Amérique du Nord

  • CANADA : « Les peuples autochtones les plus marginalisés subissent de sévères violations de leurs droits humains »

    Melanie OmenihoCIVICUS parle des droits des peuples autochtones au Canada avec Melanie Omeniho, présidente de Les Femmes Michif Otipemisiwak/Femmes de la Nation Métisse (LFMO).

    Fondée en 1999 et constituée en société en 2010, LFMO est une organisation de la société civile qui défend les droits des peuples autochtones au Canada. Cela inclut notamment le droit à l’égalité de traitement, à la santé et au bien-être des femmes, et les droits des personnes de diverses identités de genre et des minorités sexuelles de la Nation Métisse.

    Quelle est la situation actuelle des peuples autochtones au Canada ?

    D’après notre expérience au LFMO, les personnes autochtones les plus marginalisées subissent d’importantes violations de leurs droits humains. Beaucoup d’entre elles tentent de surmonter des traumatismes et n’ont ni le temps, ni les ressources nécessaires pour faire face au racisme systémique responsable de la violation persistante de leurs droits.

    Par exemple, nous avons entendu de nombreuses expériences concernant les difficultés d’accès au système canadien de services d’assistance aux victimes. Dans certaines régions si une personne a déjà eu des démêlés avec le système de justice pénale, même des décennies auparavant, et que cela reste dans son casier judiciaire, elle peut ne pas être admissible à des services aux victimes. Cette politique a de graves répercussions sur les personnes autochtones qui sont victimes de crimes, y inclus d’agressions sexuelles, et représente une violation de leurs droits.

    Au LFMO, nous sommes très conscients de l’expérience du racisme anti-autochtone. Certains d’entre nous sommes attaqués sur la base de notre apparence ou de nos propos dans notre vie quotidienne. Ce qui nous concerne particulièrement est le manque de volonté de catégoriser comme des crimes de haine les attaques physiques contre les femmes autochtones.

    Nous encourageons un changement de politiques et de pratiques dans toutes les facettes du système de justice pénale, afin d’identifier les crimes de haine contre les personnes autochtones au lieu de les classer comme des agressions ordinaires. Pour créer un changement et tenir les agresseurs dûment responsables, nous devons faire en sorte que le racisme anti-autochtone soit reconnu comme un crime de haine.

    Comment la LMFO travaille-t-elle pour faire avancer les droits des peuples autochtones au Canada ?

    La LMFO est l’organisation nationale qui représente les femmes Métisses dans toute la mère patrie de la Nation Métisse. Les Métis sont l’un des trois peuples autochtones reconnus du Canada, avec les Premières Nations et les Inuits. Selon le recensement de 2016, près de 600 000 Canadiens s’identifient comme Métis.

    La LMFO défend l’égalité des femmes Métisses, des personnes bispirituelles et des personnes Métisses de diverses identités de genre dans toute la mère patrie de la Nation Métisse – notre mère patrie Métisse. Le terme « bispirituel » a été repris dans les années 1990 pour désigner les personnes autochtones LGBTQI+. Il correspond à un concept ancien dans les communautés autochtones qui désigne une personne qui incarne à la fois un esprit masculin et féminin.

    Le LFMO joue un rôle important dans l’amélioration de l’espace social, culturel, économique, environnemental et de leadership (rôles de dirigeance) occupé par les femmes Métisses et les minorités de genre. Notre mission primordiale est d’assurer l’égalité de traitement, la santé et le bien-être de tous les Métis, en mettant l’accent sur les femmes, les jeunes et les personnes bispirituelles et de genre diverse.

    Dans le cadre de notre plan stratégique, nous avons 10 objectifs : défendre les priorités et les besoins des femmes de la Nation Métisse, du Canada et du monde entier ; prendre soin de la terre et des eaux ; préserver le savoir traditionnel des femmes Métisses ; promouvoir la justice sociale et l’égalité ; créer des occasions pour les femmes Métisses de développer leurs compétences en leadership ; aider les Métis à mener une vie plus saine et soutenir des communautés saines et dynamiques ; veiller à ce que les perspectives et les priorités des femmes Métisses soient prises en compte dans les initiatives de développement économique, et qu’un soutien soit apporté à leur esprit d’entreprise ; favoriser des espaces d’apprentissage culturellement adéquats, dès la jeunesse et tout au long de la vie, afin d’améliorer les résultats éducationnels pour les enfants, les femmes et tous les apprenants Métis ; élaborer une stratégie de recherche d’informations spécifique aux Métis afin de produire des données désagrégées ; et bâtir une organisation forte, prospère, inclusive, responsable et transparente.

    Nous faisons partie d’un mouvement global de groupes de peuples autochtones du monde entier qui luttent et plaident collectivement pour être vus, entendus et reconnus. Plus nous prenons la parole, partageons nos histoires et luttons pour préserver nos traditions et nos cultures, plus nous aurons de chances d’obtenir la reconnaissance de nos droits et la création de politiques qui nous soutiennent et nous protègent.

    Comment le gouvernement devrait-il contribuer à l’avancement des droits des peuples autochtones du Canada ?

    Nous espérons qu’en transposant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones dans son droit interne, le gouvernement mettra en œuvre des politiques visant à concrétiser les droits des peuples autochtones, et que les femmes autochtones participeront à ces conversations. C’est en vue de cet objectif que LFMO préconise une approche fondée sur le genre avec une optique intersectionnelle dans l’élaboration des politiques et la co-création de la législation.

    L’espace civique au Canada est classé « ouvert » par leCIVICUS Monitor.
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  • COP26 : « Le Nord global doit être responsable et s’engager dans la lutte contre le changement climatique »

    LorenaSosaAlors que la 26ème Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26) débute à Glasgow, au Royaume-Uni, CIVICUS continue d’interviewer des activistes, des dirigeants et des experts de la société civile sur les défis environnementaux auxquels ils sont confrontés dans leurs contextes, les actions qu’ils entreprennent pour y faire face et leurs attentes pour le sommet.

    CIVICUS s’entretient avec Lorena Sosa, directrice des opérations de Zero Hour, un mouvement dirigé par des jeunes qui cherche à créer des voies d’accès, fournit des formations et distribue des ressources pour les nouveaux jeunes militants et organisateurs. Grâce à Zero Hour, Lorena a soutenu le travail d’activistes en Jamaïque, aux Philippines et à Singapour, qui cherchent à générer une action immédiate et à attirer l’attention sur les impacts du changement climatique.

    Quel est le problème climatique dans le pays où votre organisation travaille ?

    Zero Hour travaille actuellement à l’élimination des subventions aux combustibles fossiles dans la politique américaine et à la lutte contre le manque de ressources pour l’organisation et la mobilisation en faveur du climat. Nous avons récemment organisé avec succès une manifestation virtuelle, « End Polluter Welfare », à laquelle ont participé le chef de la majorité des sénateurs Chuck Schumer et le membre du Congrès Ro Khanna, ainsi qu’une mobilisation intitulée « People Not Polluters » à New York. Nous avons également participé à l’organisation de la mobilisation « People vs Fossil Fuels » à Washington DC. Nous travaillons actuellement à la révision d’une série d’activités de formation pour aider nos sections à apprendre comment organiser des campagnes locales spécifiques à leurs communautés.

    Beaucoup de nos actions expriment notre désir de nous lier et de collaborer avec d’autres personnes impliquées dans le mouvement pour élever les actions de chacun, car il est difficile d’obtenir une couverture et une attention pour les actions que nous organisons tous. Il est agréable de voir des militants se soutenir mutuellement ; l’amour et le soutien sont vraiment nécessaires pour améliorer l’état du mouvement et faire avancer ses revendications.

    Avez-vous été confrontée à des réactions négatives pour le travail que vous faites ?

    Le retour de bâton contre le travail des militants est très variable, notamment dans le cas de nos sections internationales, qui sont confrontées à des limites en matière de protestation et de mobilisation en raison de restrictions gouvernementales. Aux États-Unis, le principal effet négatif du travail que nous faisons est lié à l’épuisement qui résulte du fait de travailler sans voir aucune action de la part des dirigeants qui ont le pouvoir d’initier des actions pour le bien de notre planète. Le burnout n’est que trop fréquent au sein du mouvement des jeunes pour le climat, d’autant plus que nombre d’entre nous tentent de jongler entre leurs obligations universitaires, leur vie sociale et leur militantisme, tout en essayant de garder l’espoir que le changement est possible.

    Pour ce qui est du maintien du bien-être et de la protection contre les effets de l’épuisement professionnel, j’ai appris qu’il est préférable de s’engager auprès de la communauté climatique dont je fais partie ; je sais que je ne suis pas seule avec mes préoccupations, car j’en parle constamment avec mes amis et mes collègues. Il n’existe pas de remède universel contre l’épuisement professionnel, mais j’ai appris que prendre le temps de prendre soin de moi et de rester en contact avec ma famille et mes amis m’aide énormément à garder les pieds sur terre.

    Comment établissez-vous des liens avec le mouvement international pour le climat ?

    Nos équipes Global Links et Operations, dirigées par Sohayla Eldeeb et moi-même, ont travaillé ensemble pour façonner nos communications avec nos sections internationales en Jamaïque, aux Philippines et à Singapour. Nous avons organisé des heures de consultation spécifiques pour nos sections internationales afin de les aider à résoudre les conflits qu’elles rencontrent dans leur travail de campagne, et de leur apporter tout le soutien possible.

    En ce qui concerne les campagnes internationales, notre directrice adjointe des partenariats, Lana Weidgenant, participe activement aux campagnes internationales qui visent à attirer l’attention et à encourager l’éducation et l’action sur la transformation des systèmes alimentaires pour éliminer les émissions de gaz à effet de serre et protéger notre environnement. Lana était la vice-présidente jeunesse de Transition to Sustainable Consumption Patterns pour le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires 2021, elle est l’une des jeunes leaders de la campagne internationale Act4Food Act4Change qui a recueilli les engagements et les priorités en matière de systèmes alimentaires de plus de 100 000 jeunes et alliés à travers le monde, et elle est l’un des deux représentants jeunesse aux négociations agricoles de la COP26 de cette année.

    Dans quelle mesure espérez-vous que la COP26 permettra de progresser dans la lutte contre le changement climatique ?

    Je voudrais que le Nord global rende des comptes et s’engage à apporter 100 milliards de dollars pour permettre au Sud de mettre en œuvre avec succès ses propres mesures d’adaptation et d’atténuation du changement climatique.

    Beaucoup de nos points de vue à Zero Hour se concentrent sur la justice, plutôt que sur l’équité, parce que nous savons que les États-Unis sont un contributeur majeur à cette crise. Les dirigeants du Nord de la planète, et en particulier les acteurs clés des États-Unis, doivent cesser de soutenir l’industrie des combustibles fossiles, et commencer à s’engager en faveur de solutions qui donnent la priorité aux personnes plutôt qu’aux pollueurs.

    Je serais ravie de voir que tous les dirigeants présents à la COP26 prennent des mesures sérieuses et décisives pour combattre et éliminer les effets du changement climatique. L’aggravation des phénomènes météorologiques et la montée du niveau des mers ont déjà montré que l’inaction sera préjudiciable au bien-être de notre planète et de tous ses habitants.

    Le récent rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies a souligné qu’il existe suffisamment de preuves pour que nos dirigeants traitent le changement climatique comme l’urgence qu’il représente. J’espère que tous les dirigeants mondiaux participant à la conférence prendront véritablement en considération les conclusions du rapport du GIEC lors de la rédaction des résultats de la conférence.

    L’espace civique aux États-Unis est classé « obstrué » par leCIVICUS Monitor.
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  • PEUPLES AUTOCHTONES : « Les Canadiens sont solidaires avec nous et veulent voir des changements »

    TeresaEdwardsCIVICUS s’entretient avec Teresa Edwards, directrice exécutive et conseillère juridique de la Fondation Legacy of Hope (LHF), sur les réactions aux preuves récentes d’atrocités commises à l’encontre des peuples autochtones du Canada dans le cadre du système des pensionnats du pays, et sur les efforts de la société civile pour obtenir vérité, justice et réparations. La LHF est une organisation caritative autochtone nationale à but non lucratif qui cherche à éduquer le public, à sensibiliser, à favoriser l’empathie et à inspirer l’action autour des questions d’inégalité, de racisme et de violations des droits humains commises contre les peuples autochtones du Canada.

     

    Qu’est-ce qui a changé pour les peuples autochtones du Canada depuis que les autorités ont commencé à reconnaître l’existence des tombes d’enfants dans les pensionnats ?

    En tant que peuples autochtones, nous avons toujours été informés de ces atrocités par les survivants, nos familles et nos communautés depuis des générations. Nous avons également soulevé ces questions auprès des autorités pendant des années, sans réponse ou presque.

    Depuis que les restes des enfants ont commencé à être déterrés en mai, et que les Canadiens s’en rendent compte grâce aux preuves ADN indéniables et irréfutables découvertes autour des écoles, nous avons reçu une vague de soutien que nous n’aurions jamais pu imaginer. Nous avons été contactés par des particuliers, des familles, des fondations, des élèves d’écoles primaires et secondaires, des syndicats d’enseignants et de nombreux autres syndicats, des petites, moyennes et grandes entreprises, des agents de police et des agents correctionnels, des paroissiens, et la liste est encore longue - tous demandant ce qu’ils pouvaient faire pour aider ou contribuer à la réconciliation d’une manière ou d’une autre.

    Le personnel de la Fondation Legacy of Hope travaille sans relâche depuis le mois de mai pour mener à bien nos projets, expositions et programmes habituels, tout en répondant aux milliers de demandes de renseignements que nous recevons chaque jour, et cela ne s’est pas arrêté. Nous avons embauché davantage de personnel et de travailleurs occasionnels afin de nous assurer que nous ne manquons pas une occasion de produire davantage de ressources éducatives, d’expositions, de programmes d’études, d’ateliers et d’autres opportunités d’engagement avec le public. C’est incroyablement encourageant de voir que les Canadiens ont tellement de cœur en prenant connaissance de la véritable histoire du Canada !

    Quelles actions les groupes de la société civile autochtone ont-ils entreprises pour mettre en avant les problèmes d’abus et d’exclusion, notamment à l’occasion de la fête du Canada et de la campagne électorale ?

    Depuis des décennies, les groupes autochtones tentent de sensibiliser l’opinion publique aux nombreuses injustices qui touchent l’ensemble de nos nations, ainsi qu’aux problèmes particuliers de chaque territoire, mais la plupart des médias grand public et des gouvernements ne s’y intéressent guère. Lorsque les histoires concernant les dépouilles des enfants ont fait le tour des médias sociaux et des petits médias, les grands médias ont commencé à couvrir davantage ce qui s’était passé. À chaque nouvelle découverte d’un nouveau lieu dans un pensionnat, de plus en plus de Canadiens ont commencé à poser des questions, à chercher des réponses et à tendre la main aux peuples autochtones du Canada. Face à la pression croissante, les Canadiens se sont tournés vers le gouvernement pour qu’il réagisse.

    Le 1er juillet, des centaines de milliers d’alliés canadiens ont marché avec les peuples autochtones à travers le Canada pour une journée de réflexion, envoyant au gouvernement le message que les Canadiens sont solidaires avec nous et veulent voir un changement.

    En ce qui concerne la campagne électorale, nous ne sommes pas une organisation politique, mais je peux dire que nous avons vu les droits des autochtones pris en compte par certains partis plus que par d’autres. Quel que soit le parti au pouvoir, nous sommes toujours prêts et désireux de travailler avec lui concernant les efforts de réconciliation.

    Quelle différence les récents actes de reconnaissance et d’excuses - tels que lesexcuses des évêques catholiques et la célébration de laJournée nationale de la vérité et de la réconciliation en septembre – ont-ils produit, et quelles mesures supplémentaires sont encore nécessaires ?

    Nous sommes encouragés par les excuses des évêques catholiques et leur engagement à collecter des fonds pour les ressources des survivants et des organisations qui les servent. Cependant, nous attendons avec impatience que le Pape vienne au Canada pour s’excuser également et s’engager à soutenir les efforts de réconciliation.

    Quels sont les principaux défis auxquels les peuples autochtones sont confrontés au Canada, et quels sont les obstacles à la réalisation des droits des peuples autochtones ?

    Il y en a plusieurs, et ils varient d’un océan à l’autre, mais de nombreux droits humains fondamentaux doivent être respectés : l’accès à l’eau potable dans toutes les communautés autochtones d’un pays aussi riche que le Canada, la nécessité d’un financement équitable de l’éducation des enfants autochtones, la nécessité d’un financement équitable des services médicaux pour les peuples autochtones, la possibilité de vivre sans violence ou sans crainte d’être tué simplement parce que vous êtes autochtone, la possibilité d’exercer les droits issus de traités, la lutte contre les taux élevés de pauvreté et l’accès au développement économique, pour n’en citer que quelques-uns.

    Nous avons connu sept générations de discrimination et d’injustice. J’espère qu’en travaillant avec les Canadiens, nous pourrons améliorer les choses pour les sept prochaines générations. Ainsi, lorsque nos descendants se pencheront sur les mesures que nous avons prises de notre vivant, ils verront que nous avons travaillé ensemble pour créer un avenir meilleur.

    Quelles actions sont nécessaires pour faire progresser les droits des peuples autochtones, et quel soutien est nécessaire pour permettre ces actions ?

    L’enseignement de l’histoire des peuples autochtones dans toutes les écoles, de la maternelle à la douzième année, d’une manière adaptée à l’âge des élèves, comme nous le faisons pour toutes les autres atrocités commises au cours de l’histoire, serait un moyen concret d’influencer les générations futures qui seront nos enseignants, nos médecins, nos politiciens, nos juges et nos décideurs, car cela aurait un impact considérable sur la manière dont les peuples autochtones seront traités à l’avenir. La Commission Vérité et Réconciliation a déjà présenté très clairement 94 appels à l’actionqui permettraient de faire progresser de manière significative les droits des peuples autochtones. Il ne nous reste plus qu’à continuer à les mettre en œuvre.

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