Le militantisme porte ses fruits : à l’occasion de la Journée Nelson Mandela, redoublons d’efforts pour libérer les défenseurs des droits humains aux quatre coins du monde.

  • La campagne #StandAsMyWitness («SoyezMonTémoin ») a été lancée il y a deux ans à l’occasion de la journée internationale Nelson Mandela.
  • La campagne s’inscrivait dans le cadre des appels lancés avec succès dans le monde pour la libération des défenseurs des droits humains incarcérés.
  • 21 défenseurs des droits humains actuellement représentés dans la campagne ont passé en tout ensemble 50 ans en prison.

À l’occasion de la Journée internationale Nelson Mandela le 18 juillet, l’alliance mondiale de la société civile CIVICUS appelle à redoubler d’efforts pour contribuer à la libération de 21 défenseurs des droits humains figurant dans la campagne mondiale #StandAsMyWitness. Pris ensemble, ils sont emprisonnés depuis un demi-siècle – et certains risquent de passer encore de nombreuses années derrière les barreaux. Le militantisme fait la différence : la campagne #StandAsMyWitness a déjà fait partie d’appels mondiaux couronnés de succès qui ont abouti à la libération de 20 militants à travers le monde.

Lancé il y a deux ans à l’occasion de la Journée Mandela, la campagne #StandAsMyWitnessexhorte les gouvernements à libérer les militants qui ont été emprisonnés ou placés en détention provisoire après avoir défendu et promu les droits humains.

« Plus de 30 ans après la sortie de prison de Nelson Mandela, des défenseurs des droits humains sont toujours injustement emprisonnés, tant dans des régimes autoritaires que dans des États démocratiques. Leur crime ? Avoir défendu les droits des femmes, des enfants et des peuples indigènes, avoir lutté pour la justice climatique, avoir plaidé pour des élections libres et équitables et avoir promu les libertés démocratiques », a déclaré David Kode, Responsable du plaidoyer et des campagnes à CIVICUS.

Parmi les défenseurs des droits humains faisant partie de la campagne #StandAsMyWitness figurent l’avocate iranienne Nasrin al-Sotoudeh, condamnée à 38 ans de prison pour avoir notamment insulté le guide suprême iranien, la Mexicaine Kenia Hernandez, qui risque une peine de dix ans de prison en représailles pour son travail de défense des communautés indigènes, et Buzurgmehr Yorov, un avocat tadjik de 50 ans, condamné à 22 ans de prison pour avoir défendu des opposants au gouvernement.

M.Mandela, peut-être le défenseur des droits humains le plus emblématique et le plus respecté, a été libéré après 27 ans de prison, suite à une opposition mondiale à son incarcération. Des efforts similaires de la part de la société civile et une pression publique continue sont nécessaires pour obtenir la liberté des défenseurs des droits humains actuellement condamnés à de longues peines de prison.

« Nous appelons les gens du monde entier à exiger la libération des courageux militants faisant partie de la campagne #StandAsMyWitness : signez une pétition, utilisez notre hashtag sur les réseaux sociaux ou faites pression sur votre gouvernement. Il est scandaleux que ceux qui se battent pour la justice et l’égalité aient passé ne serait-ce qu’un jour, ou pire encore, plusieurs années en prison », a déclaré David Kode.

Une action soutenue provenant de sources différentes peut faire bouger les choses. Depuis son lancement il y a deux ans, la campagne #StandAsMyWitness a travaillé de concert avec des organisations de défense des droits humains et la société civile pour obtenir la libération de 20 défenseurs des droits humains.

Il s’agit notamment de la militante philippine Teresita Naul, libérée en octobre après de nombreux efforts de sensibilisation de la société civile ; du défenseur des droits humains bahreïni Nabeel Rajab, libéré en juin dernier après près de cinq ans de campagnes de la société civile et de pression diplomatique de la part des gouvernements démocratiques ; et de la militante saoudienne des droits de la femme Loujain al-Hathloul, libérée après 1000 jours de détention en 2021 à la suite d’une éminente campagne mondiale exigeant sa libération.

Le célèbre ancien président sud-africain a passé 27 ans derrière les barreaux avant d’être libéré. Ensemble, faisons en sorte que les défenseurs des droits humains qui croupissent actuellement en prison ne soient pas oubliés, luttons ensemble pour leur liberté. Ils vous exhortent à : Être Leur Témoin.

Vous trouverez ci-dessous la liste des défenseurs des droits humains présentés dans la campagne #StandAsMyWitness. Pour savoir comment vous impliquer, consultez la page web de la campagne de CIVICUS : Stand As MyWitness.

AFRIQUE :

  • Eswatini : Bacede Mabuza et Mthandeni Dube – des députés qui ont fait campagne pour des réformes démocratiques.

ASIE :

  • Hong Kong : Chow Hang-Tung – militant pro-démocratie, condamné pour avoir organisé une veillée non autorisée de commémoration du massacre de la place Tiananmen.
  • Inde : Khurram Parvez – militant pour les droits des Cachemiris ; classé par Time Magazine dans la liste des 100 « personnes les plus influentes en 2022 ».

ASIE CENTRALE :

  • Biélorussie : Viasna Human Rights Defenders – membres du centre des droits humains Viasna; emprisonnés pour avoir exercé leur droit à la réunion pacifique et à la liberté d’expression.
  • Tadjikistan : Buzurgmehr Yorov – avocat des droits humains représentant des membres de l’opposition ; lauréat du prix des droits humains Homo Homini.

AMÉRIQUE LATINE :

  • Mexique : Kenia Hernandez – militante des droits des femmes et des peuples indigènes ; arrêtée après avoir manifesté.
  • Nicaragua : Maria Esperanza Sanchez Garcia – ciblée pour son militantisme civique.
  • Nicaragua : Medardo Mairena et Pedro Mena – militants de l’opposition, condamnés initialement à plus de 200 ans de prison après avoir participé à des manifestations antigouvernementales.

MOYEN-ORIENT & AFRIQUE DU NORD :

  • Algérie : Kamira Nait Sid – militante des droits des peuples indigènes et des femmes, qui défend les droits du peuple amazigh en Algérie.
  • Bahreïn : Abdul-Hadi al-Khawaja – emprisonné suite à des manifestations en faveur de la démocratie en 2011 ; lauréat du prestigieux prix Martin Ennals 2022 pour les défenseurs des droits humains.
  • Égypte : Hoda Abdel Moneim – avocate spécialiste des droits humains et ancienne membre du Conseil national égyptien des droits de l’homme.
  • Iran : Nasrin Sotoudeh – avocate des droits humains spécialisée dans les droits des femmes, des enfants et des défenseurs des droits humains.
  • Émirats arabes unis : Ahmed Mansoor – membre du conseil consultatif de Human Rights Watch et du Gulf Centre for Human Rights ; emprisonné pour avoir publié des informations sur les réseaux sociaux.