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Guinée : CIVICUS appelle à la libération des défenseurs des droits humains et place la Guinée sur la liste de surveillance des droits humains

  • L'alliance mondiale de la société civile CIVICUS demande la libération des défenseurs des droits humains Ibrahima Diallo et Sekou Koundouno.
  • La Guinée placée sur la liste de surveillance de CIVICUS Monitor à l'approche du référendum
  • Appel au retrait du président Condé à la fin de son mandat présidentiel

CIVICUS, l'alliance mondiale des organisations de la société civile, appelle le gouvernement de Guinée à libérer les défenseurs des droits humains Ibrahima Diallo et Sekou Koundouno.

Les deux défenseurs des droits humains ont été arrêtés le 6 mars par des hommes masqués de la BRI (Brigade d'Investigation et d'Intervention) et emmenés vers une destination inconnue. Ils ont été arrêtés immédiatement après avoir exprimé leurs préoccupations concernant les arrestations arbitraires en cours de militants lors d'une conférence de presse.

Diallo et Koundouno sont les dirigeants du Front national de la défense de la Constitution, ou FNDC (National Front for the Defence of the Constitution), un mouvement composé de la société civile et de l'opposition politique. Ils ont mené des appels contre une éventuelle candidature pour un troisième mandat du président Condé.

L'arrestation et la détention de défenseurs des droits de l'homme mettent en évidence la manière dont les autorités guinéennes tentent de faire taire les voix pro-démocratiques et d'ouvrir la voie à la prolongation du mandat du président Condé.

Plus de 30 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées depuis que des manifestations de grande ampleur contre une nouvelle constitution ont englouti la Guinée en octobre 2019. Les manifestants ont appelé le gouvernement à respecter les dispositions de la constitution actuelle qui prévoit que le mandat présidentiel ne peut excéder deux mandats de cinq ans.

En octobre 2019, treize dirigeants du FNDC ont été arrêtés avant les manifestations prévues à Conakry et accusés d'avoir organisé des manifestations interdites et d'avoir incité à la désobéissance civile. Cinq d'entre eux ont été condamnés à des peines de prison allant de six mois à un an. Des journalistes ont également été agressés physiquement pour avoir couvert les manifestations et leur matériel a été saisi pour les empêcher de diffuser des images des manifestations.

"En arrêtant Ibrahima Diallo et Sekou Koundouno ainsi que d'autres défenseurs des droits de l'homme, les autorités guinéennes visent à faire taire les voix de ceux qui sont contre une nouvelle constitution. Il est temps que le président Condé et son administration respectent la volonté du peuple guinéen et permettent une transition politique qui ouvrira une nouvelle ère dans la démocratie naissante de la Guinée", a déclaré David Kode, responsable du plaidoyer et des campagnes à CIVICUS.

Pour contourner la constitution actuelle et ouvrir la voie à un troisième mandat, le président Condé a déclaré qu'il pourrait entamer le processus de modification de la constitution par le biais d'un référendum.

Le référendum a été reporté pour la deuxième fois le 11 mars 2020 et une nouvelle date n'a pas été fixée. Cependant, le CIVICUS Monitor a ajouté la Guinée à sa liste de surveillance car si le gouvernement poursuit ce vote controversé, de nouvelles violences et de nouveaux troubles sont à prévoir.

La Guinée est classée dans la catégorie "Obstruée" par le CIVICUS Monitor. Dans les pays "obstrués", l'espace civique est monopolisé par ceux qui sont au pouvoir et la force excessive est couramment utilisée par les forces de l'ordre.

CIVICUS demande à l'Union africaine de veiller à ce que le gouvernement de Guinée respecte les dispositions de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance : elle exhorte le président Condé à respecter la constitution actuelle et à se retirer à la fin de son mandat pour permettre une transition politique pacifique.

CIVICUS appelle également le gouvernement guinéen à libérer immédiatement Ibrahima Diallo et Sekou Koundouno, ainsi que tous les défenseurs des droits de l'homme en détention.

FIN

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Nina Teggarty, Responsable de la communication, des campagnes et du plaidoyer chez CIVICUS

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