manifestations et les rassemblements pacifiques ne soient pas explicitement interdits, les autorités ont souvent recours à l’état d’urgence ou d’autres prétextes pour restreindre ou dissuader certains rassemblements.

    Dans l’ensemble, bien que les libertés civiques ne soient pas officiellement restreintes, la peur des représailles et la répression réelle ou perçue ont créé un climat d’autocensure parmi les citoyens, compromettant ainsi l’exercice de ces droits fondamentaux.

     

    Quelle est la situation des médias et des journalistes ?

    La situation des médias et des journalistes s’est fortement détériorée, en particulier pour ceux qui expriment des opinions divergentes de celles des autorités. Bien qu’il n’ait pas de chiffres précis, plusieurs journalistes et chroniqueurs ont été emprisonnés pour avoir exprimé des opinions considérées comme des infractions contre l’État. Un exemple frappant est celui du célèbre chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily, qui a été placé en détention préventive et reste incarcéré à ce jour. Cette répression contre les voix dissidentes crée un climat de peur et d’insécurité pour les journalistes indépendants et compromet sérieusement la liberté de la presse au Mali.

    Parmi les développements récents, il convient de mentionner la suspension par la Haute Autorité de la Communication de nombreux médias, en particulier des médias internationaux tels que RFI et France 24. En outre, des médias nationaux tels que Djoliba TV ont également été temporairement suspendus. En conséquence, l’accès à l’information et la diversité des opinions ont été restreintes.

    Au moment où les médias et les journalistes et ont le plus besoin de s’organiser et de travailler ensemble pour se protéger, il leur est de plus en plus difficile de le faire. Les restrictions imposées par les autorités rendent difficile la coordination. Les pressions exercées sur les voix dissidentes et les menaces de répression limitent leur capacité à se réunir et à agir collectivement pour défendre leurs droits.

    La suppression de fonds provenant de pays comme la France, destinés à soutenir la société civile, affaiblit également la capacité des médias et des journalistes à bénéficier d’un soutien financier et technique extérieur. Cela limite leur capacité à mener des actions de plaidoyer et de sensibilisation, ainsi qu’à renforcer leurs capacités pour faire face à la répression.

    L’absence de soutien international adéquat, tant financier que diplomatique, contribue à isoler davantage les médias et les journalistes maliens dans leur lutte pour la liberté de la presse et la protection des droits humains. Le manque de solidarité internationale peut également renforcer le sentiment d’impunité des autorités et aggraver la situation des médias et des journalistes.

    Que faut-il faire pour que les libertés civiques et démocratiques soient rétablies ?

    Face aux défis décrits, il est crucial que la communauté internationale intensifie ses efforts pour soutenir les médias indépendants et les journalistes maliens en difficulté, en leur fournissant du soutien financier, technique et diplomatique pour renforcer leur résilience et leur capacité à défendre la liberté de la presse et les droits humains.

    Les organisations internationales doivent également accroître leur soutien financier et technique aux OSC qui défendent la liberté d’expression et les droits humains au Mali. Ce soutien renforcera leur capacité à documenter les violations des droits humains, à fournir assistance juridique aux victimes et à plaider en faveur de réformes démocratiques.

    Pensez-vous que la transition démocratique promise aura lieu en 2024 ?

    Concernant la transition promise, les récents événements, notamment l’absence de mention de l’organisation des élections dans le projet de loi de finances et les discussions sur la sortie du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, l’organisation politique et économique régionale, suscitent des préoccupations quant à la volonté des autorités maliennes de respecter leurs engagements démocratiques. C’est pour cela que je suis pessimiste quant à la tenue d’élections démocratiques en 2024.

    Dans ce contexte, il est essentiel que la communauté internationale reste vigilante et continue d’exercer des pressions diplomatiques pour que les autorités maliennes respectent leur engagement à restaurer la démocratie et les droits humains.


    L’espace civique en Mali est classé « réprimé » par leCIVICUS Monitor.

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  • MYANMAR : « Les partis d'opposition se plaignent que le corps électoral censure leur discours »

    Cape DiamondCIVICUS s'entretient avec le journaliste lauréat Cape Diamond (Pyae Sone Win) au sujet des prochaines élections au Myanmar. Cape est un journaliste multimédia basé au Myanmar qui s’intéresse au domaine des droits humains, des crises et des conflits. Il travaille actuellement de manière indépendante pour l'Associated Press (AP). Il a assuré une couverture critique de la crise des réfugiés rohingyas et a travaillé avec de nombreux médias internationaux, dont Al Jazeera, ABC News et CBS. Il a également contribué au documentaire lauréat du BAFTA,Myanmar’s Killing Fields, et au filmThe Rohingya Exodus, médaillé d'or au Festival du film de New York.

    Prévues pour le 8 novembre 2020, ces élections seront les premières depuis 2015, date à laquelle elles ont abouti à une victoire écrasante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), et ne seront que les deuxièmes élections compétitives depuis 1990, date à laquelle la victoire écrasante de la LND a été annulée par l’armée.

    Quel est l'état des libertés civiles et de la société civile à l'approche des élections ?

    La situation de la liberté d'expression est très préoccupante. Au fil des années, des journalistes et des militants des droits de l'homme au Myanmar ont fait l'objet d'accusations pénales en raison de leur travail. Des lois restrictives, telles que la loi sur les télécommunications, la loi sur les associations illicites, la loi sur les secrets officiels et les dispositions du code pénal relatives à la diffamation, continuent d'être utilisées pour poursuivre les militants et les journalistes. La loi sur les défilés et rassemblements pacifiques a également été utilisée contre les manifestants.

    De nombreux partis politiques se sont plaints du fait que la Commission électorale de l'Union (CEU), l'organe électoral, a censuré des messages devant être diffusés à la télévision nationale avant les élections. Par exemple, Ko Ko Gyi, président du parti populaire, a déclaré que les changements apportés par la CEU dans son discours de campagne l'empêchaient d'exprimer pleinement la position politique de son parti sur les élections. Deux partis, le Parti démocratique pour une nouvelle société et la Force démocratique nationale, ont annulé leurs émissions électorales pour protester contre la censure.

    En même temps, les adversaires disent que le corps électoral est biaisé en faveur du parti au pouvoir, la LND, dirigé par Aung San Suu Kyi. C'est une question à laquelle nous devons être attentifs et dont nous devons parler afin de garantir des élections crédibles.

    Le corps électoral s’est-il rapproché de la société civile ?

    J'ai entendu dire que l'actuel CEU n'a pas cherché activement à établir un lien avec la société civile. Le CEU a d'abord interdit à l'Alliance du peuple pour des élections crédibles (APEC), l'un des plus grands groupes de surveillance des élections du pays, de surveiller les élections. La CEU a accusé l'APEC de ne pas être enregistrée en vertu de la loi régissant les organisations de la société civile et de recevoir des fonds de sources internationales. Bien que la CEU l'ait finalement autorisée à fonctionner, l'organisation éprouve des difficultés à le faire en raison des restrictions récemment imposées à cause de la COVID-19.

    Quelles sont les principales questions autour desquelles la campagne s'articulera ?

    La pandémie de la COVID-19 et la guerre civile en cours dans le pays sont nos principaux problèmes pour le moment. Il est très clair que le parti au pouvoir et le gouvernement ne prêtent pas suffisamment attention à la situation des minorités dans les régions qui souffrent de la guerre civile.

    Il est inquiétant que le pays traverse une pandémie, dont je pense qu'il n'a pas la capacité suffisante pour y faire face. Au 29 septembre 2020, nous avons eu un total de 11 000 cas signalés et 284 décès dus à la COVID-19. L'augmentation des infections au cours des dernières semaines est inquiétante, puisque nous n'avions eu qu'environ 400 cas confirmés en août. Je crains que la situation ne permette aux gens d'aller voter aux élections en toute sécurité.

    Plus de 20 partis politiques ont envoyé des demandes au corps électoral pour reporter les élections en raison de la pandémie, mais celles-ci ont été rejetées. Le parti au pouvoir n'est pas prêt à reporter les élections.

    Est-il possible de développer une campagne « normale » dans ce contexte ?

    Je ne pense pas qu'il soit possible d'avoir des rassemblements de campagne normaux comme ceux des dernières élections, celles de 2015, car nous sommes en pleine pandémie. Le gouvernement a pris plusieurs mesures pour lutter contre la propagation de la maladie, notamment l'interdiction de se réunir. Les partis politiques ne peuvent pas faire campagne dans des zones qui sont en situation de semi-confinement.

    Les grandes villes, telles que Yangon et sa région métropolitaine, ainsi que certaines municipalités de Mandalay, sont en semi-confinement, dans le cadre d'un programme que le gouvernement a appelé « Restez à la maison ». Au même temps, l'ensemble de l'État de Rakhine, qui connaît une guerre civile, est également en semi-confinement. J'ai bien peur que les habitants de la zone de guerre civile ne puissent pas aller voter.

    Pour s'adresser à leur public, les candidats utilisent à la fois les réseaux sociaux et les médias traditionnels. Toutefois, comme je l'ai déjà souligné, certains partis de l'opposition ont été censurés par la CSU. Certains membres de l'opposition ont dénoncé le traitement inéquitable de la CEU et du gouvernement, tandis que le parti au pouvoir utilise son pouvoir pour accroître sa popularité. Cela va clairement nuire aux chances électorales de l'opposition.

    Quels sont les défis spécifiques auxquels sont confrontés les candidats dans l'État de Rakhine ?

    Étant donné que tout l'État de Rakhine est soumis à des restrictions en raison de la COVID-19, les candidats ne peuvent pas faire campagne personnellement. C'est pourquoi ils font généralement campagne sur les réseaux sociaux. En même temps, dans de nombreuses municipalités de l'État de Rakhine, une coupure du service Internet a été imposée de façon prolongée en raison des combats continus entre l'armée arakanienne et les forces militaires. Je crains que les gens là-bas ne puissent pas obtenir suffisamment d'informations sur les élections.

    Le gouvernement du Myanmar utilise également la loi discriminatoire de 1982 sur la citoyenneté et la loi électorale pour priver les Rohingyas de leurs droits et les empêcher de se présenter aux élections. Les autorités électorales ont empêché le leader du Parti de la démocratie et des droits humains (PDDH) dirigé par les Rohingyas, Kyaw Min, de se présenter aux élections. Kyaw Min a été disqualifié avec deux autres candidats du PDDH parce que ses parents n'auraient pas été citoyens, comme l'exige la loi électorale. C'est l'un des nombreux outils utilisés pour opprimer le peuple Rohingya.

    En octobre, la CEU a lancé une application pour smartphone qui a été critiquée pour l'utilisation d'un label dérogatoire en référence aux musulmans rohingyas. L'application mVoter2020, qui vise à sensibiliser les électeurs, désigne au moins deux candidats de l'ethnie rohingya comme des « Bengalis », ce qui laisse entendre qu'ils sont des immigrants du Bangladesh, même si la plupart des Rohingyas vivent au Myanmar depuis des générations. Ce label est rejeté par de nombreux Rohingyas. De plus, aucun des plus d'un million de réfugiés Rohingyas au Bangladesh, ni des centaines de milliers de personnes dispersées dans d'autres pays, ne pourra voter.

    L'espace civique au Myanmar est décrit comme « répressif » par leCIVICUS Monitor.
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  • SINGAPOUR : « Les partis d’opposition ont bénéficié d’une couverture défavorable de la part des médias d’État et ont eu des difficultés à accéder aux électeurs »

    Jolovan WhamCIVICUS s’entretient avec le défenseur des droits humains Jolovan Wham au sujet des récentes élections à Singapour, qui se sont déroulées sur fond de pandémie de COVID-19. LeCIVICUS Monitor a documenté l’utilisation de lois restrictives contre les activistes de la société civile, les défenseurs des droits humains, les avocats, les médias indépendants en ligne et les membres de l’opposition politique de Singapour, qui risquent d’être poursuivis, notamment par des procès pour diffamation et des accusations d’outrage à la cour.

    Y a-t-il eu des désaccords sur la question de savoir si, quand ou comment les élections doivent être organisées ?

    Oui. Les partis d’opposition s’y sont largement opposés car la pandémie de COVID-19 n’avait pas reculé et la tenue des élections pouvait constituer une menace pour la santé publique. Ils craignaient également que les rassemblements physiques et le démarchage en porte-à-porte ne soient pas autorisés, ce qui entraverait leurs efforts de campagne.

    Et, de fait, il était plus difficile d’établir un contact direct avec les électeurs lorsqu’il était nécessaire de maintenir une distance d’un mètre pendant les marches et les visites en porte-à-porte. Chacun a dû prononcer son discours et se connecter aux électeurs en ligne. Certains changements ont été introduits pour que les élections se déroulent dans le contexte de la pandémie. La période de vote a été prolongée de deux heures en prévision de files d’attente plus longues en raison de la distanciation sociale. Mais il n’a pas été question du vote en ligne. Et il est possible que les personnes âgées ou ayant des problèmes de santé n’aient pas participé par peur d’être infectées par le COVID-19.

    Quel était l’état des libertés civiques avant les élections ?

    Le contrôle du People’s Action Party (PAP) au pouvoir sur toutes les institutions publiques est un problème majeur de liberté civique. Cela signifie qu’il peut façonner le discours politique en fonction de son programme et fixer les règles du jeu à sa convenance. Par exemple, le département électoral, qui dessine les circonscriptions électorales, relève du Premier ministre. La plupart des groupes de la société civile ont peur de s’impliquer de manière significative dans les élections en raison des conséquences d’être perçus comme "partisans". Si une association de la société civile est liée à un parti d’opposition, elle peut perdre le financement, le soutien et les ressources nécessaires à son travail.

    Un récent rapport de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) Parliamentarians for Human Rights a mis en évidence des failles structurelles qui ont empêché l’élection d’être équitable. Il s’agit notamment des pouvoirs étendus du premier ministre sur l’ensemble du processus électoral, sans qu'aucun contrôle efficace ne soit exercé. Le contexte dans lequel les Singapouriens pouvaient exercer leur droit de participer à la vie publique était sévèrement restreint. Les principaux candidats de l’opposition ont fait l’objet de poursuites judiciaires par des membres du PAP, et les électeurs des districts dirigés par l’opposition craignaient des représailles s’ils ne votaient pas pour le PAP. Les libertés fondamentales, qui sont intrinsèquement liées à l’existence d’élections libres, sont limitées car le gouvernement contrôle les médias et utilise des lois restrictives contre les voix critiques et dissidentes.

    Comment cela a-t-il affecté les chances de l’opposition ?

    Les candidats et les partis de l’opposition ont dû s’appuyer uniquement sur les médias sociaux pour faire passer leur message en raison de la couverture défavorable qu’ils ont reçue de la part des médias d’État. Ils ont également eu des difficultés à atteindre les électeurs en raison du monopole, de la manipulation et du contrôle exercés par le PAP sur les syndicats et les organisations et groupes de base dans tout le pays, auxquels s’ajoutent les difficultés liées à l’organisation de manifestations physiques dans le contexte de la pandémie.

    Les élections ont eu lieu le 10 juillet. Le PAP a remporté 83 sièges parlementaires, mais a également connu un revers, l’opposition ayant réalisé des gains plus modestes mais historiques. Le Parti des travailleurs, seul parti d’opposition présent au Parlement, a vu ses sièges passer de six à dix, ce qui constitue le meilleur résultat pour l’opposition depuis l’indépendance. Le vote populaire remporté par le PAP est tombé à 61%.

    Quelles étaient les principales questions autour desquelles s’articulait la campagne ?

    Pour le PAP, la campagne s’est concentrée autour de la diffamation des candidats de l’opposition, les accusant de colporter des mensonges et d’avoir des intentions néfastes, et s’est attachée à les discréditer. Des tactiques de peur ont également été utilisées : l’idée a été transmise à l’électorat que seul le PAP pouvait sortir les Singapouriens de la pandémie de COVID-19, et que la présence de plus de représentants de l’opposition au Parlement contrecarrerait ces efforts.

    Les partis d’opposition, quant à eux, se sont attachés à faire passer à l’électorat le message qu’ils étaient sur le point d’être éliminés du Parlement, puisqu’ils disposaient de moins de 10 sièges sur près de 90. Les autres questions clés soulevées par l’opposition étaient le coût élevé de la vie et l’immigration.

    L’espace civique à Singapour est classé « obstrué » par leCIVICUS Monitor. 

  • Zoom sur la suspension du droit d’exercer de journalistes au Cameroun : appel à l’annulation de cette décision

    CIVICUS condamne la décision du Conseil national de la communication du Cameroun de suspendre pour un mois les journalistes Séverin Tchounkeu (PDG) et Cédrick Noufele (rédacteur en chef et présentateur), qui travaillent pour la chaîne de télévision privée Équinoxe TV.

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