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Madagascar : Abandonnez toutes les accusations contre le défenseur de l’environnement Jeannot Randriamanana

Avant les prochaines audiences en appel de l’affaire du défenseur des droits humains écologiste malgache Jeannot Randriamanana, prévues pour le 14 juin 2022, l’alliance mondiale de la société civile CIVICUS demande aux autorités d’abandonner toutes les accusations portées contre lui et de cesser de persécuter les défenseurs des droits humains.

Jeannot a été condamné le 17 mars 2022 par le tribunal pénal de Mananjary à deux ans de prison pour diffamation et humiliation de membres du parlement et de fonctionnaires publics, ainsi que pour « usurpation d’identité » en vertu de la loi sur la cybercriminalité (article 20) et du code pénal (article 258) respectivement.  

Il a été arrêté et inculpé après avoir exprimé sur les réseaux sociaux son inquiétude quant au fait que les autorités malgaches n’ont pas fourni rapidement une aide humanitaire aux communautés touchées par les cyclones qui ont frappé certaines parties du pays en février 2022. Il a accusé les autorités de ne pas avoir tenu leurs promesses de fournir l’aide nécessaire aux districts de Nosy Varika et de Mananjary, et les a accusées de mal gérer l’aide humanitaire. Jeannot est défenseur des droits humains et chargé de communication à l’Observatoire indépendant des droits économiques, sociaux et culturels à Madagascar (OIDESCM), une organisation de la société civile qui milite pour les droits économiques, sociaux et culturels. Jeannot s’engage en particulier pour le droit à l’information et la bonne gouvernance à Madagascar. 

« Les poursuites judiciaires et la détention arbitraire de Jeannot Randriamanana illustrent la manière dont les autorités malgaches ciblent les défenseurs des droits humains et les militants lorsqu’ils s’expriment sur des questions qui concernent les citoyens, dans le but de les réduire au silence. Les accusations portées contre lui sont inventées de toutes pièces et les autorités devraient abandonner toutes les accusations lorsque son appel sera entendu le 14 juin et le libérer »,  a déclaré David Code, responsable du département de Plaidoyer et Campagne, CIVICUS.

Le 10 mai 2022, il a été libéré provisoirement de la prison de la Maison Centrale de Mananjary où il était détenu et devait se présenter à une audience en appel de son affaire, prévue pour le 14 juin 2022.  Il a été victime de menaces, de campagnes de diffamation et d’attaques dans le passé pour avoir exprimé des inquiétudes sur le manque de développement des infrastructures et dénoncé la corruption. 

Contexte

Par le passé, Madagascar a régulièrement pris pour cible des lanceurs d’alerte, des militants, des défenseurs des droits humains et des défenseurs de l’environnement pour avoir exprimé leurs préoccupations concernant la situation en matière de droits humains, la corruption et le pillage des terres et des ressources environnementales par des acteurs étatiques et non étatiques. Ces dernières années, les autorités ont intensifié la répression des militants et des défenseurs des droits humains. En 2021, le défenseur des droits humains et président du Syndicat des infirmières et des sages-femmes de Madagascar a été arrêté et interrogé par les autorités pour avoir plaidé pour les droits des auxiliaires médicaux et pour de meilleures conditions de travail. En outre, le défenseur des droits humains Clovis Razafimalala a plusieurs fois été arrêté et détenu arbitrairement depuis 2016 pour avoir défendu les droits environnementaux et s’être opposé à l’exploitation et au commerce illégaux de bois de rose à Madagascar. 

Madagascar est classé comme pays réprimé par le CIVICUS Monitor, un outil en ligne qui surveille l’état de l’espace civique à travers le monde. 

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